«Nous avons à présent l'expérience de pareilles situations. Cela dit, et au risque de me répéter, je préfère ne pas parler dès maintenant de ce match. Nous avons encore le temps d'en parler.» Après une galère de six mois au Nassr d'Arabie Saoudite, Anthar Yahia goûte de nouveau aux joies du football et du haut niveau en disputant, avec le FC Kaiserslautern, des matches de la Bundesliga. Samedi, il a joué contre le Bayern Munich son deuxième match consécutif après celui face à Cologne une semaine auparavant. Le capitaine des Verts se remet donc à niveau, un peu plus de deux semaines de la rencontre face à la Gambie. Cela faisait plus d'un an et demi que vous n'aviez plus rejoué en Bundesliga et voilà que vous rejouez coup sur coup contre Cologne et le Bayern Munich. Comment vous avez-vous senti dans ces matches ? Je me suis senti bien. Tout comme mes coéquipiers, j'ai essayé de donner le meilleur de moi-même. Je suis déçu par la défaite qui est venue au bout. Nous savions que cela n'allait pas être facile face à un géant de la Bundesliga comme le Bayern Munich. Cela devient difficile pour nous et il faudra que nous réagissions dans les prochains matches pour glaner des points. Rien n'est pas perdu car il suffira de grappiller des points par-ci, par-là et l'accession sera assurée. Il faut dire aussi que le calendrier ne vous a pas été favorable en ce début de phase retour… C'est vrai, mais il faut faire avec. Ce qui compte, c'est de jouer à fond tous nos matches et gagner des points. Ce qui est bien, c'est que le classement est serré, ce qui veut dire qu'un bon résultat peut nous faire sortir de la zone dangereuse. Après un peu plus de trois semaines d'entraînement au FC Kaiserslautern, vous sentez-vous bien sur le plan physique ? Avez-vous eu de bonnes sensations face à des internationaux comme Mario Gomez, Thomas Müller, Franck Ribéry ou Arjen Robben ? Avant même que j'arrive dans mon nouveau club, j'étais déjà bien sur le plan physique car je travaillais durement en Arabie Saoudite. A Kaiserslautern, je continue à travailler pour être au niveau physique que requiert un championnat aussi exigent que la Bundesliga. Cela vient doucement. Je ne suis pas encore physiquement au top, mais ça viendra tout doucement. Contre le Bayern, nous avons remarqué que, sur le coup franc qui avait amené le deuxième but, vous n'aviez pas sauté alors que vous aviez anticipé de dégager. Est-ce parce que vous aviez trébuché à cause de l'état du terrain ? Non, ce n'est pas ça. J'avais effectivement anticipé le coup franc pour sauter et dégager le ballon avant tout le monde, mais comme notre gardien de but est sorti pour intercepter le cuir, j'ai stoppé net pour ne pas le gêner. Malheureusement, Thomas Müller a été plus prompt et a devancé notre gardien de but. Avez-vous croisé Franck Ribéry avant ou après le match, comme cela avait été le cas il y a trois ans ? Non. Avant le match, chacun était concentré avec son équipe et, au coup de sifflet final, notre entraîneur nous a fait un débrief du match dans le rond central. Donc, nous n'avons pas eu l'occasion de nous croiser. Vous avez quand même rencontré Nordine Kourichi, qui était venu vous superviser à l'Allianz-Arena… Oui, mais brièvement avant le match. Nous avons discuté vite fait puisque je devais me concentrer sur le match. Après la rencontre, nous n'avons pas pu nous voir car nous sommes rentrés à Kaiserslautern par route et nous avons donc rejoint rapidement notre bus. Vous avez sûrement reçu votre convocation pour le match face à la Gambie. C'est un peu plus de deux semaines, mais vous projetez-vous déjà dans ce match ? Certes, ce match est dans un coin de ma tête, mais je suis pour l'instant concentré sur mon travail au sein de mon club. Nous avons un match important à domicile le week-end prochain face au Borussia Mönchengladbach, puis un déplacement le week-end d'après à Mayence. Ma priorité est de bien gérer ces deux matches. Après, j'aurai tout le temps de penser à la rencontre face à la Gambie. Vous avez justement joué à Banjul à deux reprises, en 2007 et en 2008, et Lounès Gaouaoui nous a décrit, dans une interview, à quel point tous les coups étaient permis avec la passivité de l'arbitre, au point que vous aviez même failli perdre un œil après qu'un attaquant gambien eut mis son doigt dans votre œil… Non, ce n'était pas moi. Il s'agissait de Medhi Meniri. On l'avait touché à l'œil et il lui avait fallu plusieurs semaines pour s'en remettre. Cela dit, moi aussi j'étais dans la bataille (rires). C'est vrai que nous avions eu droit à un accueil très hostile. Pensez-vous qu'il en sera de même cette fois-ci, cinq ans après ? J'espère que non. En tout cas, il faut se préparer à toute éventualité. Nous avons à présent l'expérience de pareilles situations. Cela dit, et au risque de me répéter, je préfère ne pas parler dès maintenant de ce match. Nous avons encore le temps d'en parler. Vahid Halilhodzic dit que la sélection nationale doit réapprendre à gagner à l'extérieur et à se montrer conquérante. Avec l'expérience de l'Afrique que vous et quelques-uns de vos autres coéquipiers avez, pensez-vous que ce sera possible de ne pas perdre cette fois-ci à Banjul ? Cela dépend de l'état d'esprit avec lequel nous nous présenterons, mais je suis convaincu que mes coéquipiers, une fois qu'ils auront satisfait à leurs obligations avec leurs clubs respectifs lors des deux prochaines semaines, seront pleinement concentrés sur le match de la Gambie et sauront comment le négocier.