"Je pense qu'il est le mieux placé pour savoir ce qu'il veut. S'il n'a pas encore pris de décision, c'est qu'il a ses raisons." Rachid Allioui, le jeune attaquant de Guingamp (Ligue 2, France) a surpris du monde après avoir décliné une convocation de l'Equipe de France U20. Le jeune joueur, d'origine marocaine, a dit vouloir jouer pour le pays de ses parents et il l'assume haut et fort aujourd'hui. Leçon de patriotisme ? Pas spécialement, mais voilà bien un bel exemple de quelqu'un qui sait ce qu'il veut. Vous avez décliné il y a quelques semaines une convocation de l'Equipe de France U20 ; vous avez expliqué cela par votre souhait de jouer pour le Maroc, un choix plutôt surprenant... Je sais que ma décision a surpris des gens. Mais je l'ai prise par intime conviction. Je n'avais pas pour objectif de faire le buzz ou qu'on donne une proportion à cela. Je ne suis pas hypocrite. J'ai été honoré par l'intérêt de l'Equipe de France, mais pour moi, le choix a été fait il y a longtemps. Beaucoup de jeunes joueurs de votre âge auraient choisi la France… Peut-être. Vous savez, à chacun ses rêves. Chacun gère aussi comme il l'entend sa carrière. Personnellement, je ne jugerai pas un jeune joueur qui dit oui à l'Equipe de France. Par conséquent, j'espère que mon choix de jouer pour le Maroc sera respecté. Vous dites avoir fait votre choix il y a longtemps, vos parents vous ont-ils influencé ? Alors là, pas du tout. C'est un choix que j'ai fait tout seul. C'est un rêve de gamin. Mes parents m'ont toujours donné cette responsabilité de faire seul mes choix. Comme je l'ai dit, lorsque la convocation de l'Equipe de France m'est parvenue, je n'ai pas cogité. Je savais que mon choix était déjà fait depuis longtemps, il ne me restait plus qu'à le communiquer. D'ordinaire, un jeune joueur de 20 ans doit-il avoir de l'audace pour décliner une convocation de l'Equipe de France ? Oui, un petit peu quand même. Lorsqu'on est nés en France et que nous y avons fait notre cursus footballistique, ça n'est jamais facile. D'autant plus qu'il s'agit de la France quand même, l'une des meilleures sélections au monde. A chacun ses convictions. Chez moi, la question ne s'est jamais posée : j'ai toujours souhaité jouer pour le Maroc. Votre entraîneur à Guingamp a-t-il été surpris par votre choix ? Peut-être. Enfin, il ne m'a rien dit. Après, ce que pourront penser les gens m'importe peu. Il s'agit de ma carrière après tout. Avez-vous dit non à la France parce que vous ne vouliez pas faire le déplacement en Israël ? Non, non…ça n'a absolument rien à voir. Comprenez-vous les joueurs binationaux qui tardent à faire un choix ? Il ne faut pas les juger. Comme je l'ai dit, chacun conçoit les choses à sa manière. Je sais par expérience que le choix est souvent fait à l'avance. Et que la plupart des joueurs savent déjà pour quel pays ils joueront, bien qu'ils ne le disent pas. A chacun sa situation. Je ne peux pas apporter de jugement sur les autres. Là, je parle de ma propre expérience. Chacun vit la situation différemment. A la base, je ne suis pas différent des autres joueurs. Je n'ai pas dit non à la France parce que je n'aime pas ce pays, bien au contraire. Je lui suis très redevable. Ishak Belfodil est dans la même situation que vous, à la différence que lui n'a toujours pas tranché, que lui conseillez-vous ? Je n'ai aucun conseil à lui donner. Je pense qu'il est le mieux placé pour savoir ce qu'il veut. S'il n'a pas encore pris de décision, c'est qu'il a ses raisons. Trancher une telle question a besoin de conviction et cela ce n'est pas moi qui vais le lui transmettre.