Je suis outré de voir que, parmi nous, il y a des joueurs qui n'ont pas le courage de s'assumer et d'assumer leurs responsabilités, en allant jusqu'au bout de la tâche qui leur est dévolue. Décidément, la guigne semble ne pas vouloir vous quitter… Oui et ce qui nous arrive cette saison est vraiment désolant. Le Widad ne mérite pas de tomber si bas. On a comme l'impression qu'on nous a jeté un mauvais sort. Ce que personne n'arrive à expliquer, c'est votre nonchalance sur le terrain, mais aussi votre manque de volonté qui fait qu'on a affaire à une formation sans âme. Qu'est-ce qui explique, selon vous cela ? Quand une équipe est entraînée dans la spirale du doute, il est très difficile pour elle de se reprendre. J'estime que le problème qui se pose à Rouïba est d'ordre psychologique. Les joueurs, vu leur jeune âge, n'ont pas cette capacité de se transcender. Vous avez sans doute remarqué que, dès que l'équipe encaisse, elle perd tous ses repères. Les joueurs se mettent à évoluer n'importe comment en dépit des recommandations du driver. D'aucuns disent que les joueurs sont bloqués parce qu'ils n'arrivent pas à se défaire des remontrances acerbes des responsables mais aussi du coach… Ce que vous dites là ne tient pas la route. Il y a toujours des mauvaises langues qui trouvent à redire. Les responsables, tout comme l'entraîneur, ont toutes les raisons du monde de dire, tout haut, ce qu'ils pensent de l'évolution de l'équipe et du rendement des joueurs. Ce que je peux dire, par ailleurs, et je ne veux défendre personne, c'est que le coach, à qui on veut faire porter le chapeau, n'y est pour rien dans les résultats négatifs que nous enregistrons chaque semaine. Son travail, il le fait très sérieusement et la faute nous incombe à nous. Alors ce n'est pas la peine de chercher des poux dans la tête d'un chauve. C'est ce mauvais départ que l'équipe a fait qui a provoqué la crise dans laquelle nous baignons depuis longtemps. Vous êtes plus que jamais dans la gueule du loup. Vous n'avez d'autre alternative que de battre Aïn Defla si vous voulez rester en interrégions. Pensez-vous pouvoir vous en sortir ? Nous sommes dans le pétrin. Le club risque de ne jamais relever la tête si jamais il descend. C'est le moment de se battre pour qu'il ne meure pas. L'heure est vraiment grave, ça tout le monde le sait, et ma foi, s'il y a des gens qui ne le savent pas, il faut le leur rappeler et de manière crue s'il le faut. J'aurais tant aimé prendre part à cette rencontre mais comme je suis suspendu pour cumul de cartons, je me contenterai d'encourager, à tout rompre, mes équipiers qui doivent se surpasser pour sauver le club. Alors vous devez en avoir gros sur le cœur, en réalisant que certains de vos coéquipiers ont déjà pris la poudre d'escampette, pour ne pas avoir à vivre les affres éventuelles de la désolation en cas d'échec… Je suis outré de voir que, parmi nous, il y a des joueurs qui n'ont pas le courage de s'assumer et d'assumer leurs responsabilités, en allant jusqu'au bout de la tâche qui leur est dévolue. Je ne sais pas exactement pourquoi ils ont pris la décision de s'évaporer dans la nature, alors que le club a plus que jamais besoin de toutes ses forces vives. On a ouï dire que certains joueurs ont pris la décision de laisser tomber l'équipe parce qu'ils ont peur de la réaction des supporters, en cas de défaite, ce qui est légitime, non ? Je ne peux que vous répondre par la négation. Quand on est joueur au sens plein du terme, il ne faut pas avoir peur de son ombre. Quand on mouille le maillot, quand on joue avec les tripes, quand on ne triche pas, les supporters ne sont pas fous de se comporter négativement. Donc, ce ne sont là que des supputations qui n'ont, à mon sens, aucun crédit. Entretien réalisé par A. Ahnia