Aucune assurance pour l'avenir. Ce sera la grande fête, cet après-midi au stade Brakni de Blida. Nasser Akli, l'une des figures marquantes du football blidéen des années 70-80 fête son jubilé. Pour l'occasion, d'anciennes gloires effectueront le déplacement dans la ville des Roses pour faire honneur à l'un des joueurs les plus talentueux de son époque. Plusieurs anciennes gloires Ont confirmé leur présence. Il s'agit entre autres de Salhi (ESS), Bemessaoud (USM Annaba), Douadi (HBCl et JSK), Bachi (MCA), Kouici (CRB), Chaïb (RCK), Menad et Yahi (CRB), Belloumi (GCM et MCO).... L'ambiance festive qui règnera dans les travées du mythique stade Brakni ne fera pas oublier aux supporters que leur club vit les heures les plus sombres de son histoire. En effet, faute de repreneur, l'USMB se dirige tout droit vers la division nationale amateur. Certains profiteront de l'événement pour lancer un énième SOS pour sauver ce qui peut l'être. Une situation difficile En début de saison, tout le monde du côté de Blida se mettait à rêver d'un retour rapide en L1, mais la réalité a tôt fait de rattraper tout le monde, en moins de temps qu'il en faut pour le dire. En ce mois de juin 2012, l'USMB croule sous les dettes et voit son destin se rapprocher inexorablement de la DNA. Cette fois-ci, le président n'a eu d'autre recours que de jeter l'éponge devant cette situation qui, très franchement, semble aujourd'hui inextricable. Si rien de concret n'est fait, l'USMB ne devrait pas pouvoir continuer sa folle aventure dans le monde professionnel. Comment a-t-on pu en arriver là ? Dans les semaines qui viennent, ce n'est certainement pas une simple crise qui attend le club de Blida, mais bien les affres d'une chute en Ligue interrégionale. C'est terrible pour le sport blidéen et le pour le sport au niveau de la Mitidja. Les éclats de rire et les cris de joie qui résonnaient aux alentours du stade Tchaker l'été passé se sont très vite évanouis dans le lointain. Plus que le chagrin, c'est la stupéfaction qui prend le dessus. Comment a-t-on pu en arriver-là ? Aucune assurance pour l'avenir Alors qu'un groupe de repreneurs a officiellement manifesté son intérêt, le club vert et blanc reste toujours sous la menace d'un possible dépôt de bilan. «Zaïm n'est pas revenu sur sa décision et jusqu'à présent, personne ne s'est manifesté pour reprendre en main le club», précisait un joueur avant de nous accorder un entretien où le désespoir le dispute aux pires craintes. A Blida, l'avenir même de l'USMB reste tout sauf assuré. A elle seule, l'absence prolongée de Mohamed Zaïm alimente les rumeurs les plus folles. L'une d'elle voudrait que le boss de l'USMB ne semble plus porter d'intérêt aux affaires du club. L'avenir incertain des joueurs Chez les supporters et les joueurs, les visages sont fermés, les regards inquiets. Ces derniers savent que leur avenir se joue en même temps que celui de leur club. «Il est vrai que nous n'avons pas réussi l'accession, mais ce n'est absolument pas une raison pour que l'USMB connaisse la faillite», nous avouera un cadre de l'équipe, le visage grave. A Blida, des pourparlers intensifs et les séances de travail réunissant les supporters se multiplient afin d'éviter le pire. Un projet de reprise serait même sur le point d'aboutir. Seul fait acquis : faisant volte-face et contrairement à tout ce qu'il avait laissé entendre jusque-là, Mohamed Zaïm a précisé une nouvelle fois qu'il céderait les actions du club gratuitement. Croire en une issue positive «Les choses continuent d'avancer pour tenter de sauver l'USMB. J'espère que ça va dans le bon sens», nous dira cet inconditionnel qui veut encore croire en une issue positive tout en demeurant réaliste. Aprés que Zaïm, le seul actionnaire du club ait décidé de se retirer et de céder gratuitement ses actions, aucun repreneur potentiel ne s'est manifesté. Ceci fait que le grand club de Blida est au bord du précipice. Un repreneur a annoncé qu'il était intéressé par la prise en main de l'USMB et surtout injecter une grosse somme d'argent pour relancer l'équipe. Trois milliards de centimes devraient suffire Ce dernier n'a plus donné signe de vie, arguant que ses partenaires financiers s'étaient retirés. Il est certain que si les choses restent en état, on se dirige tout droit vers la faillite. Pour éviter cela, l'USMB a besoin très vite de la somme d'argent nécessaire pour entamer les préparatifs de la nouvelle saison, et cela sans faire de folie. Trois milliards de centimes devraient suffire, car les actions du club seront cédées gratuitement par l'ancien président. Ce sont là, bien sûr des chiffres approximatifs. Que de retombées négatives ! Dans la réalité, tout est pourtant assez simple. Soit l'USMB trouve rapidement les fonds nécessaires pour ajourner la faillite qui le guette et entamer l'après-Zaïm en espérant pouvoir payer au moins les frais d'engagement, soit le grand club de Blida sera relégué en DNA et tout le monde perdra le peu de crédibilité qui lui reste. Tant le dégât d'image occasionné par tout ce marasme est déjà catastrophique en termes de retombées négatives. La mobilisation des supporters... Leur club étant au bord de la faillite, de nombreux supporters se démènent pour sauver le club de leur cœur. Ils souhaitent créer une association dans le but de trouver des fonds pour faire démarrer la saison. Cette association va œuvrer pour sortir les Vert et Blanc de leurs difficultés financières et assurer la pérennité du club, tout au moins pour le début de la saison à venir. ...Pour éviter la rétrogradation en DNA Zaïm qui est démissionnaire de son poste, a cependant précisé : «Je ne le lâcherai pas le club dans l'adversité. J'ai décidé de céder les actions du club gratuitement, et cela afin de convenir d'un arrangement avec les éventuels repreneurs et éviter la rétrogradation en DNA. Je demeure au plus près de l'équipe, et veut respecter mes engagements. Et même si je me sens parfois délaissé par les milieux économiques, je me suis battu jusqu'au bout pour que l'USMB reste l'une des fiertés du sport dans la région. Comme je le fais déjà depuis deux ans. J'espère que les sphères économiques de la région de Blida apprécient à sa juste valeur mon investissement personnel, et qu'ils joindront leurs forces pour sauver l'USMB.» Un sursis, mais jusqu'à quand ? La mise en faillite de l'USMB est en sursis. Accablé de tous les maux, le président actuel a payé pour tous les autres. Entendez par là que ceux qui l'avaient précédé à la tête du club et qui n'étaient peut-être pas tous blancs non plus. Reste qu'on pensait que la leçon était retenue, après un long et terrible parcours du combattant qui avait finalement entraîné l'équipe de Blida en L2.