Les gens auxquels nous avons proposé l'idée de les interviewer, nous l'ont déconseillé sous prétexte qu'ils sont impulsifs à l'extrême. Ils nous ont avertis que ce qui s'est passé à Béjaïa pourrait se reproduire avec nous, au cas où nos questions ne leur conviennent pas. Mais nous avons tenu à accomplir notre mission, car la rencontre des jumeaux les plus célèbres du football égyptien et les interviewer nous intéresse, ainsi que nos lecteurs. Le rendez-vous a été fixé au stade du complexe des Télécommunications sis dans la région d'Al Mouâadi, dans le sud du Caire. Une discution à bâtons rompus avec Ibrahim, qui a fait preuve d'ingéniosité et d'amabilité envers nous, alors que son frère a hésité un moment avant d'accepter de nous accorder un entretien. A la fin de notre travail nous nous sommes rendu compte à quel point ces jumeaux qui ont intrigué les gens ça et là, nous ressemble dans plusieurs points. Ils ont tout simplement une mentalité algérienne, ils sont «redjla», ils n'acceptent pas de capituler ou de se soumettre, ils ne reviennent pas sur leurs décisions, et le franc parler quel que soit les circonstances. Des qualités qu'on ne ne trouve pas chez la plupart des gens qu'on a rencontré ici, et qui abusent des belles formules comme «Ya Bacha, Ya hadrath, Ya Mouhandes». Ibrahim et Hossam sont différents, surtout le premier qui est connu pour sa «taghennant» à l'algérienne. Jusqu'au jour d'aujourd'hui, il persiste et signe et ne veut surtout pas accepter de faire des excuses pour ce qu'il a fait à Béjaïa (bras d'honneur envers le public ndlr) ; comme il l'a d'ailleurs déjà fait avec le public d'Al Ahly lorsqu'il a été transféré au Zamalek. Si Hossam n'a pas dénoncé le comportement de son frère Ibrahim à Béjaïa, qui de son côté n'a pas voulu reconnaître sa faute, ils sont néanmoins sportifs, leurs déclarations sur le parcours exceptionnel des Verts en est la meilleure preuve. Les jumeaux, en compagnie de leur assistant Tarek Assaïd, auteur de deux buts dans le célèbre match du Caire (5-2), ont été unanimes à reconnaître les potentialités de l'équipe nationale algérienne, et la grande volonté dont ont fait preuve les camarades de Ziani (voir l'entretien). Ils ont reconnu égalements que les Fennecs sont les plus proches de la qualification au Mondial 2010 s'ils continuent leur parcours avec la même détermination. Nos interlocuteurs n'ont pas oublié de vanter le mérite de l'entraîneur nationale Rabah Saâdane qui a su, selon eux, comment préparer les deux matches de l'Egypte et de la Zambie. Hossame et Ibrahim, assistés par Tarek Assaïd sont à la tête de la barre technique du club des Télécommunication, qui appartient à la société égyptienne des télécommunications. Même s'il a rétrogradée en deuxième division la saison passée, ce club possède des moyens qu'on ne trouve pas même chez les plus grands clubs de notre élite. La société propriétaire du club s'apprête à recevoir un complexe propre à lui, que les jeunes du service national sont en train de construire, doté d'une pelouse de gazon naturel, une piscine et des bureaux pour l'administration du club. Chouaïb K. De notre envoyé spécial au Caire : Chouaïb K.