Il devrait, selon les organisateurs de son déplacement en Algérie, condamner les derniers attentats commis par le GSPC. L'imam égyptien Youcef Al-Qaradaoui sera à Alger en mars prochain. C'est ce qu'a indiqué, hier, Adda Fellahi, député de Relizane, dissident du Mouvement de la réforme nationale (MRN), en contact avec lui autour d'une initiative en Irak. Cette visite, qui interviendra en début de mars prochain, sera une occasion pour l'imam égyptien d'aborder en Algérie une multitude de questions intéressant l'Algérie et le monde arabo-musulman. “Je pense qu'il m'omettra pas d'aborder la question de la réconciliation nationale”, relève Fellahi tout en notant que l'imam égyptien “peut donner un coup de pouce en impulsant une nouvelle dynamique dans le processus de réconciliation nationale en prenant attache avec des personnalités nationales d'envergure”. Al-Qaradaoui a eu à affirmer ce propos soutenir la démarche de réconciliation nationale à deux reprises lors de visites qu'il a effectuées en Algérie en 2005 et en 2006. Aussi, selon le député de Relizane, Al-Qaradaoui aura également à condamner les derniers attentats perpétrés par les terroristes : “Il dira dans ses discours aux groupes armés qu'ils n'ont aucune légitimité ni crédibilité”, note-t-il. “Les divergences des pays arabo-musulmans autour de questions d'importance, les désaccords entre les courants doctrinaux en islam, le choc des civilisations, la problématique du grand Moyen-Orient et la question de l'Irak”, seront également abordées par Al-Qaradaoui explique le député de Relizane. Al-Qaradaoui, qui aura à rencontrer à cette occasion un large panel de personnalités nationales, des parlementaires des deux Chambres ainsi que des représentants de formations politiques, aura dans ce cadre à adresser des messages politiques au monde arabo-musulman comme il a eu à le faire, la semaine dernière, dans ses prêches du vendredi, lors d'un périple à Jakarta en Indonésie. L'imam a appelé les musulmans à dépasser leurs divergences et à unir leurs voix. Tout comme il a eu à aborder longuement le problème du choc des civilisations et les relations “tumultueuses” entre les pays arabo-musulmans et l'Occident. D'autant que la question du choc des civilisations reste encore d'actualité après l'onde de choc provoquée suite à la publication des caricatures du Prophète Mohammed par le journal danois Jyllands-Posten et les propos du pape Benoît XVI sur la violence en islam. Le périple d'Al-Qaradaoui à Jakarta a également été mis à profit pour demander aux autorités de ce pays d'exercer des pressions sur les autorités iraniennes pour que “les milices d'El-Sadr arrêtent le génocide contre les sunnites en Irak”, dira le député expliquant que “tout le monde sait que les milices d'El-Sadr ont été formées en Iran”. En Algérie et compte tenu “des bonnes relations diplomatiques qu'entretient notre pays avec l'Iran, le cheikh aura également à solliciter nos autorités pour une intervention sur la situation irakienne”, note Fellahi. Cette mobilisation autour de la situation sécuritaire en Irak intervient en sus d'une démarche initiée par Al-Qaradaoui, il y a une quinzaine de jours de cela consistant en l'envoi d'une mission dans ce pays en vue d'intervenir auprès de ses autorités. Cette mission, constituée de représentants de pays arabes, a été rejetée par Ali Khamenei l'actuel Guide suprême de la révolution islamique en raison de la présence en son sein d'un opposant au régime tunisien, le président du parti Ennahda Rachid El-Ghanouchi. NADIA MELLAL