«La politique nous a désunis, le sport doit nous unir» Cheïkh Al Qaradaoui est la voix la plus écoutée au sein de la communauté musulmane. Ce savant émérite n'accorde jamais d'interviews, encore moins à des journaux sportifs, et s'il a accepté de le faire c'est dans le but de calmer les esprits à la veille de Algérie-Egypte qualifié par beaucoup comme une guerre. «Je réfute le chauvinisme même avec les non musulmans» «Je sais que l'Algérie et l'Egypte vont bientôt s'affronter et je sais qu'il y a eu des précédents entre les deux pays. Ce match doit être l'occasion de tourner la page du passé et d'ouvrir une autre page fraternelle entre les sportifs des deux pays. Moi, je réfute le chauvinisme même avec un pays non musulman. En principe, l'Algérie et l'Egypte sont deux pays frères, j'appelle donc les deux peuples à faire preuve de sagesse, perdre un match n'est pas la fin du monde, c'est la vie. Aujourd'hui, on perd, demain on peut gagner. C'est grave qu'on craint pour a vie des gens à cause d'un match de football. Même vous les journalistes, vous avez un rôle important à jouer en publiant appelant au fair-play et à l'amitié entre les deux peuples.» «J'ai pratiqué le sport, mais je ne suis ni Ahlaoui ni Zamalkaoui» «Lorsque j'étais avec les frères musulmans, on pratiquait le sport pour être sains, mais à part les matchs avec des ballons en chiffon, je n'ai jamais joué au foot. Je ne suis donc ni Ahlaoui ni Zamalkaoui car je sais que dans les pays où il n'y pas beaucoup de liberté, les gens s'intéressent au foot. Au lieu d'adhérer aux partis politiques, ils adhèrent aux clubs de supporters et les gouvernants sont tranquilles. C'est pour cette raison que je ne me suis jamais intéressé au football surtout que l'amour excessif de ce sport débouche sur le chauvinisme. Le musulman doit développer son corps, mais il doit également penser à développer son esprit.» «Perdre un match de football n'est pas la fin du monde» «Lorsque j'apprends que des gens peuvent arriver à tuer des gens à cause d'un match de football, je suis outré. Je pensais qu'il n'y a que la politique pour diviser les peuples frères et que le sport était fait pour les unir. Malheureusement, le sport aujourd'hui compliquent davantage les relations entre les pays frères. C'est pour cette raison que vous les journalistes et les footballeurs des deux sélections préparant les supporters à la défaite, perdre un match de football n'est pas la fin du monde.» Entretien réalisé à Doha par Nacym Djender