«En Algérie, je ne jouerai qu'au Mouloudia» Tout d'abord, votre présence ici à Anvers a constitué une véritable surprise… Une surprise, pourquoi ? Non je ne le pense pas. Ça fait longtemps qu'on m'avait contacté, mais je n'ai rien pu faire car j'étais en milieu de saison avec mon équipe. Au contraire, c'est votre présence ici (ndlr : Le Buteur) qui m'a beaucoup surpris. Comment avez-vous atterri ici en Belgique ? Je suis là depuis dimanche, au lendemain de la qualification à la phase des poules avec mon équipe, le Mouloudia. J'ai pris le premier vol et il y avait des personnes chargées de m'accueillir, avant que mon agent ne vienne à l'hôtel. J'ai donc discuté avec lui et il m'a mis au courant du programme. Et après ? J'ai pris part à un petit match avec la deuxième équipe du GBA contre le FC Genk et aujourd'hui (ndlr : entretien réalisé mardi soir), je ne me suis pas entraîné. Je me suis contenté uniquement d'un massage. J'avais ressenti des douleurs à la cuisse du fait de l'enchaînement des rencontres. Et les dirigeants du Mouloudia vous ont-ils facilité la tâche ? Oui, bien sûr. Les dirigeants du club, à leur tête Omar Gherib, m'ont beaucoup aidé. Ils m'ont facilité la tâche. Je tiens à le remercier à travers vos colonnes, sans oublier bien sûr les autres dirigeants. Il m'a aidé moralement, mais surtout sur le plan administratif. Il m'a remis les papiers nécessaires pour me faiore délivrer le visa. Ça l'honore et moi aussi. Donc, il y a de fortes chances que cette saison soit la dernière en Algérie… Oui, il y a de fortes chances que ce soit ma dernière saison avec le Mouloudia, mon club de toujours, et bien sûr la dernière en Algérie. Pourquoi avez-vous fait le lien entre l'Algérie et le Mouloudia ? Car si je ne joue pas la saison prochaine dans un club européen, je resterai au Mouloudia. C'est mon club de toujours, c'est grâce à lui que je suis devenu aujourd'hui ce que je suis. Durant ma carrière en Algérie, je n'ai connu qu'un seul club et je ne veux pas en connaître d'autres. Et je tiens même à faire une promesse aux Chnaoua. Oui, laquelle ? Si je signe en Europe, c'est un rêve qui se réalise. Sinon, dans le cas contraire, je rempilerai au Mouloudia les yeux fermés. C'est une promesse. J'aime le Mouloudia et ses supporters, et je ne m'imagine pas porter d'autres couleurs que le vert et rouge. Vous êtes venu ici en Belgique au lendemain d'une qualification historique du Mouloudia d'Alger à la phase des poules de la Ligue des champions. Revenons un peu sur ce match… Ce fut un match très difficile. L'Interclube est une formation très solide. La preuve, elle a réussi à revenir au score à deux reprises. La qualification était difficile à réaliser vu que nous étions amoindris. C'est la deuxième fois d'affilée que vous inscrivez le but de la qualification à la dernière minute de jeu… Oui, c'est vrai. C'est la deuxième fois consécutive que l'on parvient à marquer le but qualificatif au prochain tour à l'ultime minute. C'est un grand plaisir pour nous. Face au Dynamos, malgré une lourde défaite à Harare, on a pu se qualifier en les battant sur le score de trois buts à zéro. Et comme par hasard, c'est toujours le même joueur qui marque à la dernière minute… (Rire), c'est le destin ! Moi, je veux tout le temps marquer des buts ! Le fait de se qualifier à deux reprises dans les dernières minutes, ce n'est un signe pour le sacre final ? Ce serait merveilleux de décrocher une deuxième Ligue des champions dans l'histoire du club. L'ancienne génération a goûté à ce sacre, il ne reste que nous. Il faut en faire autant. Certes, personne ne s'attendait aussi à voir le Mouloudia champion d'Algérie l'année écoulée. Cette saison, personne ne s'attend à nous voir champion d'Afrique, on va peut-être décrocher la Ligue des champions (rire), en tout cas c'est un rêve. Maintenant que le Mouloudia s'est qualifié à la phase des poules, il faudra récolter le maximum de points lors de cette cette phase pour se qualifier aux ½ finales, ce qui demeure un premier objectif. Vous avez déclaré que cette saison pourrait être la dernière en Algérie. Et si par hasard le Mouloudia se qualifiait en finale, assisteriez-vous au match ? Et comment ! Je serai le premier supporter de l'équipe et au stade en plus. Je serai dès les premières heures dans les gradins pour soutenir mes coéquipiers. Ce serait magnifique que le Mouloudia joue une finale de Ligue des champions. Vous avez pris la responsabilité de tirer le penalty à la dernière minute. Comment ça a été ? Normal, j'étais préparé pour tirer ce penalty. J'avais confiance en moi à 100 %. Au moment où l'arbitre a sifflé la faute, je me suis dirigé pour m'emparer du ballon. J'ai donc réussi mon coup grâce à Dieu et à l'aide des supporters. Peut-être que c'est grâce à ce penalty que Gherib vous a donné son accord… Non, Omar (ndlr : Gherib) a tout le temps été compréhensif avec moi. Je lui ai tout expliqué et malgré les moments difficiles que traverse le club et la suspension de Babouche, il m'a laissé partir. D'ailleurs, il y a un bon arrière qui peut jouer à gauche. Il s'agit de Zinou Bensalem. Dites-nous Brahim, vous êtes venu ici en Belgique persuadé de réussir ? Absolument. Moi, je suis un joueur ambitieux qui veut évoluer. Mon premier objectif personnel, c'est de décrocher une carrière professionnelle en Europe. Cela me permettra de donner un autre élan à ma carrière de footballeur. En plus de ça, tant qu'il y a mon agent à mes côtés, je ne crains rien. Vous êtes sur les traces de Rafik Saïfi qui avait rejoint l'Europe après un titre de championnat… Oui, Saïfi a réussi à ramener le titre de champion au Mouloudia en 1999, puis il a réussi à embrasser une carrière professionnelle. Moi, j'ai remporté le titre de champion d'Algérie l'an dernier et cette saison, je réalise une qualification à la phase de poules de la Ligue des champions. En 1999, alors que vous 9 neuf ans, que représentait pour vous Saïfi ? C'est une idole pour moi et pour tous les jeunes qui ont vu Rafik porter les couleurs du Mouloudia. C'est un des meilleurs joueurs qui ont porté le maillot mouloudéen et de l'Equipe nationale algérienne. Il y a deux matchs qui sont inoubliables durant votre carrière avec les seniors du Mouloudia face à l'USMA et Haras El Houdoud avec, comme entraîneur, Mohamed Mekhazni… Oui, ce sont les deux matchs que je n'oublierai jamais. Tout d'abord, parlez-nous de ce match face à l'USMA qui avait eu lieu au stade de Koléa… C'était ma première convocation en équipe seniors et ça a coïncidé avec ma première apparition aussi. J'étais sur le banc de touche en compagnie de Kaddour et Baroudi. Mekhazni était l'entraîneur en chef, alors que Chaoui a joué sur le flanc gauche de la défense en l'absence de Réda Babouche qui était suspendu. A la 55', Chaoui a claqué, je m'en souviens comme si c'était hier. Il avait ressenti des crampes et il ne pouvait plus continuer à jouer. Mekhazni était dans l'embarras car c'était un match d'une très grande importance puisqu'on jouait pour le maintien en Première division. Il a donc fait appel à Kaddour qui a refusé de jouer à gauche, car il avait l'habitude de jouer dans l'axe. Puis il vous a appelé à vous… Oui ! J'ai vu Mekhazni se retourner vers moi à maintes reprises. Il m'a fait appel par la suite. En me dirigeant vers lui, je n'en croyais pas mes yeux. Je me disais qu'il avait peut-être appelé un autre joueur. Faire mon entrée avec les seniors, et face à l'USMA, ce n'est pas rien. Et pour le match face à Haras El Houdoud au premier tour de la Coupe de la CAF… C'était un match qui avait eu lieu au stade de Koléa, comme par hasard (rire). J'avais joué un match de Coupe d'Afrique à l'âge de 17 ans. C'est un immense plaisir et une grande fierté pour moi. Babouche et Chaoui étaient suspendus par la CAF, après ce qui s'est passé à Kwara, une année auparavant. On a fait match nul à domicile (0-0) puis on a perdu en Egypte. Titulaire indiscutable au Mouloudia, quelle est la prochaine étape à franchir ? Après avoir atteint mon premier objectif, à savoir jouer en seniors avec le Mouloudia, maintenant il faut jouer en Europe, je veux traverser la Méditerranée (rire). Et l'Equipe nationale A ? Oui, bien sûr. L'EN A est un objectif pour tout joueur ambitieux. Seulement, il faudra tout d'abord décrocher un bon contrat professionnel ici en Europe, s'imposer dans son club, et les portes de l'Equipe nationale s'ouvriront. Réellement, pensez-vous à la phase finale de la CAN-2012 ? Oui, pourquoi pa s? Je pense à la Coupe d'Afrique des nations 2012 avec l'EN, mais comme je vous l'ai dit, je ne veux pas brûler les étapes. Je suis ici en Belgique, je vais d'ici quelques jours savoir si je vais signer ici ou bien dans un autre club. J'espère que l'EN se qualifiera tout d'abord à la CAN. Pensez-vous qu'elle pourra le faire ? Le match du Maroc sera, certes, difficile, mais notre mission ne sera pas impossible. Sur le flanc gauche de la défense, il y a Belhadj et Mesbah, que pensez-vous de ces deux joueurs ? Ce sont deux excellents joueurs. La preuve, ils jouent à l'étranger. Je pense qu'ils méritent d'avoir été convoqués en Equipe nationale. Ils sont les meilleurs à ce poste. Pensez-vous être capable de rivaliser avec eux ? Rivaliser ? Pas encore. Mais dans une année, si j'arrive à gagner ma place ici, je pourrai faire partie du groupe. Je ne dis pas que je serai titulaire, mais j'aurai quand même l'expérience et le bon niveau pour figurer parmi les 23 joueurs. Pour moi, le plus important est de décrocher un bon contrat pro ici, puis gagner ma place et faire mon apprentissage. A ce moment-là, je pourrai dire que je serai prêt pour l'Equipe nationale. Le dernier joueur du championnat d'Algérie à avoir embrassé une carrière pro en Europe est Halliche. Vous ambitionnez sans doute de faire comme lui, non ? Moi, je ne veux pas brûler les étapes. Je n'ai que 21 ans et je suis encore jeune. Jouer dans un club comme Fulham ne se refuse pas, mais il faut savoir que Halliche n'a pas brûlé les étapes lui aussi. Il a travaillé dur à Madeira avant d'arriver à ce qu'il est aujourd'hui. Moi, je vais travailler d'arrache-pied pour réussir. A votre avis, la Belgique est-ce un bon choix pour vous ? Jouer en Belgique ou en France sera le meilleur choix pour moi. J'ambitionne de jouer dans un de ces deux championnats. Ça va me permettre de faire mon apprentissage, avant de franchir une étape supérieure. Vous n'avez que 21 ans, c'est l'âge idéal pour apprendre… Ah, oui. Vous avez complètement raison. Je pense que j'ai de la chance d'avoir déjà joué presque trois ans en tant que seniors. Parlons maintenant de l'Equipe nationale olympique, vous avez comme prochain adversaire la Zambie, que pensez-vous de cette rencontre ? Ce sera un match très important pour nous. Il faut battre la Zambie pour atteindre la phase des poules. La Zambie est une bonne équipe, mais on va faire le maximum pour la battre. Vous savez, la dernière phase des éliminatoires se déroulera sous la forme d'un mini championnat dans un pays qui reste à déterminer et il se pourrait que ce soit l'Algérie. Maintenant, on jouera l'aller à domicile puis on ira à Lusaka. Il faudra à tout prix faire le plein à domicile, comme on l'a fait face au Madagascar. Mais attention, la Zambie n'est pas le Madagascar… Oui, c'est vrai, mais nous aussi on est l'Algérie. Toute équipe qui s'apprête à nous affronter fait des calculs, il ne faut pas oublier ça. Réellement, avez-vous les potentialités pour vous qualifier aux JO 2012 de Londres ? Oui, bien sûr. Si on se qualifie face à la Zambie, on aura plus de chances car, en mini-championnat, il y a plus de chance. Et si l'Algérie organise le tournoi final, ce sera tout simplement la cerise sur le gâteau. On aura ainsi un grand avantage. Comment étaient vos relations avec vos anciens entraîneurs? Très bonnes. Je m'entendais à merveille avec eux. J'ai joué avec tout le monde, sauf sous l'ère Ameur Djamil qui ne me faisait pas confiance, peut-être à cause de mon jeune âge. Et avec Zekri et Aït Djoudi ? Très bien. Le courant passe très bien entre ces deux entraîneurs et moi. Zekri me fait toujours jouer et je m'entends bien avec lui. C'est le cas aussi avec Aït Djoudi. La preuve, il m'a donné le brassard de capitaine d'équipe. Parlez-nous de votre relation avec Mekhazni… Mekhazni, c'est comme un grand frère. C'est lui qui me conseille et c'est lui qui m'a formé. Si je suis arrivé à un tel niveau aujourd'hui, c'est grâce à lui. Je le dis en toute fierté. C'est lui aussi qui m'a aligné la première fois en tant que titulaire et c'est lui qui m'a ouvert les portes. Je tiens à le saluer au passage et je lui souhaite beaucoup de chance et de réussite. Un dernier mot pour tous les Algériens et en particulier les Mouloudéens… Je remercie tout le monde, surtout ceux qui étaient heureux pour moi. Pour les Mouloudéens, je tiens encore une fois à leur promettre de ne pas jouer dans un autre club algérien, sauf au Mouloudia. Je leur souhaite beaucoup de chance et beaucoup de succès. ---------- Une balade dans les rues d'Anvers mardi soir Notre arrivée à Anvers s'est effectuée mardi en fin d'après- midi. Notre première destination était l'hôtel où résidait le joueur. Bien qu'il ait été surpris de nous trouver ici, Brahim a été accueillant. Après une petite discussion, nous sommes sortis au centre-ville pour dîner ensemble, mais aussi pour faire une petite balade et découvrir en compagnie du joueur, le centre-ville de Anvers qui n'est pas très loin de Bruxelles. Des photos souvenirs au centre-ville d'Anvers Une fois au centre-ville de Anvers, Brahim Bedbouda a pris quelques photos souvenirs, notamment devant les différentes statues érigées au centre-ville et dans les places publiques. Il a même pris des photos au bord du lac qui traverse la ville d'Anvers. Impressionné par le château du prince Van Luik Un endroit a attiré l'attention du joueur. C'est le château du prince Van Luik situé au bord du lac qui traverse la ville d'Anvers. Son architecture est belle et le joueur était visiblement impressionné.