La nouvelle du départ de Moumen de l'Entente de Sétif a eu l'effet d'une bombe. Les supporteurs de l'ESS n'en croyaient pas leurs yeux en lisant l'information parue hier dans Le Buteur. La nouvelle du départ de Moumen de l'Entente de Sétif a eu l'effet d'une bombe. Les supporteurs de l'ESS n'en croyaient pas leurs yeux en lisant l'information parue hier dans Le Buteur. Il faut dire que les choses sont allées tellement vite que l'affaire, qui avait pour origine une sanction financière pour absence injustifiée, s'est transformée en divorce définitif en l'espace d'une demi-heure. Moumen, que nous avons reçu dans notre bureau à Sétif, déballe tout. * Commençons par ce divorce. Que s'est-il passé au juste ? Je ne suis pas fou de vouloir partir sur un coup de tête. C'est qu'il y a trop de choses qui se sont passées avant cela et qui m'ont fait trop mal. Tout a commencé avec la venue de Aït Djoudi. C'est là que ma situation a commencé à se corser. * Que s'est-il donc passé avec Aït Djoudi ? Au lendemain du match contre Saïda, on était 6 ou 7 joueurs à s'être absentés pour la séance de décrassage. Le dimanche, je me suis présenté à l'entraînement et Aït Djoudi est venu me demander les raisons de mon absence. Je lui ai répondu que ça ne me convenait pas de venir ce jour-là. C'est tout. * Ne pensez-vous pas c'est un manque de respect au coach en répondant de la sorte ? En vérité, j'ai dit à Aït Djoudi que je voulais qu'il sache les raisons ouvertement. Comme je ne suis pas un hypocrite, j'ai donc été franc et direct avec lui. J'aurais pu lui inventer une histoire à dormir debout en lui disant que mon fils était malade ou quelque chose de ce genre. Mais je tenais qu'il sache que c'est moi qui ai décidé de m'absenter. Il m'a donc demandé ce que je voulais insinuer par là. * Et l'affaire s'est développée par la suite ... Je lui ai demandé les raisons de ma mise à l'écart de l'équipe face à Batna et Saïda. Il m'a fait comprendre que c'est parce que je ne l'avais pas convaincu lors des deux matches précédents comme milieu défensif. Alors que face à l'USMS (en match amical : ndlr) il m'avait demandé de jouer comme milieu défensif et laisser à Belkaïd le rôle de milieu défensif. Je n'ai aucun problème avec mon ami Belkaïd. Face à Skikda, tout le monde avait reconnu que j'avais réalisé une bonne mi-temps et on m'a même remercié pour ma prestation. Or, il s'est trouvé que seul Aït Djoudi n'était pas satisfait de mon rendement. A croire qu'il avait vu un autre match. Lorsqu'il est venu me voir dans le vestiaire, je ne me suis pas gêné pour lui dire ce que j'en pensais. C'est vrai que j'ai été un peu fort avec lui. * Que lui avez-vous dit exactement ? Je lui ai dit : «tu es un haggar», un homme injuste et qu'avec moi il n'allait pas entendre ce que je pensais de lui par le biais de quelqu'un d'autre. Je lui ai dit que même Serrar connaît ma franchise. A partir de là, j'ai senti qu'il allait s'acharner sur moi. * Qu'a-t-il répondu ? Il m'a dit qu'à partir de ce jour, il allait faire jouer Belkaïd et Francis. Il a ajouté que même en l'absence de ces deux joueurs, il allait préférer désormais Benchaïra et que j'étais le dernier de ses soucis dans cette équipe. Je devenais donc indésirable dans cette équipe où j'allais devenir une sorte de «bouche-trou». Je voulais lui dire quelque chose de plus fort pour lui montrer ma colère mais j'ai préféré me retenir par respect à Serrar qui s'est toujours comporté en homme avec moi. * Le message était aussi clair de sa part ? Lorsqu'un coach préfère titulariser à ton poste un joueur qui joue en latéral, que faut-il en déduire ? Vous savez, n'était par respect au président, je ne sais ce que je lui aurait fait. * Mais vous auriez pu patienter jusqu'au mercato pour partir, non ? Il ne me restait plus rien à faire à l'ESS avec un tel entraîneur aux commandes. Je vais rentrer à Oran pour m'entraîner avec l'ASMO. Je ne vais pas signer pour autant dans ce club. Je veux juste dire à Aït Djoudi qu'il aura de mes nouvelles au travers mes résultats. Je voudrais m'adresser directement à lui à travers votre journal pour lui dire un mot, si vous le permettez. * Allez-y ... Tu verras dans quelque temps où va signer Moumen et comment sera ta fin avec l'Entente de Sétif. Je te donne rendez-vous dans quelques semaines. * Est-ce vrai que vous n'avez pas accepté la sanction des 10 millions qu'on vous a infligée ? Ce n'est pas vrai. Ceci a été amplifié pour cacher la vérité. Vous savez, en signant à l'ESS, je savais que le règlement stipulait des sanctions de ce genre. Je l'ai donc accepté sans sourciller. La vraie raison de ma colère, c'est Aït Djoudi, et tout le monde le sait, à commencer par Serrar et les joueurs. * Quelle a été la réaction des joueurs ? Ils sont tous de mon côté. Ils m'ont soutenu à fond parce qu'ils voyaient l'injustice devant eux. Je leur ai juré qu'il ne va pas finir en beauté avec l'Entente car ce n'est même pas lui qui décide de l'équipe. * Qui décide donc à l'ESS ? Viendra le jour où les supporters sauront qui décide réellement dans cette équipe qu'il fait semblent de diriger. * Et comment s'est déroulée votre rencontre avec Serrar ? Toute la soirée de dimanche, je n'ai pas cessé de le joindre au téléphone pour lui expliquer ce qui s'était passé, mais il ne répondait pas. Je lui ai donc envoyé un SMS pour lui signifier l'urgence de mon appel. Il m'a rappelé et on a convenu de se voir le lendemain. * C'était mardi matin Oui, au siège de Beaumarché. Je lui ai tout raconté en lui expliquant qu'aucun entraîneur ne s'était comporté de la sorte avec moi. Je lui ai aussi dit qu'il y avait un joueur qui m'avait fait beaucoup de mal. * Peut-on savoir lequel ? C'est Raho, un Oranais comme moi. Je ne sais même pas pour quelles raisons. Il m'a fait trop de mal pour que je me taise. A cause de lui, Sadi et Hassan Hemmar ont fini par me regarder de travers. Je suis devenu indésirable du jour au lendemain à cause de ce qu'il a pu leur raconter à mon sujet. C'est vraiment regrettable venant de sa part. * Vous avez eu des problèmes avec Rosseli, puis avec Simondi et maintenant avec Aït Djoudi ; ne pensez-vous pas que vous êtes aussi un peu difficile à vivre ? Avec Rosseli, vous savez comment cela s'était passé en Mauritanie. Il me disait tout le temps tu ne joues pas. Avec Simondi, ce n'était pas méchant puisqu'il a fait appel à moi juste après. Mais aucun de ces entraîneurs ne m'a parlé comme l'a fait Aït Djoudi. Il a dépassé les limites. * Que vous a dit Serrar lors de la résiliation du contrat ? Il m'a dit qu'il avait déjà remplacé le coach une fois cette saison et qu'il lui était impossible de le faire une deuxième fois. Il m'a dit qu'il en était désolé. Je lui ai dit tout le bien que je pensais de lui. Il a été correct avec moi depuis le début. Mais je lui ai dit aussi autre chose. * Quoi ? Qu'avec un entourage pareil, je ne vois pas l'Entente aller loin cette saison. Je suis persuadé que l'ESS ne gagnera aucun titre cette saison, sauf par miracle. * Sur quelle base financière vous êtes-vous entendu avec Serrar pour résilier votre contrat ? J'avais un chèque de 400 millions de centimes que j'ai remis au président. Je lui ai dit ceci : «On s'est connus en amis, et on doit se séparer comme tels.» * Et qu'en est-il du lot de terrain ? Je voulais laisser tomber. Mais le président m'a dit que c'est le fruit de ma sueur. Ce terrain est une récompense pour le titre de champion arabe. Il m'a donc signifié qu'il gardera mon nom dans la liste des bénéficiaires. * Qu'allez-vous faire maintenant ? Je dois d'abord me reposer. Trois clubs, dont le MCO, ont contacté mon manager. Je continuerai à m'entraîner avant d'aller passer quelques jours de vacances en Belgique chez mon ami Réda Acimi. Je prendrai une décision définitive en décembre. * Un mot aux supporteurs de l'ESS ? Je tiens à les remercier pour leur soutien mais je dois leur dire que j'ai trouvé en ce début de saison une ambiance pourrie autour de l'équipe. Serrar est mal entouré. C'est ce qui causera l'échec de l'Entente cette saison, si personne ne réagit. Entretien réalisé par Samir B.