«Je n'attendrai pas que les supporters me disent d'arrêter» Belhadj et Al Sadd accrochés Pour commencer, pourriez-vous nous donner vos impressions sur ce premier match et cette première défaite en championnat, alors qu'on attendait bien mieux de votre équipe ce soir ? C'est bien malheureux de perdre notre premier match, alors que nous aussi, on voulait démarrer le championnat par une victoire. On est sincèrement frustrés. Surtout qu'on a dominé toute la partie. On a tiré sur le poteau, puis sur la transversale. Avec toutes les occasions qu'on s'est créées, on pouvait bien marquer avant eux, mais c'est ça le football, parfois, ce n'est pas logique. Eux, ils ont été plus efficaces sur leur occasion. Ils ont marqué sur balle arrêtée. En plus, vous n'étiez pas au complet, n'est-ce pas ? Oui, il nous manquait deux joueurs importants, les deux étrangers nouvellement recrutés, Adriano et le central (Anderson Martins qui a été élu meilleur défenseur du championnat du Brésil la saison dernière, ndlr). Forcément, on était désavantagés. Mais au vu de ce qu'on a produit, on peut rester sereins pour la suite du championnat. Il n'y a pas de quoi s'affoler. On a montré un visage assez intéressant. Comment évaluez-vous votre prestation personnelle aujourd'hui ? Le plus important était de gagner ce match. Je me soucie moins de ma prestation que du résultat. Je ne peux pas me contenter de ce que j'ai fait sur le terrain, après une défaite. On vous a vu faire de longues courses de 40 mètres. C'est un signe de bonne santé, n'est-ce pas ? Oui, hamdoullah, je me sens très bien physiquement. Le préparateur physique m'a bien fait bosser et je n'ai pas eu de grosses difficultés dans ce match. Même s'il a fait très chaud. Votre entraîneur ne semblait pas trop inquiet après cette défaite… Il a bien raison de ne pas s'inquiéter, car je suis sûr qu'on va se rattraper lors des prochains matchs. Nous sommes tous très confiants. Nous avons bien préparé notre saison et il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Cela va sans doute payer à un moment. Est-ce que la préparation au niveau des clubs au Qatar est aussi bonne qu'en Europe ? Elle n'est pas moins bonne ni moins mauvaise. C'est exactement pareil. Ce sont les mêmes méthodes qui sont appliquées ici comme ailleurs. Ce que je faisais en Europe, je le fais aussi aujourd'hui avec Al Jaïsh. C'est très professionnel aussi au Qatar. Les courses que vous faisiez, la grande volonté affichée sur le terrain, le capitanat et tout ce que vous avez fait aujourd'hui, malgré la défaite, n'est-ce pas une bonne réponse à vos détracteurs ? Sincèrement, j'en ai marre de répondre à des gens qui parlent de moi sans connaître le fond des choses. On ne va pas en parler toute la vie ! Moi, j'ai fait mon choix avec conviction. Je ne leur répondrai que sur le terrain, j'aime trop le foot et je ne me soucie pas de ce qu'ils disent. Ce que je n'ai pas compris par contre, c'est que cette polémique ne concerne que les joueurs algériens. Quand je vois des joueurs qui jouaient dans les grands clubs en Europe, comme Ze Roberto, Mamadou Niang, Bakary Koné, Kader Keita et les autres qui sont tous venus au Qatar sans qu'on puisse leur reprocher cela dans leur pays, je me pose des questions. Les nôtres sont plus passionnés… Oui, mais il n'y a que chez nous que les joueurs sont traités de la sorte. J'en ai vraiment marre de voir ces gens polémiquer de la sorte. Il n'y a qu'en Algérie qu'on voit cela. Une foule de joueurs étrangers sont là, mais il n'y a rien que chez nous qu'on voit cela. Si je suis bon sur le terrain, je ne me soucie pas de ce que les gens disent. Le jour où je sentirai que je ne donne pas assez sur le terrain, je me retirerai de moi-même. Je ne les attendrais pas. Bougherra aussi était déçu de voir les supporteurs lui manquer de respect, après tout ce qu'il a donné à l'EN… On l'est tous ! Oui, on est tous très déçus d'être traités de la sorte, après tout ce qu'on a apporté à l'Equipe nationale. Ceux qui nous critiquent ne comprennent rien. Si on a décidé d'aller au Qatar, c'est qu'on n'avait pas d'autres solutions. Mais il faut les laisser parler, si ça peut les avancer à quelque chose. Expliquez donc ce qui s'est passé avant de décider d'aller au Qatar… Quand je vois un joueur comme Madjid Bougherra qui apprenait les transferts de ses camarades aux Rangers, nettement moins bons que lui à son poste, sans pouvoir bouger à son tour, je me dis qu'il y avait quelque chose de pas normal. Beaucoup de joueurs ont pu bénéficier des transferts vers de grands clubs, alors qu'ils étaient tous moins bons que lui. De plus, dans son club, Madjid était nettement moins bien rémunéré que certains de ses coéquipiers. Il y avait de quoi s'étonner. Il touchait toujours le même salaire, alors que d'autres joueurs bénéficiaient d'augmentations sensibles, mais pas lui. N'oubliez pas qu'il a une famille à nourrir ! De mon côté, quand j'étais en Allemagne, je ne jouais pas assez en club. Je voulais que ça change pour apprécier le football comme avant. Les clubs avec lesquels j'étais en contact ne m'avaient pas respecté comme l'ont fait les dirigeants d'Al Jaïsh. De plus, je n'avais pas le choix, pas d'autres solutions meilleures. Et il n'y avait pas que moi. Qu'ils se mettent à notre place pour voir. C'est la première fois qu'on nous a respecté de la sorte. Je ne pouvais pas dire non à cette proposition qui me valorisait sur tous les plans. Et puis aussi, Madjid Bougherra ne pouvait pas jouer toute sa vie pour les beaux yeux des gens. Moi, j'étais très déçu de la réaction des gens. Est-ce que vous avez pensé à l'EN en signant ici ? Bien sûr ! L'EN, c'est sacré pour moi. Tant que mes jambes me porteront, je resterai toujours à la disposition de l'Equipe nationale. Il me reste le challenge de 2014. C'est peut-être le dernier pour nous, pour notre groupe. J'ai donné le maximum pour mon pays et c'est comme ça qu'on veut nous le rendre ? Mais je ne regrette rien, parce que je l'ai fait pour mon pays. Un bon joueur ne peut pas perdre son football en un mois. Les gens ne disaient pas cela de nous avant qu'on signe au Qatar. Comme si en un mois, on était devenus mauvais. C'est du n'importe quoi ! Allez-vous raccrocher après 2014, comme Madjid Bougherra ? Je respecte ce que Madjid a dit, c'est son choix. Mais personnellement, je ne pense pas raccrocher avec l'EN. Tant que je pourrai courir, je resterai à la disposition de l'Equipe nationale. Si je m'entraîne avec autant de volonté avec mon club, c'est parce que je veux rester au top pour Al Jaïsh, mais aussi pour l'EN. Comment avez-vous vécu la blessure de Meghni ? (Etonné) Il s'est encore blessé ? (Il demande de plus amples infos sur la blessure). Meskine, wallah que je suis trop déçu pour lui. C'est vraiment le patron de son équipe. Ce n'était vraiment pas le moment pour lui de se blesser. Il va beaucoup manquer à son club. Rassurez-vous, ce n'est pas grave cette fois. C'est juste pour dix jours et il retrouvera les terrains… Alors tant mieux que ça ne soit pas grave. J'espère qu'il reprendra les entraînements et la compétition bientôt. Meghni mérite de revenir au top. C'est quelqu'un qui a beaucoup souffert, il s'est donné à fond pour revenir à son niveau. Son club a besoin de lui, tout comme nous en EN. Nous avons besoin de son aide. Comment voyez-vous la suite avec l'EN ? Avec un entraîneur comme Vahid Halilhodzic, je crois qu'il y a de quoi reprendre espoir. J'espère que nous allons poursuivre sur la lancée de ce qu'on a montré en Tanzanie. Nous avons tout pour nous ressaisir. Avec lui, je suis sûr qu'on retrouvera la confiance et le niveau que mérite l'EN. Un mot pour les supporteurs des Verts ? Les supporteurs algériens sont un peu frustrés, on en est tous conscients. Nous aussi nous le sommes. Mais rappelons-nous de tout ce qui a précédé la CAN et le Mondial 2010. Rares étaient ceux qui croyaient en nous. Tout le monde nous prédisait une élimination précoce. On a eu beaucoup de mal à convaincre les supporteurs qu'on pouvait se qualifier à la CAN, puis au Mondial 2010. Et pourtant, au final, c'est nous qui sommes allés en Coupe du monde. Cette fois aussi, nous nous trouvons dans la même situation de doute. Rares sont ceux qui croient en nous aujourd'hui. On verra par la suite. ------------------------------ Ziani mérite mieux qu'Al Jaish Karim Ziani a disputé hier avec Al Jaish son premier match du championnat du Qatar en recevant Al Khor. La rencontre a connu un paradoxe : autant l'international algérien a paru à l'aise sur le terrain, entreprenant et percutant, autant ses coéquipiers, surtout les attaquants, ont affiché une faiblesse criarde. En effet, c'est Al Jaïsh qui a globalement dominé le match, mais c'est Al Khor qui a remporté les points du match en réussissant à marquer par deux fois. L'international algérien a eu beau distiller de bons ballons, l'efficacité n'était pas au rendez-vous devant. Hier, il était clair que Ziani méritait beaucoup mieux que l'équipe d'Al Jaish. D'ailleurs, même les consultants et analystes sur les chaînes qui ont couvert le match ont mis en exergue l'apport de Ziani à l'équipe et son rendement plus que correct. ------------------------------ Al Jaish n'a pas son propre stade C'est au stade du club Al Rayane que Al Jaish, club de Karim Ziani, a reçu son adversaire, Al Khor. Comme il s'agit du club de l'Armée, il n'a pas de stade propre à lui et loue donc les stades des autres. Les entraînement se déroulent, quant à eux, dans les structures sportives de l'Armée. ------------------------------ Belmadi, Mekidèche et le consul présents Dans la tribune d'honneur, nous avons noté la présence de trois personnalités algériennse : l'entraîneur de Lekhwiya, Djamel Belmadi, Nacer Mekidèche, consultant auprès du Comité olympique qatari, et le consul d'Algérie à Doha, Ahmed Mokadem. Si le premier était au stade pour superviser deux de ses prochains adversaires, le deuxième était là pour faire un rapport technique sur le match pour le Comité olympique qatari. ------------------------------ Al Jaish est vraiment faible La première journée du championnat du Qatar a démontré que Al Jaish est vraiment une équipe faible. Il ne peut en être autrement lorsqu'on sait qu'il a perdu hier contre l'une des équipes supposées les plus faibles du championnat, Al Khor, qui s'était maintenu in extremis la saison passée lors de la dernière journée. Quant on sait que l'équipe de Ziani n'a pas encore affronté les «gros bras» que sont Lekhwiya, Al Arabi et Al Sadd, il y a à craindre pour elle. ------------------------------ L'entraîneur Samuska déjà menacé La défaite enregistrée hier à domicile par Al Jaish face à Al Khor met son entraîneur, le Brésilien Samuska, sur la sellette. En effet, la direction du club n'a pas été satisfaite ni du résultat ni de la prestation de l'équipe, jugée inquiétante. Elle pense déjà à le remplacer. ------------------------------ Ziani capitaine Pour le premier match de Karim Ziani dans le championnat du Qatar, il a hérité du brassard de capitaine. Ce choix de l'entraîneur d'Al Jaish reflète le poids de l'international algérien au sein de son équipe. ------------------------------ Belhadj et Al Sadd accrochés ,Pour sa première sortie en championnat avec Al Sadd, Nadir Belhadj n'a pas connu la réussite. Face à la modeste équipe d'Al Khuraitiat, la formation d'Al Sadd, qui jouait pourtant à domicile, eut toutes les peines du monde à décrocher le match nul. Menés au score, il aura fallu aux coéquipiers de Belhadj attendre la 5' du temps additionnel pour remettre les pendules à l'heure. Il a hérité du brassard Après la sortie de l'international ivoirien Abdelkader Keïta, c'est Nadir Belhadj qui a hérité du brassard de capitaine.