Je suis arrivé à l'intime conviction qu'en Algérie, nous ne savons rien des techniques et des exigences du football moderne. A présent que j'ai repris la fonction de commentateur de matches de football dans différentes compétitions et que j'ai du temps pour consulter les sites Web du monde entier et suivre les remarques des consultants et analystes, j'avoue que j'étais et que je suis toujours loin de connaître les évolutions que connaît le football moderne. Par la même occasion, j'ai appris des choses que j'ignorais et aussi et d'autres que je croyais très bien connaître. Là, je suis arrivé à l'intime conviction qu'en Algérie, nous ne savons rien des techniques et des exigences du football moderne. Nous vivons une crise de culture footballistique chez le joueur, l'entraîneur, le consultant, le journaliste et le simple supporter et je mets au défi tous ces gens-là de m'expliquer le plan de jeu de la sélection algérienne et sa stratégie de manière à imaginer comment elle va jouer contre l'Egypte, par exemple. La vérité est que le joueur, les équipes et les sélections algériennes jouent de manière approximative, sans plan de jeu ni stratégie. C'est pour cela qu'on les voit multiplier les contacts avec l'adversaire, les duels incessants ou l'abus des longues passes aériennes d'un camp à l'autre. Le joueur ne sait pas quoi faire lorsqu'il a le ballon ou qu'il se trouve chez un coéquipier et ne sait pas moins où se positionner ou quoi faire à la perte du ballon. Il (le joueur algérien) ne s'entraîne pas à la base sur les techniques de conservation du ballon et de la pénétration par les ailes ou par l'axe telles que nous les regardons. Il ne sait pas comment doser ses efforts et les répartir sur les phases du match, croyant que celui qui ne touche pas fréquemment le ballon ne remplit pas son rôle dans le match. La culture du joueur algérien lui a appris que sa préparation à une compétition consiste à travailler sa condition physique, ignorant, malheureusement, presque tout des aspects technique, tactiques et psychologiques. L'entraîneur, de son côté, n'a pas de projet de jeu ni de tactiques compatibles avec ce qu'il a sous la main comme joueurs, le contexte du moment et l'adversaire. Si je continue dans mon énumération, je n'en finirai pas bien que j'ignore beaucoup de choses du football moderne et de ses évolutions. Je me contente de cela, mais même si partage l'opinion de ceux qui affirment que le football n'est pas une science exacte, je suis cependant convaincu que c'est une science profonde, complexe et diversifiée. Avant d'être un jeu, c'est avant tout une supervision, une analyse et des conclusions, puis une action suivant ses moyens, ceux de l'adversaire et les conditions du match. C'est également une culture dont nous ne connaissons que l'obligation de gagner, de gagner et puis de gagner. Si nous ignorons tout cela, comment une personne sensée peut-elle demander la victoire ? Et si on gagne une fois, cela veut-il dire pour autant qu'on a réussi ? H. D. [email protected]