"Je garde vraiment un très bon souvenir de la période où j'étais avec ma famille à Strasbourg, avant que j'aille en Allemagne." Qu'est-ce que le Ramadhan évoque chez vous comme souvenirs ? Surtout, les souvenirs des repas en famille. C'était toujours particulier d'être ensemble pour un repas particulier. Est-ce parce que c'était le seul moment de l'année où vous mangiez ensemble dans la famille ? Non, pas du tout. Cela ne veut pas dire que nous ne mangions pas ensemble en dehors du Ramadhan. Dieu merci, nous sommes une famille très unie et nous mangions très souvent ensemble. Cependant, c'était spécial durant le Ramadhan. Je garde vraiment un très bon souvenir de la période où j'étais avec ma famille à Strasbourg, avant que j'aille en Allemagne. Parce que vous étiez-vous fan d'un repas en particulier ? Non, pas spécialement. Je ne suis pas très difficile. Ma mère préparait des plats traditionnels et je les appréciais tous. C'est juste que l'ambiance n'était pas comme dans le reste de l'année. Vous n'aimiez vraiment rien de plus qu'autre chose ? En fait, ce que j'adorais le plus durant le mois de Ramadhan, c'était les derniers jours, lorsque ma mère et mes sœurs se mettaient à préparer les gâteaux pour l'Aïd. J'attendais ces jours-là avec excitation car j'ai toujours été fasciné par les gâteaux. Sûrement qu'il y avait de la fraise ou de la réglisse dedans, vous qui adorez la réglisse à la fraise ! (Rire) Non, pas du tout ! Il s'agissait de gâteaux traditionnels algériens, mais j'aimais vraiment ça. C'était lorsque la période de préparation de ces gâteaux arrivait que je sentais le plus que nous étions au Ramadhan. Vous rappelez-vous de la première fois que vous aviez jeûné ? Non, je ne m'en rappelle pas tout à fait. Cela remonte à mon enfance. Je me rappelle juste de la première fois où j'avais essayé de jeûner. Je voulais faire comme les grands et j'avais décidé de tenir toute la journée. Finalement, je n'avais pas pu. Vraiment, trop dur ! Vous êtes parti jeune en Allemagne pour jouer à Fribourg. Comment faisiez-vous durant le Ramadhan ? Là, je ne cassais pas la tête : je ramenais ma mère ou une de mes sœurs pour me faire la cuisine ! Comme Strasbourg et Fribourg sont situés des deux côtés de la frontière franco-allemande, c'était facile (les deux villes sont distantes de 66 kilomètres, ndlr). Donc, j'avais des plats de Ramadhan préparés à domicile. Avez-vous prolongé cette «tradition» lorsque vous êtes parti à Mönchengladbach ? Oui, je ramenais aussi ma mère ou une de mes sœurs. A présent que je suis marié, le problème ne se pose plus. Avec la sélection nationale, vous avez vécu une semaine de stage lors du Ramadhan de 2009 pour préparer le match contre la Zambie. Qu'en gardez-vous comme souvenir ? C'était un moment mémorable. D'ailleurs, toute cette période-là était mémorable parce que c'était la plus belle que j'ai vécue en sélection. Nous avions passé une semaine ensemble, nous avons jeuné en Algérie, ce qui ne nous est pas donné souvent. Et puis, les soirs, après l'entraînement, nous restions de longs moments à discuter et à rigoler dans nos chambres. C'était des moments de convivialité qui ne s'oublient pas… Tenez, j'ai une anecdote à ce sujet. Laquelle ? Parfois, tellement il faisait chaud, il nous arrivait d'aller plonger dans la piscine de l'hôtel à 02h00 ou 03h00 du matin ! C'était la seule période de notre vie où nous, joueurs, pouvons faire ça. C'était amusant de nager à une heure aussi tardive, presque au petit matin, dans l'obscurité. Cela fait partie des souvenirs qui resteront impérissable dans ma tête. Sur un plan sportif, y a-t-il un match joué durant le Ramadhan où vous avez été particulièrement mauvais à cause du Ramadhan ? Non, il n'y en a pas car je fais toujours en sorte, durant les matches en Ramadhan, de gérer mes efforts. Quand même, il y a certainement un match où vous avez senti le poids du Ramadhan ! (Il réfléchit un peu) Justement, c'était lors du match face à la Zambie ! Sur le but inscrit par Rafik Saïfi, j'avais vraiment souffert ! Comment ça ? C'était la première fois que je jouais un match aussi tard (la rencontre avait débuté à 22h00, ndlr), de surcroît en ayant mangé le f'tour moins de trois heures auparavant après une journée de jeûne. Donc, durant la deuxième mi-temps, je commençais à ressentir la fatigue à cause de la mauvaise digestion. Mais vous avez été quand même auteur de la passe décisive… Justement, ça n'a pas été aussi facile qu'on le croit. Sur le but, si vous revoyez bien l'action, vous verrez que j'avais fait presqu'un sprint à partir de derrière afin de faire un appel de balle sur le flanc droit et, sitôt que Karim Ziani m'a vu et m'a passé le ballon, j'ai continué sur ma lancée jusqu'à la ligne de but et j'ai redressé le ballon in extremis en centrant vers Saïfi qui l'a mis dedans. Je vous le dis franchement : j'ai été en surrégime sur cette action-là, presqu'au bout de la rupture. Si j'avais fait quelques mètres de plus, j'aurais explosé. Grâce à cet effort et à ce but, les milliers de supporters présents au stade Mustapha-Tchaker de Blida ce jour-là ne sont pas restés sur leur faim ! El Hamdoullah ! Ce qui est certain, c'est que c'était l'un des Ramadhans les plus mémorables que j'ai passés. Mon souhait est de vivre, en sélection, d'autres Ramadhans aussi mémorables. ---------------------------------- Que Dieu me pardonne ! Medane : «J'avais annoncé à la télé que je ne quitterai jamais l'USMH !» Pur produit de l'USM El Harrach, club au sein duquel il était titularisé en senior alors qu'il avait 16 ans à peine, Hakim Medane y semblait très épanoui, surtout après la Coupe d'Algérie remportée en 1987. «Je me sentais tellement bien là-bas que j'avais annoncé dans une émission de la télévision, dans laquelle était présent notamment le chanteur Hamidou, que je ne quitterai jamais l'USMH. Finalement, je n'ai pas tenu parole et je suis parti à la JS Kabylie. Que Dieu me pardonne !», avoue aujourd'hui Medane. Et de poursuivre : «J'avais fait cette annonce un peu sans réfléchir, dans l'euphorie, pour plaire un peu aux gens de mon quartier, El Harrach, mais j'ai fait par la suite le choix d'aller à la JSK afin de passer un cap sur le plan sportif et gagner des titres, et je ne le regrette pas. Je regrette seulement d'avoir fait une promesse irréfléchie qui m'a fait passer pour un menteur auprès de certains supporters harrachis.» ------------------------------------------------------- Meghni : “En Europe, aucune compassion avec le footballeur musulman” Alors que Mourad Meghni passe pour la première fois le mois de Ramadhan en dehors de l'Europe, le milieu algérien du club qatari d'Umm Salal se dit «ravi de jeûner dans un pays musulman. Ce sera différent de ce qu'on peut vivre en France ou en Italie». «En Europe, on n'a aucune compassion avec le footballeur musulman. On en est totalement indifférent. Cette fois, ça va être vraiment bien de vivre au rythme de l'Islam. On s'entraînera et on jouera en tenant compte du mois de Ramadhan.» ------------------------------------------ Le Ramadhan en août, ça change quoi ? La période de Ramadhan s'est ouverte à moins d'une semaine de la reprise du championnat de L1. Un véritable dilemme pour de nombreux joueurs musulmans qui doivent choisir entre croyances et performances. Un choix cornélien. Chaque année, de nombreux joueurs décident de suivre ou non les règles religieuses du Ramadhan qui entraînent des obligations très difficiles pour un athlète de haut niveau. Meïté : «Cette année, j'ai décidé de ne pas le faire» Capitaine du FC Dijon, Abdoulaye Meïté a décidé de ne pas suivre le jeûne cette saison après avoir tenté l'expérience par le passé : «J'en ai discuté avec l'entraîneur et le préparateur physique et, cette année, je ne le fais pas. Cela tombe en pleine période de préparation, où il fait très chaud. Par contre, je l'ai déjà fait ou plutôt j'ai essayé. On peut le faire mais on ressent un contrecoup.» Pour beaucoup, le fait que le Ramadhan tombe en plein mois d'août rend les choses bien plus difficiles cette année. Ferret (médecin de l'équipe de France) : «Celui qui le fait aura un handicap» Selon Jean-Marcel Ferret, ancien médecin de l'équipe de France et de l'Olympique Lyonnais, le suivi de ces obligations religieuses à cette période de l'année est presque incompatible avec l'exercice du football de haut niveau : «Quelqu'un qui fait le Ramadhan a un handicap sur le plan physique et physiologique. D'autant plus que cette année, il intervient au mois d'août, où les jours rallongent et la chaleur est très présente. Ce n'est donc vraiment pas la meilleure des préparations.» Rien ne l'interdit pour autant. Mais il faut en connaître les risques. Nasri : «Un joueur professionnel doit boire, manger…» Lorsqu'il jouait à Marseille et à une question d'un journaliste français qui voulait savoir si le rendement moyen des Marseillais était dû au Ramadhan, Samir Nasri a été le moins que l'on puisse dire tranchant : « On est des joueurs professionnels et il n'y a aucun joueur professionnel qui fait le Ramadhan le jour du match, ou en semaine. Moi, je ne le fais pas, Mamadou (Niang) non plus, Franck (Ribéry), Modeste (M'bami), Lorik (Cana)… Quand on est footballeur, on a besoin de boire, de manger, de récupérer. Lorsqu'on est joueur professionnel et qu'on a un entraînement, ce n'est pas une obligation de le faire.» --------------------------------- Le commentaire du pessimiste Tout ce fric pour nous fourguer Halilhodzic ! Il va commencer donc, le Halilhodzic ! Il n'a pas encore vêtu son maillot de sélectionneur vert qu'il fait déjà du bruit. Tout ce bruit pour un entraîneur dont aucun club de Ligue 1 n'a voulu depuis des années ! Pourtant, Dunga, Zico, Lemerre, Antic et même Domenech, refusé en très haut lieu, avaient postulé au poste et semblent bien plus baraqués que le Halilhodzic, qui n'a aucun titre majeur dans sa besace, mais notre Raouraoua national nous l'a fourgué. Un entraîneur européen qui n'a ni les yeux clairs ni les cheveux blonds, est-ce sérieux ? Tout cela ne me dit rien qui vaille… Pourtant, la FAF a du fric, non ? Qu'ils se partagent leur fric comme bon leur semble, pourvu qu'ils n'aient pas des vues sur le frik qui mijote dans ma chorba…