Les supporters victimes d'un mauvais timing La 47e finale de la Coupe d'Algérie JSK-USMH a souri aux Kabyles. C'est le cinquième trophée qui rend visite à la Kabylie après ceux de 1977, 1986, 1992 et 1994. A la surprise générale cette finale tant attendue en Kabylie n'a pas drainé la grande foule du côté kabyle, comme à la belle époque. Plus de la moitié des tribunes du 5-Juillet était occupée dès les premières heures de la matinée par les supporters harrachis. Les portes du stade étaient ouvertes au public à 7h du matin. Curieuse décision d'ouvrir les portes à cette heure-ci, sachant qu'habituellement les responsables du complexe procèdent à l'ouverture vers 11h. A l'arrivée des premiers groupes de supporters de la JSK, le stade affichait déjà presque complet et il ne restait qu'une petite partie pour les Kabyles. C'est du n'importe quoi. Tout le monde se rappelle de l'édition de l'année dernière ESS-CAB. Les supporters de Sétif qui sont arrivés en premier, n'ont pas eu droit à l'accès à l'espace réservé aux supporters du CAB. Pourquoi ça n'a pas été le cas avant-hier pour les supporters de la JSK ? Qui a décidé de mettre les supporters de l'USMH au-dessus des Kabyles ? Le point noir qui a marqué la faillite totale des organisateurs du match, c'est que les supporters de l'USMH étaient aussi dans les tribunes qui se trouvaient au-dessus du virage où les Kabyles ont pris place. On s'attendait à ce que les deux galeries n'aillent surtout pas s'échanger des fleurs. Pire, à l'ouverture du score par Hamiti, on aura assisté à des scènes de violence. Les supporters de l'USMH, et de l'avis de tous les présents, étaient les premiers à annoncer les hostilités en balançant toute sorte de projectiles sur les supporters de la JSK qui n'avaient pas plusieurs solutions pour fuir. Des fumigènes ont été balancés faisant des dizaines de blessés, alors que d'autres fuyaient le stade du 5-Juillet. Des scènes que M. Bouteflika a déplorées Se trouvant dans la tribune d'honneur faisant face au virage, le président de la République suivait personnellement toutes ces scènes, qui n'honorent pas le football national. Ses proches ont même tenté d'apaiser la situation en invitant Hannachi et Laïb à descendre illico sur la pelouse, pour ramener le calme. Plusieurs voitures saccagées à la fin du match Furieux et déçus de la défaite de leur équipe face à la JSK, les supporters harrachis, et après avoir saccagé une bonne partie des sièges de l'office, se sont ensuite pris violemment aux véhicules et autres bus ayant transporté les supporters de la JSK. A moins d'une demi-heure de la sortie des supporters, on aura déjà annoncé plusieurs voitures et bus saccagés sur la route de Chéraga ouest qui a été réservée à l'évacuation des Kabyles. -------------------------------- Les Kabyles n'ont pas été très nombreux dans les gradins Les supporters victimes d'un mauvais timing Cela a surpris plus d'un : les supporters de la JS Kabylie, d'habitude prompts à remplir n'importe quel stade lors des événements sportifs capitaux qui touchent leur équipe, n'ont pas été aussi nombreux qu'attendu dimanche passé au stade du 5-Juillet à l'occasion de la finale de la Coupe d'Algérie. Venant de la part de supporters réputés pour leur fidélité et leur grand nombre et qui sont capables, s'ils le voulaient, de remplir le 5-Juillet à eux seuls, cela frise le bizarre. La «bouderie» de la galerie kabyle observée depuis quelques semaines à l'égard de son équipe, avec une désaffection lors des matches disputés au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, est loin de constituer une explication convaincante. Une bonne partie des supporters retardés dans les barrages routiers En fait, «l'absence» des supporters de la JSK n'en était pas tout à fait une. Certes, ils n'ont pas pu remplir toute la partie du stade qui leur avait été réservée, mais ce n'est pas faute d'avoir essayé. En fait, les fans des Jaune et Vert se sont rendus au stade, mais une bonne partie d'entre eux l'ont fait avec du retard. C'est surtout le cas de ceux venus de Kabylie qui, en plus de la durée du trajet, ont été retardés aux portes d'Alger par les barrages routiers habituellement dressés pour filtrer les entrées vers la capitale. Compte tenu du fait qu'il s'agissait de véritables cortèges de plusieurs dizaines de véhicules, le «filtrage a pris du temps». A leur arrivée au 5-Juillet, plusieurs milliers de «retardataires» n'ont pas été autorisés à accéder au stade du fait que les gradins étaient déjà tous remplis. Premiers venus, les Harrachis se sont bien servis Comment se fait-il que ceux parmi les supporters qui sont arrivés en début d'après-midi n'ont pas trouvé de places, bien que porteurs de tickets d'entrée ? Tout bonnement parce que les supporters de l'USMH ont été les premiers à occuper les lieux. Si l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, les bonnes places au stade aussi. Dès l'ouverture des portes du stade à 9h, les Harrachis ont été des milliers à entrer aux gradins. Ils ont commencé par occuper les compartiments qui leur sont réservés, avant de se glisser subrepticement dans les gradins supérieurs destinés aux supporters kabyles. C'est cela qui avait provoqué quelques bagarres entre les deux camps. Certains se demandent comment les supporters harrachis, qui se sont vus attribuer la moitié (27 000) des tickets mis en vente, ont pu dépasser leur quota. L'explication est simple : de faux tickets ont été scannés, imprimés et utilisés frauduleusement, au grand dam des employés de l'OCO chargés de contrôler les portes d'accès. En résumé, les supporters kabyles ont été victimes de la falsification des billets et d'un mauvais timing.