«C'est le roi Mohammed VI qui a voulu que ce match se joue à Marrakech» «Une élimination du Maroc signifierait mon départ» Le sélectionneur marocain, Eric Gerets, a animé, hier en fin d'après-midi, une conférence de presse dans la salle des conférences du Grand Stade de Marrakech où il a bien évidemment parlé de la rencontre au sommet qui mettra aux prises son équipe avec celle de l'Algérie ce samedi, pour le compte de la 4e journée des éliminatoires de la CAN-2012. D'emblée, le coach a voulu rassurer tout le monde en affirmant que l'ambiance au sein du groupe est au top et que tous les joueurs sont animés d'une grande volonté pour prendre leur revanche du match aller et remporter une victoire face à la formation algérienne. Gerets a informé à l'assistance le forfait officiel du joueur Berrabeh pour ce match, en raison d'une blessure qu'il a contractée et qui l'a contraint de quitter assez précipitamment le stage. Ce nouveau coup dur s'ajoute déjà à ceux de Kantari, El Hamdaoui, Soulaimani et Carcela. Un autre joueur aussi pourrait ne pas débuter ce samedi. Il s'agit de l'arrière droit de l'AS Nancy Lorrains, Chrétien Basser, qui s'est, à son tour, blessé dimanche dernier, à l'occasion d'un match de championnat face à Lens. Cela dit, tous les éléments blessés ne semblent pas trop affecter le patron de la barre technique des Lions de l'Atlas qui se veut optimiste, en assurant que les joueurs en place sauront se montrer à la hauteur de l'événement et apporter du bonheur aux nombreux supporters marocains qui se rendront au stade. Sévèrement critiqué après le match aller, à cause notamment du dispositif tactique, assez défensif, qu'il a mis en place, Gerets a affirmé, hier, lors de cette conférence de presse, que pour la rencontre de samedi, les choses allaient être différentes et qu'il comptait de ce fait mettre en place un système ultra offensif pour espérer surprendre l'arrière-garde des Verts et les pousser à commettre des erreurs. Gerets n'y va pas de mainmorte. «On sait parfaitement ce qui nous attend ce samedi. Le match va être différent à celui de l'aller et je peux vous dire qu'on va mettre le feu à notre adversaire. Je vais aligner cette fois-ci une équipe assez offensive et il est clair qu'on prendra quelques risques. Cela dit, on essayera de trouver le bon équilibre et ne pas se laisser endormir derrière.» «C'est le roi Mohammed VI qui a voulu que ce match se joue à Marrakech» Comme tout le monde le sait, Eric Gerets insistait depuis des semaines auprès de sa fédération pour que celle-ci opte pour le complexe Mohammed-V de Casablanca pour la domiciliation de ce derby maghrébin. Une requête qui n'a pas été satisfaite, puisque c'est le nouveau stade de la ville Rouge qui a été finalement désigné. Sur ce choix, l'entraîneur marocain dira : «Mon souhait, comme chacun de vous le sait, était de disputer ce derby à Casablanca. Là-bas, il y aurait eu beaucoup plus de monde et la pression aurait été plus grande sur notre adversaire. Cependant, un imbécile s'est amusé à faire n'importe quoi, en commettant cet attentat odieux à Marrakech et après cela, c'est le roi et le ministre de l'Intérieur qui ont voulu que ce soit finalement la ville de Marrakech qui abritera le match. Dès lors, je ne pouvais que m'incliner devant cette décision qui dépasse tout le monde.» «Une élimination du Maroc signifierait mon départ» La question la plus pertinente pour Gerets, c'est l'envoyé spécial du Buteur qui la lui a posée, à savoir celle qui concernait son avenir à la tête de la sélection marocaine, quand on sait que plusieurs informations font état de sa décision de quitter ses fonctions après ce match face à l'Algérie pour prendre en main l'un des clubs qui l'ont récemment sollicité. Sur ce point, il nous a répondu : «Ecoutez, moi j'ai un projet à long terme à réaliser ici avec la sélection marocaine. A quelques heures d'un match très important pour nous, il est inconcevable pour moi de penser à me retirer de la sélection. Maintenant, c'est vrai qu'il y a une clause dans mon contrat qui stipule que si le Maroc ne se qualifie pas à la CAN, la Fédération royale aura le droit de le résilier. Un contrat à objectif, tout simplement. Cela dit, pour l'instant, je refuse de penser à cette idée, car mon but est de remporter ce match et continuer mon aventure à la tête de cette merveilleuse sélection. Pour tout vous dire et répondre à certains d'entre vous, je ne pense pas à partir pour le moment.» «J'ai eu du succès lors des six dernières saisons, c'est normal qu'on me convoite» «Ce que je peux rajouter, c'est que durant les six dernières années, j'ai eu du succès avec les clubs que j'ai entraînés. Je trouve donc assez normal que certains autres clubs me convoitent. A ce propos, il y a eu des informations vraies et d'autres fausses parues dans les médias. Néanmoins et comme je viens de le signifier, ma préoccupation va pour ce derby et j'espère vraiment qu'après ce match, on ne parlera plus de mon possible départ.» «Klose est tout le temps remplaçant au Bayern, mais il est titulaire et marque souvent avec l'Allemagne, je ne vois pas pourquoi je m'inquiéterai pour Chamakh et Kharja» Gerets a assuré que le manque de compétition dont souffrent certains joueurs marocains, à l'image de Chamakh et Kharja, ne l'inquiétait pas vraiment, même s'il a avoué qu'il aurait aimé que ce soit le contraire : «Je suis parti en Angleterre voir de près Chamakh, lors d'un match face à Fulham. Ce jour-là, il a joué tout le match et j'étais content pour lui, d'autant qu'il a assez souffert ces derniers mois. Il y a aussi Kharja qui n'a pas joué lors de la finale de la Coupe d'Italie certes, mais il a pris part au match d'avant en championnat. C'est vrai que j'aurais aimé que ces deux joueurs jouent beaucoup plus souvent, mais leur cas ne m'inquiète pas pour autant. Je vous cite un exemple : l'attaquant allemand Klose, il est quasiment toujours remplaçant au Bayern Munich, mais avec la sélection, il joue titulaire et mieux, il marque très souvent. Tout ça pour vous dire qu'être remplaçant dans son club ne signifie pas toujours que le joueur est mauvais ou loin de son niveau.» «J'espère qu'on récupérera Basser pour ce match» «Basser s'est malheureusement blessé dimanche dernier avec son club. Il est, à mon avis, très incertain pour le match de ce samedi, même si je garde toujours l'espoir de le récupérer. Il y a aussi Boussoufa qui se plaignait d'une douleur à la cuisse, mais il pourra jouer sans problème. On doit juste être prudent avec lui. Concernant Berrabeh, en revanche, ce dernier a quitté le stage en raison d'une blessure qu'il a contractée. Il est donc out pour le match.» «Mercredi, je trancherai quant au onze titulaire» Enfin, Eric Gerets a affirmé qu'il allait trancher ce mercredi le dispositif tactique qu'il mettra en place lors de ce match et aussi sur le onze rentrant : «Demain (NDLR : aujourd'hui), je vais procéder à la désignation des joueurs qui débuteront cette rencontre face à l'Algérie. Je trancherai aussi la tactique à mettre en place pour bien contrer notre adversaire et remporter le gain de la partie», a-t-il conclu. ____________________ Les Merrakchis regrettent d'avoir scandé «One, two, three, viva l'Algérie» Les Algériens ne sont pas dupes de croire aux gesticulations des supporteurs de KAC Marrakech qui avaient promis soi-disant un accueil hostile aux joueurs de l'équipe du Maroc, le 4 juin, pour montrer leur colère aux responsables de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) qui auraient tout fait pour pousser leur club en Botola 2. Après avoir scandé «One, two, three, viva l'Algérie !» les ultras Crazy Boys, ce groupe de supporteurs du KACM, se sont fondus d'un communiqué officiel sur Facebook dans lequel ils rectifient le tir en soutenant totalement les Lions de l'Atlas. Voici son contenu. «Tous derrière le Maroc !» «Le devoir national nous appelle tous à rester derrière le drapeau marocain… C'est ainsi que nous avons décidé de commencer cette lettre que nous voudrions adresser à tous ceux qui, dans un moment de colère et d'inconscience, ont pu dire des choses auxquelles ils ne croyaient pas. Non à l'oubli de la patrie ! En tant que Merrakchis, nous n'avons pas besoin qu'on nous fasse une leçon d'histoire pour nous apprendre le nationalisme. Nos aïeuls sont morts pour l'honneur et la fierté de ce pays. La patrie est au- dessus de tous. Nous sommes tous derrière le même objectif : la victoire !»