«Nous n'aurons aucun complexe devant les Anglais, les Américains ou n'importe quel autre adversaire.» Le portier de la sélection nationale n'a pas été gâté par le sort en se voyant à la toute dernière minute privé d'une participation à la 27e édition de la CAN. A la veille du coup d'envoi du tournoi, la nouvelle est tombée tel un couperet : Lounès Gaouaoui ne pourra pas participer à la CAN en raison de l'appendicite qui s'est déclarée au bien mauvais moment pour lui. Il sera transféré en urgence à Paris où il s'est fait opérer avec succès. Ne pouvant suivre le parcours de ses partenaires à la télévision sur son lit d'hôpital, l'enfant de Draâ Ben Kheda a émis le vœu de rejoindre le groupe en Angola pour soutenir ses coéquipiers à défaut de leur prêter main-forte sur le terrain. La CAN étant terminée et poursuivant son cycle de soins pour pouvoir reprendre le travail dans les meilleurs délais possibles afin de ne pas compromettre sa participation à la Coupe du monde, Lounès Gaouaoui s'entraîne ces jours-ci à Tizi Ouzou avant de regagner au courant de la semaine prochaine la ville de Chlef. Accosté pour nous livrer ses impressions, Gaouaoui, comme de coutume, nous invitera à patienter le temps qu'il termine les 20 minutes de course prescrites par le staff médical de la sélection qui le suit de près. Ecoutons-le ! * Comment vous sentez-vous actuellement ? Je pense que le plus dur est passé, car je me sens beaucoup mieux, les douleurs ont disparu et actuellement je ne veux pas perdre mon temps. Comme vous le constatez, je suis soumis à un programme spécial que le staff médical m'a prescrit pour ce premier cycle. Je vais procéder par étapes jusqu'à ce que je sois rétabli complètement. Je suis armé d'une grande volonté, ce qui me permettra de revenir le plus tôt possible à la compétition nationale que je ne veux pas rater avec mon club employeur, surtout que cela me servira pour bien me préparer en vue de la Coupe du monde. * Rater la CAN n'a pas été facile à digérer, n'est-ce pas ? C'est normal, vous ne pouvez pas savoir combien j'ai pu être déçu en apprenant que ma participation au tournoi devenait quasi impossible. Au début, j'avais ressenti des douleurs assez légères, ce qui fait qu'à aucun moment je n'ai pensé à un problème au niveau de l'appendicite. Après une première consultation, les médecins de la sélection se sont donné le maximum de temps pour s'assurer de la nature exacte des douleurs, M. Zerguini a même appelé un ami à lui pour lui faire part de mon cas, mais une fois qu'il s'est avéré que c'était un problème au niveau de l'appendicite, on m'a informé que je ne pourrai pas jouer en m'expliquant qu'il s'agissait après tout de ma santé et il ne fallait donc pas prendre de risque. Suite à cela, j'ai accepté mon sort avec beaucoup de patience tout en m'en remettant à Dieu. * Juste après l'intervention chirurgicale vous avez demandé à rejoindre le groupe en Angola, pourquoi ? Absolument, dès que je me suis réveillé au bloc opératoire j'ai pensé à demander à mes responsables la possibilité de rejoindre le groupe. Je ne pouvais pas sincèrement rester cloué dans un lit d'hôpital au moment où mes partenaires jouaient la CAN et c'est ainsi que j'ai eu l'autorisation de rejoindre mes coéquipiers. Je suis arrivé quelques jours avant le match face à la Côte d'Ivoire auquel j'ai pu assister et participer à la joie de la victoire. * Quel est, selon vous, le bilan de la sélection nationale durant cette CAN ? A mon avis, il est positif. Après deux éditions d'absence on est arrivés à atteindre les demi-finales, ce qui est édifiant des progrès qu'on a réalisés. A mon arrivée en Angola, j'ai dit à mes coéquipiers que si l'on arrive à écarter de la course les Ivoiriens, personne ne pourra nous priver de la finale et du trophée, mais tout le monde a vu le match face à l'Egypte et l'arbitrage scandaleux qui s'est dressé sur notre chemin pour nous barrer le passage. Mais bon, cela fait partie du passé, maintenant il faut travailler davantage pour être meilleurs lors des prochaines échéances qui nous attendent, à commencer par le Mondial qui débutera le mois de juin prochain. Nous avons devant nous quatre mois durant lesquels nous allons disputer des matches amicaux pour bien nous préparer en conséquence et représenter dignement l'Algérie. * On annonce le renforcement de votre groupe en prévision de la Coupe du monde avec la convocation de Lacen et le retour de Djebbour, qu'en pensez-vous ? Je crois qu'on nous a toujours tenu un discours on ne peut plus clair. On nous a toujours dit que les portes de la sélection sont toujours ouvertes à tous ceux qui sont jugés aptes à renforcer les rangs de la sélection. Vous avez remarqué que des joueurs qui ont fait avec nous le parcours des éliminatoires ne sont plus là et d'autres sont arrivés, ainsi va la vie d'une sélection où il est normal qu'on fasse appel aux meilleurs éléments du moment comme c'est le cas pour Lacen et Djebbour, ce qui constitue, à mon sens, une bonne chose pour notre groupe qui sera appelé à défendre dignement les couleurs du pays en Afrique du Sud. * Ces derniers jours, c'est votre partenaire Chaouchi qui fait l'objet de critiques à propos de son geste contre Cofi Kodjia, qu'avez-vous à dire à ce sujet ? C'est vrai que l'arbitre de la rencontre a tout fait pour nous rendre la vie difficile sur le terrain et nous perturber. Il a usé de tous les moyens pour sortir trois joueurs de notre équipe puis quatre, c'était malhonnête de sa part, car sans lui, l'Egypte ne pouvait rien contre nous. Nous leur avons donné une leçon de football à Oum Dorman, mais voilà qu'ils ont gagné avec l'aide de Codjia et dans pareille situation il n'est pas évident de garder son sang-froid, il faut vraiment avoir les nerfs en acier pour pouvoir supporter toute cette injustice. Je dirai qu'il faut éviter tout ça à l'avenir et ne pas tomber dans le jeu vicieux des arbitres, cela ne sert à rien. * Pour finir, pensez-vous réellement pouvoir faire bonne figure lors du Mondial ? Je peux tout simplement vous dire que le groupe est animé d'une bonne volonté et on veut tous réaliser un parcours positif, nous voulons, nous aussi, écrire une page dans l'histoire du football algérien qui repart sur de bonnes bases. Le fait de jouer avec les grandes sélections du monde nous pousse à travailler sans relâche pour montrer que nous aussi nous avons des atouts à faire valoir. Nous n'aurons aucun complexe devant les Anglais, les Américains ou n'importe quel autre adversaire. Entretien réalisé par Lyès Aouiche Tours de piste avec Meftah Gaouaoui n'a pas voulu effectuer les tours de piste en solo. A la fin de la séance d'entraînement des Canaris, hier à Tizi Ouzou, Lounès a été accompagné par son ex-partenaire à la JSK et en sélection nationale, Rabie Meftah. Les joueurs l'encouragent Au moment où ils quittaient le terrain pour rejoindre le vestiaire, les joueurs de la JSK ont tous salué Gaouaoui qui se trouvait à la sortie du tunnel. Gaouaoui a discuté longuement avec eux en étant ému par les encouragements qu'ils lui ont prodigués et qu'il a tenu à leur rendre sur-le-champ en leur souhaitant bonne chance pour leur match de ce week end face au MCO à Oran. Le public l'a applaudi A son apparition sur le terrain du 1er-Novembre où il aura gardé de bons souvenirs avec la JSK, Gaouaoui a été longuement applaudi par les quelques supporters présents dans les travées du stade. Un geste que Lounès a beaucoup apprécié.
