Les cadres partis au Golfe : «Le championnat du Qatar est meilleur que celui d'Algérie» Capitanat : «J'ai besoin d'un capitaine guerrier, pas d'un mannequin» Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a animé hier une conférence de presse au centre de presse du stade du 5-Juillet afin de faire le bilan du stage de Marcoussis et également expliquer ses choix de joueurs pour le match de la Tanzanie. «Je suis venu en Algérie pour quelques jours afin d'inspecter le centre de Sidi Moussa et les terrains d'entraînement et préparer le stage précédant le match de la Tanzanie», a-t-il déclaré en préambule, avant de préciser qu'il a eu «des discussions avec le président (de la FAF, ndlr) sur le bilan du stage de Marcoussis et le prochain regroupement», explique-t-il, avant de répondre à toutes les questions posées. Dans les réponses du coach national, il y avait des annonces, des révélations et des explications, mais également des non-dits qui méritent d'être décryptés. Yebda, Amri et Meghni, des préoccupations Premier non-dit : sa préoccupation quant à la forme de certains joueurs. Déjà, il a annoncé dans son allocution de préambule qu'il «se passe beaucoup de choses» autour de la sélection et qu'il y a «une incertitude sur l'avenir de certains joueurs». L'allusion à ceux qui n'ont pas encore de club, à savoir Hassan Yebda et Chadli Amri, est claire et il a mentionné nommément ces deux joueurs lorsqu'il a mis l'accent sur le fait qu'il y a «beaucoup de problèmes d'effectif». De là à affirmer qu'il se pourrait qu'il se passe de leurs services lors du match face à la Tanzanie quand bien même ils sont convoqués, il y a un pas qu'il n'a pas franchi publiquement, mais c'est tout comme. Il en est de même concernant Mourad Meghni, qu'il déclare «pas prêt» pour jouer dans l'immédiat, mais qu'il a convoqué quand même. Feghouli, Hamouma et Brahimi approchés Autre révélation : des joueurs évoluant dans les sélections françaises de jeunes sont approchés afin de les convaincre de passer sous le giron algérien. «Je ne peux pas donner des noms. Pour l'instant, ils préfèrent jouer pour la France, mais ce serait bien si on peut «récupérer» certains d'entre eux», s'est-il contenté de déclarer. Or, plus loin dans la conférence, il a lâché quelques noms : Feghouli, Hamouma et Brahimi. Il est facile à comprendre, de ces bribes de confidences, que la FAF est bel et bien en contact, directement ou indirectement, avec ces joueurs. D'ailleurs, Mohamed Raouraoua avait déclaré, au cours du stage de La Manga Club, que Feghouli a donné son accord. Il se rendra au Qatar Troisième révélation : Halilhodzic se rendra au Qatar afin de superviser les quatre internationaux qui jouent dans ce pays (Belhadj, Meghni, Ziani et Bougherra). Il l'a laissé entendre lorsqu'il a déclaré : «Je serai un peu partout, en Algérie, en France, au Qatar…» Ainsi, lorsqu'il déclare qu'il aura les cadres «à l'œil», il entend faire cela au sens propre comme au sens figuré. Les cadres partis au Golfe «Le championnat du Qatar est meilleur que celui d'Algérie» L'un des points sur lesquels Vahid Halilhodzic était attendu lors de la conférence de presse qu'il a animée hier est celui des joueurs algériens qui ont signé dans des clubs des pays du Golfe (Meghni, Ziani et Bougherra au Qatar, Yahia en Arabie saoudite). Questionné sur son sentiment à propos de cette question, le coach a souligné d'emblée qu'il ne peut pas «interdire aux joueurs d'aller là-bas». «Déjà, il faut admettre quand même que le championnat du Qatar est meilleur que celui d'Algérie. Il y a de grands joueurs qui y jouent, comme Juninho, même s'ils sont retraités, et il y a là-bas obligation de résultats parce que les joueurs sont payés très cher», a-t-il déclaré, comme pour défendre le choix des joueurs. «J'aurai ces joueurs à l'œil plus que les autres» D'ailleurs, il a fait montre de mansuétude à leur égard en ajoutant : «J'ai eu une discussion avec les joueurs qui ont signé là-bas. J'ai perçu chez eux tous une réelle envie de relever le challenge des qualifications pour la Coupe du monde. Durant le stage, ils se sont montrés appliqués et impliqués. De plus, ce sont des joueurs qui ont beaucoup de maturité et d'expérience. Certes, j'aurais préféré qu'ils soient dans des championnats plus relevés, mais la réalité est là : ils jouent aux pays du Golfe.» Néanmoins, il leur a lancé une mise en garde indirecte en affirmant : «Je ne dois rien à personne. J'aurai l'œil sur tous les joueurs et, en leur qualité de cadres, j'aurai ces joueurs à l'œil encore plus que les autres. S'ils sont bons, ils joueront. Sinon, ils cèderont leurs places.» Les absents «Je n'ai pas pris Laïfaoui et Asselah parce que le championnat d'Algérie est à l'arrêt» Vahid Halilhodzic s'est expliqué sur l'absence de certains joueurs que les observateurs attendaient à voir inclus dans la liste des convoqués pour le stage de Marcoussis ou pour celui de du match face à la Tanzanie. Sur la non convocation de Mohamed-Amine Asselah et de Abdelkader Laïfaoui, qui n'ont pas être en France à cause d'un problème de visa, il a expliqué que «du fait que le championnat d'Algérie n'a pas encore repris, Laïfaoui n'est certainement pas compétitif et c'est pour cette seule raison que je ne l'ai pas appelé, surtout que j'ai déjà 5 défenseurs centraux dans le groupe, alors que pour ce qui concerne Asselah, je ne peux pas prendre plus de trois gardiens et j'ai pris ceux qui étaient déjà à Marcoussis». Et de préciser : «Cela ne veut pas dire que je ne vais pas superviser Asselah et Laïfaoui dans le futur.» «Fabre n'est pas titulaire à Lens et c'est un problème» Le cas Mikaël Fabre est aussi énigmatique car c'est un joueur qui s'est présenté au stage de Marcoussis, même si c'est avec du retard, mais qui n'a tout de même pas été retenu. «Le fait qu'il soit venu donner des explications est tout à son honneur et c'est, pour moi, un exemple à suivre. C'est pour cela que je lui ai permis de jouer une demi-heure dans le match d'application et il a montré des choses intéressantes. Cependant, il y a un problème : il n'est pas titulaire dans son club, le RC Lens. Je ne peux pas prendre quelqu'un qui est remplaçant, surtout à un poste aussi important que gardien de but. Je lui ai dit qu'il doit se battre pour devenir titulaire dans son équipe. Cela dit, je continuerai à le suivre, surtout qu'il n'est pas loin de chez moi (Lens est distante de 60 km de Lille, ndlr)», a expliqué le coach. «Personne ne m'a interdit d'appeler Abdoun et Ghilas» Restent les cas de Djamel Abdoun et Kamel Ghilas, qui ne sont plus convoqués depuis plusieurs mois au moment où Halilhodzic clame qu'il veut faire une large revue d'effectif et faire la connaissance de tous les sélectionnables potentiels. Est-ce que quelqu'un lui a interdit de les appeler ? «Non, personne ne m'a rien interdit. Qui me l'aurait interdit ? Ce sont des choix que je fais. Si je ne les ai pas convoqués maintenant, cela ne veut pas dire que je ne le ferai jamais. Je donnerai leur chance à tous les joueurs susceptibles de renforcer l'équipe», assure-t-il. Capitanat «J'ai besoin d'un capitaine guerrier, pas d'un mannequin» La question du capitanat n'est pas encore tranchée, à en croire Vahid Halilhodzic. «Je ne sais pas encore qui mérite d'être capitaine. Des joueurs l'ont porté : Yahia, Ziani, Bougherra… Cependant, qui le mérite ? Je ne le sais pas encore. Ce que je sais, c'est que je n'ai pas besoin d'un mannequin comme capitaine, mais d'un guerrier sur le terrain ! Je me donne donc le temps de la réflexion», a-t-il révélé aux représentants des médias. «Quand un capitaine justifie la défaite à Bangui par la chaleur… » Pour illustrer son propos, il a donné l'exemple du match disputé en République centrafricaine et sur lequel il avait demandé aux joueurs qui y étaient présents pourquoi ils avaient si mal joué : «Quand un capitaine justifie la défaite à Bangui par la chaleur… +Il faisait chaud +! m'a-t-il dit. Vous savez, en Côte d'Ivoire, c'est l'été tous les jours, mais jamais les joueurs ivoiriens n'ont évoqué la chaleur pour expliquer un résultat. En Tanzanie, ça va être chaud partout, mais ce ne sera pas une excuse.» ------------ «Les Algériens ne sont pas faciles pour travailler» Vahid Halilhodzic semble un peu déçu des problèmes qu'il rencontre dans sa mission et qui sont souvent de faux problèmes, si bien qu'il a déclaré hier que «les Algériens ne sont pas faciles pour travailler». Il a même ajouté que sa mission «sera très difficile, peut-être la plus difficile de toutes celles que j'ai menées». Drogba l'a appelé Didier Drogba a appelé Vahid Halilhodzic il y a deux mois. C'est ce qu'a révélé le sélectionneur national qui a expliqué que le buteur de la Côte d'Ivoire l'avait félicité pour son titre de champion de Croatie à la tête du Dinamo Zagreb. «Il m'a dit qu'il regrettait que je ne sois pas resté à la tête de la sélection pour la Coupe du monde 2010. Vous voyez, mon travail est quand même apprécié», dira-t-il. Le lapsus du coach Dans son allocation en préambule à la conférence de presse, Halilhodzic a parlé du centre des équipes nationales de Sidi-Moussa en utilisant le vocale de «centre de formation». En ne sait pas si on lui a fait croire que c'est vraiment un centre de formation (alors qu'il ne l'est pas) ou si c'est juste un lapsus. Projet de centre de formation Une confidence a glissé hier d'entre les lèvres de Halilhodzic : Mohamed Raouraoua («le président», comme il l'a nommé à chaque fois) a un projet d'un grand centre de formation. Il n'en dira pas plus, mais c'est quelque chose qui semble l'avoir impressionné. Yahia viendra le 29 Alors que le début du stage pour le match de la Tanzanie est prévu pour le dimanche 28 août, le sélectionneur Vahid Halilhodzic a annoncé que Anthar Yahia ne pourra pas être présent ce jour-là. «Il jouera le dimanche et il m'a promis qu'il fera de son mieux pour être à Alger le lendemain. Le fait qu'il m'ait averti est une preuve de professionnalisme», a-t-il précisé. Marcoussis ? Une «victoire» pour le coach En faisant l'évaluation du stage de Marcoussis, Halilhodzic a relevé plusieurs points positifs, notamment l'intérêt que lui ont porté les joueurs. «Je voulais leur faire passer un message et leur expliquer le fonctionnement de la sélection et le règlement intérieur. Tout le monde y a adhéré et s'y est soumis et c'est une victoire pour moi», a-t-il clamé. «Les joueurs n'avaient plus faim» Expliquant le manque de résultats durant les derniers mois, Halilhodzic croit comprendre que «les joueurs n'avaient plus faim après avoir atteint un pic et c'est pourquoi j'ai remobilisé tout le monde pour repartir d'un bon pied et redevenir ambitieux».