Deux matchs de suspension pour Si Hadj Qu'on le veuille ou non, lorsqu'on a la tête au fond du seau, il ne peut vous arriver que des choses incroyables, c'est le cas du représentant du football constantinois en Ligue 1, l'AS Khroub. Ce club n'arrive toujours pas à en finir avec les soucis internes qui remplissent et pourrissent ses journées et qui ne surgissent que dans les moments difficiles où on s'attend le moins. On commencera par la situation administrative actuelle de la société où l'équipe professionnelle khroubie est sans président, et elle le restera jusqu'à la tenue d'une assemblée générale dans les jours à venir. En d'autres termes, l'ASK est sans patron, et quand des choses pareilles arrivent en football, en général ça n'annonce rien de bon. Ce genre de souci ne pardonne pas dans le monde footballistique actuel, surtout que l'ASK jouera sa survie prochainement et elle devra assurer dès ce samedi face au CABBA. Mais avec les dernières données, au Khroub on craint le pire en cette journée, et le perdant restera le simple supporter qui doit juste croiser les doigts et attendre de bonnes nouvelles et que tous ces luttes intestines disparaissent un jour de Khroub. Le torchon a brûlé et une réunion a envenimé les choses Avant-hier, une réunion s'est tenue dans les locaux du club et a regroupé les actionnaires et le conseiller administratif de la société avec les dirigeants du club amateur. A l'origine, le but de cette réunion consistait à officialiser définitivement le retrait de Dib des commandes du club professionnel et, par la même occasion, confier la présidence, comme convenu, il y a de cela quelques jours, au président du club amateur, Kitouni, mais les choses ne sont pas allées dans le sens voulu, car certaines données ont changé quelques heures avant la réunion, les membres du club amateur ayant changé carrément de stratégie. Ces derniers se sont concertés le dimanche soir dans le secret total, ils se sont mis d'accord sur d'autres décisions qui ont surpris Dib et ses collaborateurs. La réunion a débuté lundi après-midi, Dib a pris la parole et a confirmé sa démission. Arrivé à la nomination du futur président, Kitouni étant tout désigné, ce dernier fait son mea culpa et refusa la mission. Des différends se firent jour, des clashs ont éclaté et ça a failli dégénérer… En effet, ce qui a engendré cette situation, ce sont les nouvelles conditions de Kitouni, qui a exigé la démission de tous les actionnaires et qu'on lui laisse le champ libre avec son équipe. Bien sûr, cela n'a pas été du goût de Dib qui a refusé cette option, préférant laisser l'équipe sans président plutôt que d'accepter des exigences pour le moins saugrenues. La réunion s'achèvera sans la moindre solution. Enfin, le directeur de la société, Laïfaoui, s'occupera des affaires courantes du club, et ce jusqu'à l'assemblée générale pour désigner le futur patron de la SPA/ASK Massinissa. Dib : «Kitouni a changé étrangement de discours» A la fin de la réunion qui a été un vrai désastre en réalité, on a contacté le président démissionnaire, Maâmar Dib, pour avoir ses impressions sur ce qui s'est passé et comment s'annonçaient les lendemains pour l'équipe qui n'a pas encore assuré son maintien parmi l'élite. Dib nous a déclaré ceci : «Je suis fatigué, je n'ai rencontré que des problèmes et des complications. Je dis stop et j'arrête, je vais prendre du recul, mais je serai toujours présent pour le club de mon cœur dont je suis actionnaire. Même de loin, j'apporterai mon aide à l'ASK. Vous êtes au courant de ce qui s'est passé lors de la réunion, je dois vous dire une seule chose : Kitouni a changé de discours et n'a pas tenu sa promesse ni sa parole. Au début, il ma dit «oui», mais ce soir il m'a dit «non !» Lui et ses adjoints se sont concertés et c'est là que leurs desseins se sont faits jour. Vous vous rendez compte ? Ils ont exigé une démission générale et le retrait de tout le monde de la société. C'est impossible car si cela arrive, l'équipe redeviendra amateur… C'est malheureux de voir ces choses-là !» ------------------------------------ Deux matchs de suspension pour Si Hadj Tout le Khroub se pose une seule question : comment procède la commission de discipline pour prendre des sanctions contre les joueurs de Ligue 1, car la dernière mascarade de la commission reste injustifiée et est entourée de beaucoup de flou ? Le latéral droit, Samir Si Hadj, vient d'écoper d'une sanction de deux matchs fermes, alors que le joueur vient juste de reprendre après une indisponibilité d'un mois à cause d'une méchante blessure au ménisque. Le seul tort du joueur lors de la rencontre contre le MCO, la 20e journée de championnat, il a été obligé de commettre une faute sur l'attaquant du MCO, Aïssaoui, qui s'apprêtait à concrétiser une action franche. Si Hadj, en position de dernier défenseur, a fait ce qu'il devait faire : parer au plus pressé. L'arbitre Bouster lui inflige un carton rouge, ce qui est tout fait logique. Le joueur a compris qu'il allait devoir faire l'impasse sur la dernière rencontre face au CRB, qui s'est jouée lundi dernier, mais la Ligue a balancé sur son site officiel et annoncé par fax que Si Hadj ne joue pas aussi contre le CABBA, une décision qui a donné un coup au moral du joueur qui, faut-il le préciser, n'est pas agressif ou indiscipliné. La preuve, il prend rarement des avertissements. Pour jeu brutal donc, le natif de Béjaïa écope de deux matchs, cela reste vraiment une première dans le football algérien. Si Hadj : «Je ne comprends rien à ces décisions» Le joueur khroubi nous a parlé sur un ton qui illustre tout son énervement à cause de la dernière sanction qui lui a été infligée et qui reste cependant très sévère. Le joueur nous dira son désarroi depuis qu'il a appris la nouvelle de sa suspension, il y a de cela trois jours maintenant : «Je ne comprends rien à cette sanction. Il paraît qu'ils ont traité mon cas comme celui de Lemmouchia ! Mais je n'ai rien fait de grave, mon intervention sur le joueur du MCO était réglementaire et correcte. J'ai reçu un carton rouge que je méritais et que j'ai purgé, mais me priver d'un autre match important pour mon équipe, cela me fait mal au cœur.» Si Hadj ne cache pas aussi sa déception de ses dirigeants qui ne font rien pour l'aider : «Personne parmi les dirigeants n'a essayé de faire ne serait-ce qu'un simple recours, pour au moins faire annuler cette suspension que je trouve trop sévère.»