«Si je n'étais pas optimiste pour la qualification de l'Algérie à la CAN 2012, je ne me porterais pas candidat pour le poste de sélectionneur» Luis Oscar Fullone Arce, l'ancien entraîneur de l'USM Alger, du Raja Casablanca, du WAC et de l'Espérance de Tunis, s'est porté candidat pour le poste de sélectionneur national, pour remplacer Abdelhak Benchikha, démissionnaire juste après la lourde défaite concédée face au Maroc, samedi passé. Au lendemain du communiqué publié par la fédération sur son site internet, le technicien argentin a envoyé sa candidature. Le secrétariat de la FAF a bel et bien reçu cette demande qui sera examinée par la commission spécialisée installée par le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. Ce dernier, qui ne souhaite pas commettre d'erreur, veut par contre réunir tous les atouts de son côté. C'est dire qu'il compte s'accorder le temps nécessaire pour faire le meilleur choix. 16 ans de travail en Afrique Oscar Fullone possède une très riche expérience en Afrique, lui qui y a travaillé de 1994 jusqu'en 2010. Ce dernier a coaché de grands clubs, à l'image de l'ASEC Mimosa, du WA Casablanca, du RAJA, de l'ES Tunis. Il a même effectué de courts passages dans les championnats égyptien et sud-africain. Autrement dit, Oscar Fullone connaît fort bien le football africain. En outre, il a joué au Real Oviedo, en Espagne, et Aston Villa, en Angleterre. 2 Coupes de la Champion's League et une Coupe des coupes Oscar Fullone a remporté deux Coupes de League des champions africaine consécutives et deux Supercoupes, avec deux clubs différents. En 1998, il a remporté la Ligue des champions africaine avec l'ASEC Mimosa. Quelques mois après, il a remporté la Supercoupe africaine. L'année d'après, soit en 1999, il a gagné la Ligue des champions africaine avec un autre club, à savoir le Raja de Casablanca, puis la Supercoupe. Des chiffres qui ne sont pas à la portée de n'importe quel entraîneur. En 2002, il a remporté la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupes avec le WA Casablanca. Il a aussi remporté une Ligue des champions arabe avec le Raja lors de son second passage en 2006. Idem avec le WAC en 2008 où il avait perdu une finale en compétition arabe. Un passage au Burkina Faso Le seul point qui pourrait jouer un vilain tour pour Fullone, c'est le fait de n'avoir fait qu'un seul passage à la tête d'une sélection. Il y est resté un an seulement, c'était lors de la saison 2001/2002 avec le Burkina Faso. Néanmoins, ça ne devrait en principe pas constituer un handicap, quand on sait qu'il a été un bon entraîneur en club qui peut aussi réussir en sélection. «Si je n'étais pas optimiste pour la qualification de l'Algérie à la CAN 2012, je ne me porterais pas candidat pour le poste de sélectionneur» Bonjour M. Fullone, c'est Le Buteur, quotidien sportif algérien… Oui, bonjour. Coach, on a appris que vous auriez envoyé votre candidature à la FAF pour postuler au poste de sélectionneur de l'EN algérienne, en remplacement d'Abdelhak Benchikha qui a démissionné… Oui, je vous le confirme. Vous le savez déjà, vous me surprenez. Je me suis effectivement porté candidat pour le poste de sélectionneur nationale de l'équipe d'Algérie. Donc vous ambitionnez de devenir sélectionneur des Verts ? Oui, c'est ça. L'Algérie est une grande nation de football qui possède des joueurs vraiment exceptionnels et talentueux. L'Algérie ne méritait pas une telle humiliation face au Maroc. Pensez-vous que votre CV pourrait satisfaire nos responsables du football ? Oui, bien sûr. Sans prétention aucune, j'ai longtemps travaillé en Afrique, c'est ce qui m'a permis d'emmagasiner un capital expérience important. Je veux aider l'Algérie. Le peuple algérien ne mérite pas une telle humiliation. Vous avez parlé d'humiliation. Pensez-vous que l'ancien sélectionneur Benchikha en est responsable ? Ecoutez, moi je ne peux pas parler en mal d'un collègue. L'équipe avait 65 minutes pour se ressaisir, après le second but. Seulement, il a fait ses choix et voilà. Cependant, la situation a empiré. Il y avait beaucoup d'espaces, notamment derrière, c'est ce qui a permis aux Lions de l'Atlas de marquer deux autres buts. A votre avis, à quel niveau il y a eu défaillance ? Lors des vingt premières minutes de la partie, on a vu une excellente équipe d'Algérie qui s'est écroulée par la suite. On a vu les différents compartiments du jeu complètement disloqués. C'est ce qui a créé beaucoup d'espaces, notamment derrière, les attaquants marocains ont su en profiter. Les joueurs sont-ils seuls responsables ? Un peu. L'Algérie possède des joueurs d'expérience d'un grand niveau. Ce n'est pas normal qu'on laisse de nombreux espaces. Il y a eu quand même 65 minutes pour corriger tout ça. Un match pareil restera dans l'histoire. La défense a même montré une certaine fébrilité… Non, il faut comprendre que lorsqu'une équipe est lourde, la défense subit le match. Face au Maroc, les latéraux montaient et laissaient des espaces. Cela a permis aux attaquants marocains de profiter et de marquer. Au cas où la fédération opte pour vous, la qualification à la CAN-2012, vous y croyez ? Oui, bien sûr. Les joueurs algériens sont talentueux et l'Algérie est une grande nation de football. Autrement dit, qualifier l'Algérie à la CAN 2012 est toujours possible, selon vous ? Oui, bien sûr que l'Algérie est capable de se qualifier à la prochaine Coupe d'Afrique des nations 2012. Si je n'étais pas optimiste, je n'aurais pas déposé ma candidature pour le poste de sélectionneur national. Je connais bien l'Afrique, j'y ai travaillé pendant longtemps. J'ai les moyens de qualifier l'Algérie, rien n'est encore perdu. La FAF mise beaucoup sur une qualification pour le Mondial 2014 au Brésil… C'est un objectif que je pourrais réaliser le plus normalement du monde. Maintenant, on n'en est pas encore là. En Algérie, le nom de Rabah Madjer est évoqué avec insistance. Seriez-vous OK pour travailler avec lui ? Je voue un grand respect pour Madjer qui est un grand monsieur. Donc il n'y aura aucun problème à travailler avec lui Admettons que vous êtes nommé sélectionneur des Verts, est-ce que vous changeriez la composante de l'équipe en ramenant de jeunes joueurs ? Oui, je puiserai de l'Equipe nationale olympique qui possède un très bon groupe. Je suis même prêt à prendre des joueurs de l'EN juniors comme réserviste. L'appel à candidatures, un procédé international Fini le temps des cooptations et des désignations ? C'est ce que semble indiquer la décision du Bureau fédéral de la FAF de faire un appel à candidatures pour le choix du futur sélectionneur national. «Enfin !», devrions-nous nous écrier. Enfin une démarche conforme à ce qui se fait au plan international ! C'est que Mohamed Raouraoua, depuis qu'il est revenu à la tête de la Fédération algérienne de football en 2009, a modernisé le fonctionnement de presque tous les aspects de la gestion de la sélection nationale, sauf celui de la désignation des différents staffs. Les candidats seront auditionnés pour présenter leur projet sportif Par cette décision, le Bureau fédéral et son président, qui font l'objet de vives critiques depuis la débâcle de Marrakech, veulent faire jouer la concurrence entre les candidats afin que le choix se fasse sur la base de critères bien définis plutôt que sur un simple jugement. Ainsi, chaque candidat devra présenter son CV et son projet pour la sélection et, le cas échéant, le défendre dans une audition devant une commission de candidatures. En fait, c'est comme un entretien d'embauche dans une entreprise, où le candidat présente ses compétences, son expérience professionnelles et ses prétentions salariales. La commission examine les candidatures, demande des éclaircissements aux candidats sur certains points, puis se réunit pour délibérer et choisir le candidat dont le profil se rapprocherait le plus de celui recherché. Capello et Klinsmann cités suite à un appel à candidatures Ce système fonctionne dans plusieurs pays européens pour la désignation des sélectionneurs nationaux et même pour le choix d'entraîneurs de club ou de directeurs sportifs. Cela avait été le cas en 2007 pour la désignation du nouveau sélectionneur de l'Angleterre. Après avoir auditionné plusieurs candidats, la Fédération anglaise avait choisi Fabio Capello. Le même procédé avait été appliqué pour le choix du sélectionneur de l'Allemagne (Jürgen Klinsmann, puis son adjoint, Joachim Löw). En Afrique, ce procédé a été adopté en Côte d'Ivoire (Gérard Gili), au Nigeria (pendant un certain temps, notamment avec la nomination de Berti Vogts) et, à un degré moindre, au Cameroun (Paul Le Guen). Il renferme deux grands avantages : la transparence dans le choix (les motivations de l'acceptation de l'heureux «gagnant» et du refus des recalés sont publiées) et la mise du sélectionneur devant ses responsabilités par son engagement public à remplir les termes de son projet sportif.