«Voilà comment ma mère m'a poussé à avoir le bac» «C'est elle qui choisira ma future femme» On connaît Karim Matmour le footballeur, vraie révélation pour le public algérien qui apprécie son talent et son humilité, mais on connaît peu de Karim Matmour l'être humain, l'Algérien né et élevé à Strasbourg et qui a dû s'exiler en Allemagne pour être prophète. A travers cette interview décalée, l'attaquant du Borussia Mönchengladbach révèle quelques facettes de sa vie de tous les jours. * Qui vous a donné le prénom de Karim ? Il paraît que ce sont mes sœurs qui avaient insisté auprès de mes parents pour être prénommé Karim. C'est du moins ce qu'on m'a dit, car vous comprenez que je n'étais pas encore né et que je n'ai donc pas assisté aux conciliabules (rires). Même du ventre de ma mère, je n'ai pas entendu les discussions à ce sujet (rires). * Pourquoi vos sœurs avaient-elles insisté pour Karim ? Pourtant, vous n'étiez pas le premier garçon de la famille et elles auraient pu donner ce prénom à l'un de vos frères aînés… Je ne le sais pas… Je suis le plus jeune de la famille. Sans doute que mes frères ont tous été prénommés par mes parents et que mes sœurs ont voulu donner un prénom au dernier. * On sait qu'on ne choisit pas son prénom et qu'il arrive qu'on ne soit pas satisfait du sien une fois adulte. Vous concernant, êtes-vous satisfait qu'on vous ait prénommé Karim ? Oui, je me sens heureux dans ce prénom. Il me va bien (rires). * Enfant, aviez-vous une gourmandise particulière ? Oui, et c'est une gourmandise qui m'est restée collée à ce jour : les bonbons. J'en raffole et je ne peux pas m'en passer. Bien sûr, compte tenu du régime diététique auquel mon métier de footballeur m'astreint, je ne peux pas me permettre d'en consommer aussi souvent que lorsque j'étais enfant, mais je me permets ce plaisir de temps à autre. * C'est quoi comme bonbon ? Je ne vais pas citer la marque, mais sachez que mes bonbons préférés sont les réglisses à la fraise. Parfois, je ferme les yeux sur mon régime et je m'en offre un, en cachette de moi-même (rires). * Comme vous avez perdu 2 kilos durant la CAN, vous pouvez vous permettre ce petit plaisir à présent… Il ne faut pas que j'en abuse non plus. Je préfère reprendre 2 kilos en muscles, pas en graisse (rires). * Mis à part les bonbons, quels sont les plats interdits aux sportifs et que vous vous permettez de temps à autre ? Les pizzas. En général, je me permets d'en manger après un match, lorsque je suis bien fatigué, car je sais que cela ne restera pas dans l'estomac et, donc, ne me fera pas de surpoids. Cependant, c'est interdit durant la semaine des entraînements et, surtout, la veille et le jour de match. * Une pizza suivie d'une réglisse, c'est le bonheur pour Karim Matmour ? Oui, mais ce n'est un bonheur que lorsque ça succède à une victoire. Lorsque j'en mange après une défaite, ça passe plus mal. * Etes-vous, comme le sont la majorité des sportifs, lassé des repas diététiques ? Je suis encore jeune pour m'en lasser, car j'ai de longues années de carrière devant moi inch'Allah, mais c'est vrai que la routine peut lasser. Moi, je ne mange qu'un seul plat durant les stages et les regroupements : les pâtes à la sauce tomate. J'y suis habitué durant de longues années. C'est vrai que ce n'est pas varié, mais c'est le prix à payer pour être sportif de haut niveau. * Les sportifs peuvent aussi manger du riz et des légumes cuits à la vapeur. Vous êtes plutôt pâtes que riz ? Effectivement, je préfère les pâtes au riz. * Comme accompagnement, vous préférez quel type de viande ? Avant les matches, toujours la viande blanche, c'est-à-dire du poulet ou du poisson. Après le match, je n'ai pas de préférence particulière et je peux même manger de la viande rouge. * Oui, mais quand vous êtes en famille, vous préférez quoi ? Tout ce que me fait ma mère est bon. Je ne choisis pas quand je suis chez mes parents. * Y a-t-il un fruit que tu aimes plus que les autres ? Ah, oui ! La fraise ! Je ne peux pas m'en passer. C'est le fruit-roi pour moi. D'ailleurs, j'adore tout ce qui est fait avec la fraise : tarte à la fraise, yaourt à la fraise, glace à la fraise et, bien sûr, les réglisses à la fraise. * Ah, c'est donc pour ça ? Bien sûr ! Je ne vous ai pas dit que j'aimais les réglisses tout court. J'ai bien précisé «réglisses à la fraise». La précision est de taille. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'adore les fraises. * Quel a été le plus cadeau qu'on vous a offert ? C'est un ballon de football qu'on m'a acheté alors que j'avais 6 ans. Vous savez la meilleure ? Je ne l'ai jamais touché ! * Pourquoi donc ? J'avais tellement envie de jouer au foot et d'avoir un ballon que, lorsqu'on m'avait offert celui-là, j'ai eu peur de l'abîmer ! Je passais mon temps à le regarder. Je ne voulais pas qu'il se salisse ou qu'il change. Alors, je l'ai rangé dans une armoire. D'ailleurs, il y est toujours. * Comment jouiez-vous donc si vous n'avez pas touché au ballon ? En fait, on m'en avait offert deux, à quelques jours d'intervalles, mais le plus beau, le neuf, je n'ai pas voulu le toucher et personne d'ailleurs ne l'a touché. Il est toujours chez moi, à Strasbourg. * Vous êtes né justement dans cette ville et vous y avez grandi. A quel moment avez-vous pris conscience que même né en France, vous êtes algérien ? Je n'ai pas eu besoin d'en prendre conscience, pour la simple raison que, aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours su que j'étais algérien et vécu de ce legs culturel. Mes parents et mes frères et sœurs, à l'exception d'un d'entre eux et de moi-même, sont tous nés à Tiaret et c'est donc dans une ambiance tout à fait algérienne que j'ai grandi. De plus, nous habitons dans un quartier d'émigrés où il y a beaucoup d'Algériens. Donc, jamais je ne me suis senti autre qu'Algérien. * Vous parlez l'arabe ? Pas très bien, je l'avoue. Mes parents le parlent, ainsi que tous mes frères et sœurs, sauf moi. Etant le benjamin de la famille, ma mère, mes frères et sœurs avaient pris l'habitude de me parler plutôt en français. Il n'y a que mon père qui me parle toujours en arabe. Cela dit, je comprends plus ou moins quand on me parle en arabe, mais je n'arrive pas à le parler. * Votre dernière visite à Tiaret remonte à quand ? Oh, là ! Cela remonte à très loin ! J'étais enfant et nous étions partis en vacances au bled. Depuis, je n'ai plus eu l'occasion d'y retourner. C'est un projet permanent dans ma tête. * Pourtant, il était question que vous fassiez un saut là-bas avec votre papa lors de la trêve hivernale… C'est vrai, mais je n'ai finalement pas trouvé le temps. Entre mes obligations à l'égard de mon club, les stages et matches avec la sélection nationale et mes engagements avec mes sponsors, je n'ai vraiment pas trouvé le temps de faire un saut là-bas. Cela dit, je le ferai. C'est une promesse que je me suis faite. * Savez-vous que Tiaret est une région réputée pour ses chevaux ? Oui, on me l'a dit. Je me rappelle d'ailleurs être monté à cheval à Strasbourg lorsque j'étais enfant. C'est un vague souvenir car j'étais très jeune, mais j'ai en tête l'image d'un tout petit cheval sur lequel on m'avait mis. Je pense bien que c'était plutôt un poney, car il était petit de taille. * Si vous allez à Tiaret, comptez-vous raviver ce souvenir en montant à cheval ? Pourquoi pas ? J'en serais fier. Oui, vraiment, ça me dirait bien de faire du cheval. * En attendant de vous déplacer sur un cheval, vous vous déplacez dans une voiture de sport à Mönchengladbach. Est-ce que c'est votre modèle préféré ou bien l'avez-vous acquise seulement parce que le constructeur automobile est l'un des sponsors de votre club ? Disons que ce n'est pas la voiture de mes rêves, mais cela ne constitue pas un problème pour moi. Je l'ai depuis deux ans et elle me convient. Une voiture reste une voiture. Sa fonction fondamentale est de nous transporter, non ? Donc, tant que ma voiture me transporte là où je veux, c'est parfait. * C'est quoi donc la voiture de vos rêves ? Je préfère la laisser dans mes rêves, surtout que je ne veux pas faire de la pub gratuite (rires). * Vous comptez l'acquérir à la fin de votre carrière ? Pourquoi attendre la fin de ma carrière ? Je compte l'acheter bien avant. * Peut-être à l'occasion de votre prochain transfert ? (Rires) Pourquoi attendre le prochain transfert ? Je l'achèterai lorsque viendra le temps de l'acheter. * En parlant de transfert, vous avez déclaré par le passé dans Le Buteur que vous rêviez de jouer en Premier League anglaise ou en Liga espagnole, du fait qu'il s'agit des deux meilleurs championnats au monde à l'heure actuelle. En dehors de l'aspect sportif, quel est le pays dans lequel vous aimeriez vivre ? L'Espagne, sans aucune hésitation. C'est un pays que j'adore et où je passe souvent mes vacances. Il y a beaucoup de choses qui me plaisent dans ce pays : le soleil, la chaleur humaine des gens, la proximité avec l'Algérie… C'est un vrai pays méditerranéen. * Donc, si vous parvenez à décrocher un contrat avec un bon club de la Liga, vous pourriez joindre l'utile à l'agréable… Oui, c'est bien ça. D'ailleurs, l'Espagne est devenue presque mon unique destination de vacances. * A quand remonte votre dernière virée là-bas ? A l'été dernier. J'avais l'occasion d'y aller et je suis parti me reposer là-bas. C'est d'ailleurs le seul endroit où je me sens décontracté et débarrassé du stress des entraînements et des matches. * C'est peut-être parce que, là-bas, on ne vous connaît pas et que vous pouvez éviter d'être embêté par vos admirateurs… Il y a un peu de ça. En tout cas, c'est un pays où je me sens vraiment bien. * Si vous recherchez les endroits calmes et discrets, c'est parce que la célébrité vous attire quelques ennuis ? La célébrité a ses avantages et ses inconvénients. Moi, je n'ai jamais cherché à être célèbre. En même temps, je ne fuis pas cela. C'est la rançon du succès. Ce que je sais, c'est que cette célébrité dont vous parlez ne m'a pas changé. Vous pouvez demander à tous ceux qui m'ont connu enfant, ils vous diront que je suis resté le même, les étourderies de l'enfance en moins (rires). * Quand même, n'est-ce pas lassant d'être sollicité, voire parfois harcelé par vos admirateurs, surtout en Algérie ? Je préfère prendre cela du côté positif et dire que c'est valorisant d'être bien considéré dans son pays. Le problème, c'est lorsqu'il y a tout un attroupement d'admirateurs et que je ne peux pas répondre aux sollicitations de tout le monde pour des photos ou pour des autographes. Les gens doivent aussi comprendre que c'est difficile de contenter tout le monde. * Etes-vous conscient que de par votre statut de garçon célibataire et «mignon» (dixit les filles du bled), que vous avez plus particulièrement des admiratrices ? (Grand éclat de rires) Je n'ai jamais vu les choses de ce point de vue. Je suis dans mon coin et je ne fais pas attention à ces choses-là. * Mais quand même, c'est flatteur, non ? C'est flatteur pour moi de faire l'objet d'intérêt de la gent féminine dans mon pays. Je n'ai pas de commentaire supplémentaire à faire sur la question. No comment ! * Parce que le sujet vous embarrasse ? Parce que cela relève tout simplement du domaine privé et je veille jalousement à le préserver, tout simplement. * La solution ne serait-elle de vous marier au plus vite ? Vous croyez que les hommes mariés sont épargnés par les sollicitations des fans ? Non, pas du tout. Donc, je vis ma vie sereinement et lorsque le mektoub viendra, il sera le bienvenu ! * Le mektoub a fait que vous soyez footballeur. Si vous n'en étiez pas un, quel autre métier auriez-vous aimé exercer ? Je ne sais pas. J'avoue n'y avoir jamais pensé du moment que tout enfant, je ne voulais être que footballeur et rien d'autre. Donc, je n'ai jamais pensé à une alternative. * Suivant votre personnalité, dans quel métier vous sentiriez-vous à l'aise ? En chirurgien, par exemple ? Surtout pas ! Je suis trop sensible et je ne me vois pas ouvrir un corps ou tripoter un organe humain. Déjà quand je vois du sang, cela m'horrifie. * Militaire ou policier ? Encore moins ! Je ne suis pas violent et je ne me sens pas capable de faire du mal à quelqu'un, même pour la bonne cause. * Quoi, alors ? Enseignant ? Enseignant, oui. Cela peut coller à ma personnalité. En fait, j'aurais pratiqué tout métier où je serais utile aux autres et où je leur apprendrais des choses. * Vous auriez pu quand même faire des études universitaires puisque vous avez le bac… Oui, mais je vous avais expliqué par le passé que si j'ai eu le bac, c'était surtout pour faire plaisir à ma mère car, en vérité, je me vois mal faire des études supérieures. Non pas que je sois un cancre, mais j'aime trop le football pour penser à faire autre chose. * Quand même, votre mère a eu le mérite de vous pousser à avoir le bac ! Je dois avouer qu'elle a été très maligne (rires). Elle savait pertinemment que j'adorais le football. Alors, elle me faisait du marchandage : «Si tu veux continuer à faire du foot, je veux de bons résultats scolaires !» Ainsi, je me motivais dans mes cours de crainte de ne plus pouvoir jouer au ballon. Lorsque j'étais sur le point de signer mon premier contrat pro, elle m'a dit : «Ton bac d'abord ! Tu feras ce qu'il te plaira par la suite.» C'est comme ça que j'ai eu mon baccalauréat. Finalement, c'est ma mère qui a été mon meilleur professeur ! * Il est où, le diplôme ? Chez moi, ici à Mönchengladbach. Récemment, je fouillais dans les tiroirs et je l'ai trouvé. Je me suis dit : «Quand même, j'ai le bac !» Cela m'a fait tout bizarre. * Pourtant, vous êtes loin d'être bête et vous auriez parfaitement réussi si vous aviez choisi la voie des études… Je le sais et beaucoup de gens me l'ont dit, mais le football a toujours été une priorité pour moi. Ma mère voulait que j'aie le bac, au cas où ça tournerait mal avec le foot. C'est un plus que j'ai. * Votre maman occupe visiblement une place importante dans votre vie… Ah, oui ! Elle bien sûr, mais aussi toute ma famille. Mes frères aînés sont les personnes à qui je demande conseil avant tout choix sportif. Je suis très famille, comme le sont les Algériens. * Donc, la future Mme Matmour aura intérêt à plaire à la famille et surtout à la maman… Ah, oui ! C'est elle qui délivre le laissez-passer (rires). * Mis à part Tiaret, quelle région d'Algérie aimeriez-vous visiter ? Le désert algérien. Le Sahara. C'est un endroit qui m'a toujours fasciné. Je l'ai découvert à travers des photos et, depuis, je me dis qu'il faut que j'aille là-bas le visiter un jour. * Savez-vous que le Sahara est une destination très prisée par les Allemands ? Non, je ne le savais pas. Quelle coïncidence ! En tout cas, mon premier projet est d'aller à Tiaret, terre natale de mes parents, et mon deuxième est d'aller au Sahara. Je le ferai, inch'Allah. * On suppose que votre meilleur souvenir de footballeur est la qualification pour la Coupe du monde… Oui, incontestablement. Je retiens surtout le moment où nous avions défilé à Alger, avec une image très, très forte : lorsque nous étions arrivés à la Place du 1er-Mai, j'étais à l'arrière du bus et je voyais des dizaines, voire des centaines d'Algériens, de tous âges, de toutes conditions, courir derrière le bus en criant et en chantant. C'est comme s'ils voulaient s'accrocher à un idéal. Cette image me hante encore. J'avais ressenti une grande fierté, celle d'appartenir à un seul et unique peuple, l'Algérie, qui avait mis de côté toutes ses différences et toutes ses divergences pour crier tout simplement «vive l'Algérie !» * C'est vous les joueurs, de par votre performance, qui avez ressoudé le peuple et réussi là où les partis politiques ont échoué… Oui, mais je ne ressens aucun mérite particulier. Je suis fier d'appartenir à ce peuple, tout simplement. * C'est un souvenir qui n'aura jamais d'égal ? Pourquoi dites-vous ça ? On aimerait revivre un souvenir pareil ! Mes coéquipiers et moi comptons bien faire le nécessaire pour qu'il y ait une autre fiesta en Algérie. * Et votre meilleur souvenir en club ? C'était lorsque j'avais débuté à Fribourg, en deuxième division allemande. Lors du premier match, j'étais remplaçant et, après être rentré, le cours du match avait changé. Lors du deuxième match, j'étais également remplaçant, mais lorsque je me suis mis à m'échauffer pour rentrer, j'ai entendu les supporters chanter mon nom. Vous ne savez pas à quel point cela m'avait fait plaisir ! D'abord, parce qu'il s'agissait de mon deuxième match seulement, et je n'étais même pas titulaire. Ensuite, ma famille était présente au stade, ma mère en tête, et je sais qu'elle en a été fière. D'ailleurs, le speaker du stade avait annoncé au public que le club avait le plaisir d'accueillir la famille de Matmour, ce qui a été suivi par un tonnerre d'applaudissements. C'est un souvenir qui restera gravé dans ma tête. * Votre maman vous manque sûrement. Quand la reverrez-vous ? Très prochainement. Je ne l'ai plus vue depuis le lendemain de la cérémonie du Ballon d'Or, lorsque je suis allée rendre visite à la famille et leur montrer le trophée de Révélation de l'année que vous m'avez décerné. Cela fait donc plus d'un mois et demi. Elle me manque et j'ai hâte de la revoir. * Vous dites que vous n'avez jamais changé. Etes-vous fidèle même en amitié ? Bien sûr ! J'ai très peu d'amis, mais ceux que j'ai le sont depuis l'enfance et je ne les ai jamais changés. Pour moi, le fondement d'une réelle amitié est la sincérité. Les amis que j'ai ont toujours été sincères, dans les bons et mauvais moments, et je ne les changerai pas. Entretien réalisé à Mönchengladbach par Farid Aït Saâda La maman garde jalousement le trophée du Buteur On se rappelle que Karim Matmour, tout comme Rafik Halliche, a remporté le trophée de Révélation de l'année lors de la cérémonie du Ballon d'Or algérien. Le trophée a été remis par l'attaquant de Mönchengladbach à ses parents. «Ma mère le garde jalousement à la maison. Elle m'a dit que chez elle, personne ne le touchera», raconte Karim. On regarde les matchs en famille Depuis que la sélection nationale crève l'écran, les matches de l'Algérie ne laissent personne indifférent, à commencer par la famille de Karim Matmour. «Il y avait des membres de la famille qui n'étaient pas très foot, mais ils ne le sont plus actuellement. A présent, à chaque match, c'est toute la famille qui se réunit pour suivre les matches.» Ils se réunissent dans la maison familiale, à Strasbourg, et regardent le match dans deux pièces différentes «car c'est exigu et la famille est trop nombreuse», explique-t-il. Remerciements pour les Algériens et la presse Très humble, Karim Matmour répète toujours que sur le terrain, il ne fait que son devoir en défendant les couleurs nationales. «Si nous réalisons toutes ces performances, c'est grâce aussi à l'apport de tous les Algériens et aux gens de la presse qui nous aident et nous soutiennent beaucoup. Que tous les Algériens et les journalistes trouvent, à travers ces colonnes, l'expression de ma gratitude.» Canal Satellite, première priorité à M'gladbach Lorsque Matmour a trouvé une maison à Mönchengladbach et s'y est installé, il a eu une priorité : installer Canal Satellite. «Je crois même que l'antenne parabolique a été installée avant même les meubles», dit-il en riant. «Je ne peux pas me passer de la télévision, surtout des programmes français, pour des raisons culturelles. J'aime savoir tout ce qui se passe dans le monde. De plus, Canal Satellite me permet de suivre toutes les compétitions sportives et les derniers succès du cinéma.»