«Le sélectionneur national doit être soutenu et encouragé» «Nous avons rencontré Lacen» A la veille d'une importante sortie des Fennecs, en juin prochain face aux Pharaons d'Egypte, un match capital que les millions d'Algériens attendent avec beaucoup d'impatience, la télévision algérienne, à travers son émission hebdomadaire «El Mountada» qu'anime notre consœur Soraya Bouamama, a jugé utile d'avoir comme invité du jour le premier responsable de la balle ronde, l'homme du consensus, El Hadj Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football. Il est clair que la part du lion de la discussion avec le représentant de l'information a été consacrée au prochain match que livrera notre sélection et les moyens mis en place par les pouvoirs publics à même de lui assurer une meilleure prise en charge lors de son prochain stage en France. «Avec pas moins de 44 000 seniors, on n'est pas capables de constituer une équipe nationale» Mohamed Raouraoua n'est pas allé par trente-six chemins pour dénoncer l'état critique dans lequel se trouve, malheureusement, notre sport-roi allant jusqu'à se rappeler avec beaucoup de nostalgie les belles années de notre équipe nationale des années 1986. Le président de la FAF rappellera qu'à cette époque, l'Algérie pouvait facilement constituer sa sélection en comptant seulement sur les sévices de joueurs évoluant dans le championnat algérien citant l'exemple du NAHD qui servait de réservoir. Mohamed Raouraoua constate, à l'instar des millions d'Algériens, que la liste rendue par Rabah Saâdane des joueurs devant prendre part aux sorties de l'EN, pour le compte de la compétition jumelée CAN-Coupe du monde 2010, est constituée en grande majorité par des éléments évoluant à l'étranger. «Aujourd'hui, en dépit du nombre important de joueurs ayant une licence dans la catégorie seniors, dont le nombre dépasse les 44 000, nous ne pouvons pas constituer une équipe nationale solide, alors que tout le monde se rappelle le groupe des années 1986, où l'équipe renfermait seulement trois internationaux, Dahleb, Korichi et Mansouri, alors que tous les autres étaient issus du championnat national.» «Le sélectionneur national doit être soutenu et encouragé» La présence du président de la FAF a été une occasion pour les journalistes présents de lui faire part des inquiétudes de l'actuel entraîneur de l'équipe nationale qui a déclaré dans la matinée à l'occasion de la conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel Hilton que si jamais les résultats de l'équipe nationale ne venaient pas à faire plaisir, Saâdane craignait que le scénario de 86 se reproduise, lorsque des supporters se sont pris violemment à sa famille et ont même tenté de bruler son appartement. Le président de la FAF a manifesté son soutien indéfectible à l'entraîneur national, tout en exhortant le peuple algérien à le soutenir dans sa mission : «Je crois que personne ne veut voir notre équipe nationale éliminée, à commencer par Saâdane qui a la charge de la driver. Il sait et il pèse la responsabilité qu'il a sur ses épaules. Lui-même, à l'instar de tous les Algériens, veut battre l'Egypte. Seulement, il nous faut être responsables et éviter de lui faire subir ce qu'il a enduré dans le passé, il faut l'aider dans sa tâche et le soutenir.» «Le président de la République est disposé à nous aider, il a mis les moyens nécessaires pour réussir» A une question de notre confrère d'Echibek sur le contenu de la discussion qu'il avait eue avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la finale qui a opposé le CRB au CABBA jeudi dernier à Blida, Mohamed Raouraoua répondra : «Le président de la République, qui se soucie beaucoup de l'état du football, m'a affirmé que ce ne sont guère les moyens qui manqueront pour réussir dans notre mission. Il m'a donné l'engagement de ne lésiner sur aucun détail pour redorer le blason à notre sport-roi. Seulement, le président de la République m'a demandé de nettoyer le milieu de tous les points noirs pouvant entraver notre objectif.» «On n'a d'autres sanctions à imposer que le huis clos» Le phénomène de la violence continue de prendre des proportions alarmantes. Aujourd'hui, les pouvoirs publics sont plus que jamais appelés à trouver des solutions pour mettre fin à ce fléau qui ne sert nullement le football. A une question de savoir si la solution du huis clos est suffisante pour régler le problème, le président rétorque : «A la FAF, c'est tout ce que nous pouvons arrêter comme sanction, le huis clos. En agissant ainsi, on aura sanctionné le public coupable de comportement antisportif. Si nous optons pour l'autre solution, qui consiste à désigner le match suivant d'un club dans une autre localité, on aura sanctionné le club qui se retrouvera dans l'obligation de débourser des sommes colossales pour organiser sa rencontre. Or, il faut sanctionner les supporters auteurs de scènes de violence, ce que je condamne fermement. Donc, pour le moment, c'est la seule solution qu'on peut adopter, en attendant de trouver une solution radicale à ce fléau. Toutes les parties sont plus que jamais invitées à se concerter pour éradiquer de nos stades ces scènes qui n'honorent ni le football national ni notre image.» «Pour les prochains matches, le huis clos est officiellement levé» Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui parlait du huis clos, saisira l'occasion pour révéler que le huis clos déjà imposé à certains clubs pour la prochaine journée est désormais levé. Cette décision, prise lors de la réunion hebdomadaire du bureau fédéral, permettra aux clubs étant sous cette sanction de fêter leurs titres respectifs, le CRB pour la Coupe d'Algérie et le Mouloudia d'Oran pour son retour parmi l'élite. «Lors de la dernière réunion du bureau fédéral, il a été décidé de lever le huis clos, et ce exceptionnellement cette année, pour donner la chance aux clubs se trouvant sous la sanction de fêter devant leurs supporters les différents titres. Le CRB pour sa consécration en Coupe d'Algérie et le MCO pour son retour en nationale Une.» Du coup, même la JSK, qui s'est vu infliger cette mesure disciplinaire après le match face au MCA joué à Tizi Ouzou, jouera donc aujourd'hui son match face au MCEE, à 18h, à Tizi Ouzou, devant son public. «Le centre de Sidi Moussa ouvrira bientôt ses portes pour la préparation des équipes nationales» Le président de la FAF ne manquera pas l'occasion d'affirmer que le centre de Sidi Moussa, qui a coûté des milliards, sera bientôt opérationnel et ouvrira ses portes aux équipes nationales, particulièrement aux jeunes catégories, le réservoir de l'élite. «Je peux vous assurer que le centre de Sidi Moussa sera bientôt le lieu de préparation de nos équipes nationales, notamment les jeunes catégories qui constitueront la source des potentialités humaines pour l'élite nationale», a rassuré Raouraoua. «Une commission d'inspection sera bientôt mise sur place à la FAF» Parlant du contrôle financier que la FAF doit assurer au sein des clubs, le président Raouraoua, qui affirmait que pour le moment les clubs ne sont contrôlés que par leurs assemblées générales, ne désespère pas que la situation financière des clubs sera bientôt contrôlée par la Fédération algérienne de football, à travers la cellule d'inspection qu'elle mettra sur pied bientôt. Il précise ce sujet : «Actuellement, la FAF ne demande pas des comptes aux présidents de club qui déboursent des milliards au cours d'une seule saison. Des joueurs signent sans pour autant être déclarés aux impôts ni même aux caisses d'assurance. Certains présidents font signer aux étrangers des contrats qu'ils n'honorent même pas, ce qui cause parfois des incidents diplomatiques lorsque leurs représentations diplomatiques introduisent un recours auprès de la FAF pour que leurs ressortissants soient régularisés. C'est très grave ce qui se passe. Je tiens à vous informer que la FAF disposera bientôt de sa propre commission d'inspection qui sera chargée du contrôle et du suivi de la gestion financière des clubs et Ligues qui utilisent l'argent de l'Etat.» Mohamed Raouraoua a été interrogé sur la problématique domiciliation des derbies algérois, avec des problèmes que des matches ont engendré cette saison suite à la programmation de certains matches dans des stades trop exigus ou situés dans des agglomérations urbaines. Sur ce point, le président de la FAF a été catégorique : «Le stade du 5-Juillet sera rouvert la saison prochaines et tous les derbies y seront domiciliés. Il est hors de question de faire prendre des risques à des joueurs ou à ses spectateurs.» Dans le même ordre d'idées, il a défendu le recours au huis clos pour sanctionner les clubs dont les supporters provoquent des incidents au cours d'un match. «Croyez-vous que si on fait jouer le match 50 ou 100 km plus loin, il y aurait moins de problèmes ? Les supporters se déplaceraient et continueraient à provoquer des incidents. Le seul moyen est de punir les supporters et, pour ce faire, il faut instaurer le huis clos à chaque fois que cela sera nécessaire.» «Nous avons rencontré Lacen» Concernant le Français d'origine algérienne Mehdi Lacen, joueur au Racing Santander, le président de la fédération a révélé qu'il l'a rencontré en compagnie du sélectionneur, Rabah Saâdane. «Nous avons dîné avec lui et nous avons compris qu'il fallait juste lui donner du temps pour qu'il connaisse l'Algérie, car il n'y est jamais venu», a-t-il affirmé, conservant toujours l'espoir que le milieu de terrain puisse un jour défendre les couleurs algériennes. «Nous avons bon espoir de récupérer les émigrés qui ont joué sous d'autres couleurs» Le congrès de la FIFA, qui se tiendra la semaine prochaine aux Bahamas, aura à étudier un point important : réformer la réglementation pour permettre aux joueurs ayant été internationaux dans un pays dans les catégories de jeunes, de jouer pour les couleurs de leurs pays d'origine en seniors. «Ce point est inscrit à l'ordre du jour. Pour qu'il soit adopté, il faut les voix des deux tiers des membres du congrès. Nous avons bon espoir que cela aboutisse. C'est surtout l'Afrique qui est la plus concernée par cette question, mais elle aura le soutien de l'Asie et de l'Océanie.» En fait, l'Europe constitue la seule vraie résistance à l'adoption de cette réglementation, particulièrement la France qui n'accepte pas que des joueurs qui ont porté ses couleurs portent celles d'autres pays. J'en ai parlé un jour avec le président de leur fédération et je lui ai dit : «Ne vous en faites pas, nous n'allons pas vous prendre Zidane, mais seulement des joueurs qui n'ont pas joué sous les couleurs de la France en seniors.» Synthèse de Lyès Aouiche