«Je suis triste pour Yahia, son départ fait mal au cœur» «Belhadj et Yahia n'ont pas eu peur de la concurrence car ils ont grandi avec» Anthar Yahia et Nadir Belhadj en retraite internationale, Karim Ziani plus sur les tablettes de Vahid Halilhodzic, Madjid Bougherra devient le plus ancien du groupe actuel des Verts. Il était à craindre que lui aussi annonce sa retraite internationale, mais il n'en est rien : il continuera, comme il le confirme dans cette interview. Qu'en est-il exactement de la blessure que vous avez contractée en Ligue des champions asiatique contre Ahly Djeddah ? Je dois attendre dimanche pour connaître la vraie nature de la blessure. J'espère qu'il ne s'agit que de douleurs superficielles et qu'il n'y a rien de grave. Vous serez donc absent du quart de finale de la Coupe du Prince du Qatar contre Al Gharafa ? Oui, c'est sûr. Cela me permettra de me reposer un peu car j'ai besoin de repos, surtout que ce sont les ligaments qui sont touchés. Je vais intensifier les soins pour revenir vite. Serez-vous présent au stage de la sélection qui débutera lundi en France ? Oui, j'y serai présent. L'événement en Algérie est la décision prise par Anthar Yahia d'arrêter avec la sélection nationale. Quelle est votre réaction ? Voulez-vous qu'on parle de Anthar seulement ou même de Nadir Belhadj ? Commençons par Anthar. J'ai discuté avec lui il y a quelques jours et il m'avait annoncé qu'il a décidé de prendre sa retraite internationale. Personnellement, j'avais une grande envie qu'il poursuive en sélection car il en a les capacités. De plus, c'est un excellent leader, qui sait mener le groupe tout comme Karim Ziani. C'était une décision bizarre pour moi. Je ne m'y attendais pas. Je le connais très bien car nous avons débuté ensemble dans la sélection Espoirs. Lorsqu'il avait inscrit son premier but en sélection, c'était moi qui lui avais délivré la passe. Depuis ce jour, nos rapports se sont affermis. C'est pour ça que je dis que cette décision m'a surpris et m'a rendu triste car il n'est pas en fin de carrière. Ça fait mal au cœur qu'il parte comme ça. Avant d'être un coéquipier en sélection, c'est un frère. En tout cas, il faut que j'accepte sa décision. Il est intelligent, il connaît sa valeur et il sait comment gérer sa carrière. Pour moi, l'essentiel est qu'il soit heureux et qu'il sorte par la grande porte car il le mérite. Maintenant, tout le monde est tenu de respecter sa décision et de garder de Anthar les bons souvenirs avec la sélection, surtout qu'il a été le premier à avoir bénéficié du changement de loi concernant le changement de sélection nationale. Il aime l'Algérie et la sélection. Certes, il a quitté les Verts, mais je suis heureux qu'il l'ait fait par la grande porte parce qu'il le mérite. Avez-vous parlé avec lui des motivations réelles de sa décision ? Je ne peux pas entrer dans les détails. Je pense que cette décision a été difficile pour lui et aussi difficile pour nous, ses amis et coéquipiers. En toute franchise, je ne veux pas chercher les motivations. En tout cas, nous avons perdu un joueur important. Qu'en est-il de la décision prise par Belhadj de quitter lui également la sélection ? J'ai également parlé à Nadir qui reste un joueur particulier. Il est toujours le premier sur le terrain, il est tout le temps gai et crée une bonne ambiance dans les entraînements. Il aime le football, il l'adore même à un point inimaginable. Quand il voit un ballon, il est heureux. J'ai donc longuement discuté avec lui et, tout comme Anthar, il aurait pu poursuivre pour plusieurs mois et même pour plusieurs années, mais on ne doit pas donner des jugements à ce genre de décisions. Chacun décide seul de son avenir. En tant que coéquipier, je ne peux que respecter la décision prise par chacun d'eux. J'aimerais préciser une chose concernant leur décision d'arrêter : d'aucuns pensent que c'est leur niveau qui les a poussés à mettre un terme à leur carrière internationale et que, donc, c'est la concurrence qui en est la cause, mais c'est faux. Non, je connais très bien ces deux joueurs : la concurrence ne leur fait pas peur. Ils ont grandi avec. De plus, ils aiment l'Algérie. Enfin, ces décisions restent personnelles. Ils sont libres et je ne peux pas me mêler de ce genre de choses. Seulement, il y a quelque chose d'étrange à ces décisions : elles surviennent en même temps et concernent trois joueurs… (Il nous coupe) C'est qui le troisième ? Karim Matmour a, lui aussi, contacté Vahid Halilhodzic et lui a demandé de ne pas le convoquer pour les prochains matches… (Surpris) C'est vrai ??? (Après un silence) Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une retraite internationale du moment qu'il a demandé à être dispensé seulement des prochains matches. C'est ce que nous avons cru comprendre, mais tout reste possible. Un commentaire ? Pour ce qui est de Matmour, c'est vous qui m'apprenez la nouvelle. Ce que je sais, c‘est que Karim est toujours heureux de venir en stage et il ne lui manque rien. Je ne veux pas chercher les raisons de cette décision et avancer, par exemple, qu'elles seraient d'ordre familial. Vraiment, je ne sais pas (silence). Pour ce qui est de la convergence du temps entre les trois annonces, je ne pense pas qu'il y ait préméditation. A mon sens, il n'y a pas de calculs. Chacun a ses propres raisons. Nadir est plutôt casanier et aime rester la plupart du temps à la maison. De plus, il a pris sa décision depuis un moment. Anthar est en Allemagne et Karim doit avoir de bonnes raisons de son côté. Ne pensez-vous pas que les retraites de Yahia, Belhadj et peut-être même Ziani vont mettre la pression sur vous, qui devenez, de fait, le plus ancien du groupe ? Je ressens zéro pression car, quand je viens en sélection, c'est avec fierté et par amour de l'Algérie et de la sélection nationale. Je suis très heureux quand je réponds à la convocation du sélectionneur. S'il y a une pression, elle est positive. De plus, je ne serai seul en tant qu'ancien. Il y a toujours Ziani qui, je l'espère, sera de retour en sélection. Il y a aussi Rafik Djebbour, Yebda, Kader Ghezzal… Il y a d'autres joueurs avec qui nous avons partagé des expériences et des souvenirs en sélection. Je ne serai pas seul, je vous le garantis (rires). Comme je l'ai dit, la pression sera positive car j'aime la pression. Moi, j'aimerais continuer. Justement, la retraite internationale n'est pas à l'ordre du jour pour vous ? Non, pas du tout. Tant que je serai capable et que mes jambes répondent, El Hamdoullah, je n'y pense pas du tout. J'aime l'Algérie et les supporters, j'ai 30 ans. Lorsque j'arriverai au terme de ma carrière, je partagerai intensément ce moment avec le public en disant que ce sera mon dernier match. Cependant, en ce moment, ce n'est pas du tout d'actualité. Avez-vous fixé une échéance pour votre retraite ? Je n'ai pas de date fixe. Mon objectif, c'est quoi ? C'est de jouer jusqu'à l'année de la Coupe du monde, que l'Algérie se qualifie ou non. Sur cette base, je prendrai ma décision personnellement. Pour l'instant, j'estime avoir le niveau requis et la volonté de poursuivre car j'aime l'Algérie et son public merveilleux. De plus, j'apprécie la pression qui entoure nos matches. Il y a de nouveaux joueurs comme Belkalem que je connais et que j'aime beaucoup. Je l'ai rencontré au Qatar et je lui ai demandé de bien se préparer. Je souhaite contribuer à l'encadrer et le faire bénéficier de mon expérience. Il y a aussi d'autres joueurs comme Halliche, qui est excellent, Medjani et Bouzid. Je veux encadrer les jeunes joueurs et leur transmettre mon expérience. Quand il y a des joueurs meilleurs que moi, je suis le premier à leur souhaiter la bienvenue et je leur cèderai ma place sans aucun problème. Pour terminer, peut-on savoir si vous restez à Lekhwiya ? Je suis toujours sous contrat avec Lekhwiya. Franchement, je suis très bien dans ce club. Avec Belmadi, je travaille très bien car sa méthode de travail me permet de garder mon niveau et ma forme. En ce moment, je ne pense pas quitter le club. Vous restez donc ? Oui, inch'Allah.