Koudri : «J'ai bu de l'eau lors d'un match face à la JSK» Date et lieu de naissance ? Le 11 décembre 1965 à la Casbah. Comment te surnommait-on lorsque tu étais enfant ? Le cheval. Pourquoi le cheval ? Parce que je galopais beaucoup (rires). Apparemment, ce surnom ne te plait pas trop… Oui, mais je n'avais pas d'autres surnoms. J'aurais aimé que mes amis me trouvent un surnom plus accrocheur. Tes amis étaient donc gentils en ne te donnant pas un surnom plus méchant… C'est vrai qu'à l'époque, un individu qui faisait quelque chose de tordu était affublé de surnoms pas très gentils. Moi, j'avais la chance d'avoir des amis qui se respectaient mutuellement et cela est encore le cas à ce jour. Maintenant que tout le monde connaît ton surnom d'enfant, tes amis d'antan vont te taquiner de nouveau avec… Ah, non ! Mon surnom, c'est juste entre nous. Trop tard ! Il sera publié… Tant pis ! Au moins, je possède un beau surnom. A quel âge as-tu commencé à jeûner ? A 7 ans. Nous avions appris à jeûner en même temps que nous avons appris à faire la prière. Y a-t-il un rituel qu'on applique dans votre famille sur ceux qui font le jeûne pour la première fois ? On lui prépare un plat sucré, spécialement la m'cheoucha baignée dans du miel. A quel âge as-tu commencé à observer le jeûne durant tout le mois de Ramadhan ? A 8 ans. Mon père était très strict à ce sujet et nous obligeait à jeûner. Y a-t-il une chose dont tu te souviens du Ramadhan de ton enfance ? La chaleur suffocante. C'était insupportable ! A l'époque, le Ramadhan était en plein été. Je me souviens que nous jeûnions tout en allant nous baigner à la plage. Tu ne pouvais donc pas jeûner ? Je jeûnais jusqu'à la mi-journée, puis je mangeais. Quelles sont tes habitudes durant le mois sacré ? En général, la famille se réunit rarement autour d'une même table, mais durant tout le Ramadhan, nous mangeons tous ensemble. As-tu mauvais caractère durant le Ramadhan ? Non, pas du tout. La seule différence est que je suis parfois plus fatigué que durant les autres mois. Y a-t-il un rituel que tu suivais en particulier durant le mois du jeûne ? Non, rien de spécial, si ce n'est les prières de tarawih que je veille à accomplir tous les jours. Quel est ton plat préféré ? Aucun en particulier. Je mange tout ce qui se fait à la maison. Dernièrement, j'ai mangé des tomates aux oignons au bœuf. J'ai presque avalé mes doigts avec. Surveilles-tu ta ligne en veillant à ne pas abuser de sucreries ou bien cela t'est-il indifférent ? Non, je ne fais pas très attention. L'essentiel est que le plat que je mange soit préparé à la maison. Chorba frik ou bien chorba vermicelles ? Jadis, nous ne connaissions que les vermicelles. Ce n'est que récemment que nous avons appris à connaître le frik. Une chorba blanche avec un zeste de citron, accompagnée d'un bourek léger, c'est le top ! Visiblement, ghelbek ramdhan ! Non, pas du tout. Nous discutons tout simplement. Qalb ellouz ou bien zalabia ? Qalb ellouz de chez El Hadj de la rue Tanger. Thé ou café ? Café. Lait caillé (rayeb) ou petit lait (l'ben) ? Petit lait car le lait caillé te rend étourdi. Viande ovine ou bien bovine ? Généralement, nous, Kabyles, préférons la viande bovine. C'est ma préférence aussi. Y a-t-il une chose que tu as faite dans ta vie et que tu regrettes ? Je n'ai pas terminé mes études en dépit de l'insistance de ma mère. A l'époque, il me fallait choisir entre le football et les études et j'ai choisi le football. J'ai arrêté donc mes études en 3e année secondaire. Quelle est ta plus grande fierté ? Ma fierté est la carrière que j'ai eue, surtout le fait d'avoir été international et d'écouter l'hymne national. Lorsque je jouais devant 80 000 spectateurs et que j'entendais Qassaman, j'avais la chair de poule. Quel est le personnage qui te fait rire le plus durant le Ramadhan ? C'est Kamel Bouakkaz, mais en dehors de ses œuvres à la télévision. Lorsque je le rencontre ou que je lui parle au téléphone, il me fait beaucoup rire. Emission télévisée préférée ? Aucune en particulier. En général, toutes celles ayant trait au sport. Après le f'tour, que regardes-tu comme programmes ? «Djemaï Family». Nous y sommes obligés parce que les enfants aiment regarder ça. Si j'ai un conseil à donner à Salah Ougrout et au producteur, c'est de garder le concept initial de sitcom, à l'intérieur d'une maison, car il reflétait la réalité de la famille algérienne. Cette année, ce n'est pas comme les années passées. La dernière fois que tu as pleuré ? Vous me rappelez des moments très difficiles… Il y a quelques jours seulement, nous sommes partis voir notre ami, frère et père Djamel Keddou sur son lit d'hôpital. Que Dieu le guérisse ! Nous demandons à tous nos lecteurs de prier pour lui. Je vous en remercie. Quelle est la chose la plus vile que tu as faite durant le Ramadhan ? Jadis, nous jouions durant le Ramadhan à 14h00, ce qui me rendait très nerveux. De plus, il m'arrivait de manger en cachette durant mon enfance. Vous mangiez quoi ? Nous achetions du pain et des olives et nous mangions. Puis, nous rentrions à la maison en simulant la fatigue et la faiblesse (rires). Nous étions enfants, vous comprenez… Qu'aimerais-tu changer dans le comportement des Algériens durant le Ramadhan ? Primo, il ne faut pas qu'ils soient trop nerveux. Si c'était possible, il faut faire en sorte que chaque personne qui manifeste sa colère paye un procès. Secundo, il ne faut pas qu'ils consomment avec excès car ils aiment acheter plus qu'ils ne consomment. Que penses-tu de ceux qui dépensent plus qu'ils ne perçoivent ? Les gaspilleurs sont les frères des diables. Il faut acheter selon nos moyens. Quel est l'ennemi avec qui tu veux te réconcilier durant le Ramadhan ? Je n'ai pas d'ennemis, mais j'ai un ami, Amine Amarli, avec qui j'ai eu un petit différend et j'espère qu'il ne prendra pas les choses du mauvais côté. Ce n'est qu'un malentendu et j'espère que tout rentrera dans l'ordre entre nous dans les prochains jours. Qu'aimerais-tu changer dans ta personne ? (Rires) Mon âge. J'aurais aimé avoir 24 ans plutôt que 46 ans afin de pouvoir signer une nouvelle fois au profit de l'USMA. Est-ce la tentation des milliards de Haddad ? (Rires) Non, pas du tout. C'est juste que ça me manque de jouer et de marquer des buts. Que penses-tu des gens qui jettent les ordures de leurs fenêtres ? Quoi ? Il y a encore des gens qui font ça ? Je pense qu'ils n'ont pas leur place dans une société évoluée comme la nôtre. Au moins, qu'ils respectent leurs voisins ! Crois-tu qu'on pourra préserver la propreté du métro d'Alger ou bien sera-t-il vite sale comme le sont les rues algériennes ? C'est le devoir du peuple de préserver sa propreté. Il faut que chacun de nous agisse comme il le fait lorsqu'il se déplace à l'étranger. Avez-vous vu un jour un Algérien en voyage jeter les ordures n'importe où ? Je souhaite que nous apprenions à nos enfants les bonnes manières et que nous soyons des exemples pour eux. Quel est le tarif idéal pour un ticket de métro ou de tramway ? Pas plus de 15 DA. Quel conseil donnerais-tu aux conducteurs ? Ne pas se presser et respecter le code de la route. Encore un peu et nous occuperons la première place mondiale en matière d'accidents de la route ! Les conducteurs sont responsables devant Allah et devront rendre des comptes. Ton proverbe populaire préféré ? «Elli yehab ch'bah mayqoul ah». Es-tu capable d'adopter un orphelin ? Pourquoi pas ? Je pourrais même en adopter deux qui seront de bons musulmans et contribueront peut-être à notre admission au Paradis. Une chose dans ta vie qui t'a rendu particulièrement heureux ? Avoir fondé un foyer. Je suis très heureux avec mon épouse et mes enfants. El hamdoullah, pourvu que ça dure ! As-tu un projet ? Naturellement, mon ambition est de revenir sur la scène footballistique comme entraîneur après avoir récemment obtenu le diplôme CAF. Il ne me manque plus que la licence. Félicitations ! Peut-être aimerais-tu revenir par la porte par laquelle tu as quitté les terrains, à savoir l'USMA… Pourquoi pas ? L'USMA est mon club du cœur et je suis prêt à l'aider à nouveau. Si le Président de la République était en face de toi, que lui dirais-tu ? Je l'ai rencontré à plusieurs reprises. Il m'a remis quelque 5 Coupes d'Algérie. Cependant, si je le rencontre de nouveau, je lui demanderais d'obliger les clubs à ouvrir des centres de formation. Tout club ne possédant pas de centre de formation doit être banni. A ce point ? Oui. J'en ai gros sur le cœur. Que te manque-t-il durant le Ramadhan ? Manger et boire, évidemment. -------- Que Dieu me pardonne ! Koudri : «J'ai bu de l'eau lors d'un match face à la JSK» Bien qu'il soit concentré sur le match important qui opposera son équipe à Al Ahly du Caire, pour le compte de la quatrième journée de la phase des poules de la Ligue des champions africaine, Hamza Koudri, que nous avons eu au bout du fil, a accepté de nous raconter ce qu'il a fait tout en affirmant qu'il regrettait ce qui s'est passé. «Un jour, je me rappelle que nous nous sommes déplacés à Tizi Ouzou en plein mois de Ramadhan, pour affronter la JSK, alors que j'étais encore junior. Ayant ressenti une grosse soif, je ne pouvais pas résister. Sans prévenir personne, j'ai bu. Aujourd'hui, et avec du recul, je regrette ce que j'ai fait. J'espère que Dieu me le pardonnera.» --------- Le commentaire du pessimiste Sidi Moussa ou Moussa Hadj, c'est kif-kif Finalement, la pelouse du stade de Rouiba n'était pas seulement «en congé», comme le croyait ironiquement Vahid Halilhodzic. Elle est tout simplement en hibernation, en plein été. Une capitale comme Alger qui ne possède pas un terrain gazonné potable, ça résume le désert footballistique que nous vivons. Voilà que les Verts sont réduits à faire 100 bornes quotidiennement durant quatre jours pour aller s'entraîner à Blida et en revenir. Centre de Sidi Moussa ou pas, on n'est pas encore sorti de l'auberge. Plutôt que de l'appeler Sidi Moussa, autant le renommer Hadj Moussa puisque Hadj Moussa ou Moussa Hadj, c'est kif-kif. Petit bémol : les Verts pourront chaque soir faire un crochet par Boufarik pour faire le plein de zalabia. Pour ma part, je me contente de mon petit morceau de kalb ellouz sans ellouz… Le pessimiste