Boudebouz : «On doit mettre la pression sur le Mali et ne pas le laisser développer son football» Presque bannis par Saâdane, qui n'a pris qu'un seul d'entre eux en Afrique du Sud, puis méprisés par Benchikha, les locaux sont ressuscités par Vahid Halilhodzic qui croit en leurs moyens et en leurs possibilités. Cela fait des années qu'on n'a pas vu un aussi grand nombre de joueurs locaux sur le terrain, comme ce fut le cas samedi passé contre le Rwanda, ou la semaine d'avant face au Niger. Et ils n'étaient pas de simples figurants et des bouche-trous. Passeurs décisifs et buteurs, ils ont contribué largement aux deux derniers succès des Verts, notamment celui contre le Rwanda où les Hachoud, Slimani et autres Soudani, que l'on peut considérer encore comme tels, ont été tout simplement décisifs. Ils ont séduit plus d'un, à commencer par le sélectionneur national à qui ils ont donné raison de leur avoir fait confiance. Le Bosnien a décelé en eux un potentiel énorme, mais pour lui, ils ne peuvent progresser que s'ils quittent le championnat local. Il a conseillé Djabou de quitter le championnat algérien... Durant tout le séjour des Verts à Sidi Moussa, Vahid a beaucoup parlé à ses joueurs en aparté. Il les a écoutés et a essayé de comprendre comment ils pensent et comment ils voient les choses et leur avenir. Pour lui, c'était important. C'est ce qu'il avait fait avec les joueurs locaux, à commencer par Abdelmoumen Djabou, avant que ce dernier ne quitte le stage des Verts pour cause de blessure. V. H. sait que Djabou a d'énormes qualités et qu'il pourra devenir un des patrons de la sélection sur le terrain, s'il arrive à améliorer quelques aspects de son jeu, notamment physique qui fait défaut au Sétifien. Vahid n'est pas allé par trente-six chemins pour dire à Djabou qu'il doit quitter l'Algérie. Il lui a conseillé de saisir les propositions qui s'offrent à lui pour aller tenter une expérience professionnelle où il pourra apprendre davantage et devenir plus solide mentalement et physiquement. Car, comme il lui aurait fait savoir, il n'a plus rien à apprendre en Algérie. ... et veut aider Slimani à partir Le Bosnien a également eu un tête-à-tête avec Islam Slimani, auteur d'un joli but à l'occasion de son premier match officiel avec les Verts et d'une prestation remarquable. C'est un attaquant qui plaît beaucoup à Halilhodzic qui lui rappelle même l'époque où le sélectionneur national jouait à Nantes. Avant le déplacement pour le Burkina Faso, Vahid a conseillé à Slimani de saisir la moindre occasion pour aller jouer en Europe. Il lui a même fait savoir qu'il va l'aider à partir si c'est nécessaire. L'attaquant du Chabab a bien saisi le message, tout comme Djabou, mais ce dernier semble très perturbé ces derniers temps et ne sait pas trop quelle décision prendre. Il n'a jamais été convaincu par le travail fait au niveau des clubs algériens Comme on le sait, il n'est un secret pour personne que Halilhodzic n'est pas très convaincu par le travail qui se fait au niveau de nos clubs qu'il juge insuffisant, en termes de volume surtout, puis en termes de qualité. Il l'a d'ailleurs fait savoir à l'occasion d'une de ses conférences de presse, remettant indirectement en cause les compétences des techniciens locaux, ce qui avait provoqué un tollé parmi nos entraîneurs qui avaient réagi énergiquement aux propos du sélectionneur national. Depuis, il ne le dit plus, mais il fait en sorte de corriger toutes les lacunes que traînent les joueurs locaux en sélection, en organisant, entre autres, des stages mensuels pour une quinzaine d'entre eux pour qu'ils soient plus ou moins au même niveau que les autres joueurs de la sélection. Il a également remis à ceux qui sont très en retard physiquement un programme individuel spécial, comme il l'a fait récemment. Bougherra et Bouazza, les deux seuls rescapés du match de 2010 Au lendemain de sa nomination à la tête de la sélection nationale, en juillet dernier, Vahid Halilhodzic avait déclaré, en conférence de presse, qu'une rude mission l'attendait, assurant au passage qu'il comptait apporter beaucoup de changements pour remettre sur les rails une équipe en perdition. Onze mois ont passé et les résultats sont là pour appuyer cette nouvelle philosophie mise en place par le coach national. Ce dimanche, les Verts retrouveront une sélection du Mali qu'ils avaient rencontrée, il y a tout juste deux ans et demi (exactement le 14 janvier 2010), lors d'un match de poules de la CAN 2010, disputé en Angola. Ce jour-là, l'EN s'était imposée par la plus petite des marges, grâce à un but de Rafik Halliche. Ce qui est frappant, c'est que les joueurs qui ont participé à ce match ne figurent désormais presque plus au sein de l'actuel effectif, mis à part Madjid Bougherra et Hameur Bouazza. Cela démontre bien du travail de fond qu'a réalisé l'ancien driver du PSG au sein des Verts. Voici l'équipe qui a joué le match face au Mali en 2010 : Chaouchi, Laïfaoui, Belhadj, Halliche, Bougherra, Yebda, Mansouri, Matmour (Ziaya 90'+3), Bezzaz (Bouazza 73'), Ghezzal (Saïfi 80'), Ziani. Boudebouz : «On doit mettre la pression sur le Mali et ne pas le laisser développer son football» Toujours sur le site de la FIFA, Ryad Boudebouz précise que la tâche qui attend les Verts ce dimanche ne va pas être facile, face à un adversaire blessé qui tentera de tout faire pour se racheter de sa défaite face au Bénin, lors du premier match. Le Sochalien avoue, néanmoins, qu'affronter une sélection comme le Mali, qui développe du jeu, peut aider l'Algérie à mieux la contrer et marquer des buts : «On sait à quel point tous les matchs en Afrique sont difficiles. Aller gagner au Bénin et au Rwanda sera un véritable exploit, mais le Mali est une équipe qui joue un peu plus que les deux autres. Il faudra leur mettre la pression pour les empêcher de développer leur football et obtenir un résultat chez eux.» «Notre ambition à tous est de conduire l'EN au Brésil» Le Ballon d'Or 2011 du Buteur-El-Heddaf révèle que son ambition à lui et ses partenaires est de tout faire pour qualifier à nouveau la sélection algérienne à une nouvelle phase finale d'une Coupe du monde : «C'est mon ambition personnelle en tant que joueur, mais aussi celle de tout un pays. On veut tous aller au Brésil. Représenter mon pays à la Coupe du monde et y réaliser de belles choses font partie de mes rêves de footballeur.» «Bordeaux, ça pourrait m'intéresser» Dans un autre registre, concernant son avenir, Ryad Boudebouz - qui comme tout le monde le sait est pisté par quelques clubs français, à l'image de l'Olympique de Marseille et de l'Olympique Lyonnais - pourrait bien rejoindre son ancien coéquipier à Sochaux, à savoir Nicolas Maurice-Belay, actuellement sociétaire des Girondins de Bordeaux. «C'est vrai, il (Maurice-Belay) m'a parlé du club et de la ville. Bordeaux, ça pourrait m'intéresser. Pour moi, ça reste l'un des meilleurs clubs français. En plus, je connais bien Francis Gillot qui est un très bon coach», a déclaré Boudebouz au site français, 10 Sport. Coulibaly : «Le match face à l'Algérie est très important pour nous» L'ancien défenseur central de la JSK, actuellement à l'ES Tunis, Idrissa Coulibaly, a accepté de nous accorder cet entretien à l'aéroport de Cotonou (Bénin), avant qu'il n'embarque avec les Aigles du Mali à destination de Bamako. Il est revenu sur cette rencontre perdue face au Bénin, le prochain match contre l'Algérie et, enfin, la situation de son ancienne équipe, la JS Kabylie, dont le président Moh Chérif Hannachi a été contesté l'an dernier. Commencer une campagne des éliminatoires de Coupe du monde avec une défaite, c'est le pire scénario... Ah, oui. Il n'y aucun doute là-dessus. On aurait aimé entamer cette campagne par une victoire pour nous remonter le moral, mais la chance n'a pas été à nos côtés. C'est vraiment dommage. Pourtant, mes coéquipiers ont tout donné sur le terrain pour revenir avec le succès ou, au pire des cas, un nul. Maintenant, on doit penser au deuxième match qui approche, face à l'Algérie. Justement, qu'en pensez-vous de cette rencontre face à l'Algérie ? Ce sera un match très important pour nous à l'instar de l'équipe algérienne. Nous, on va tout faire pour gagner, dans le but de nous racheter auprès de nos supporters. Il va falloir leur faire oublier cette première défaite qu'on a concédée, et qui reste amère. Du côté algérien, je reste persuadé que les joueurs vont tout faire pour nous battre, dans le but de prendre une sérieuse option pour la qualification au prochain tour. Ce sera un match spécial pour vous... Oui, c'est vrai. J'ai passé des moments inoubliables en Algérie avec la JS Kabylie. Ce match sera une occasion pour moi de rencontrer mes anciens coéquipiers comme Tedjar, Belkalem et d'autres amis, avec lesquels j'avais de bons rapports. Je ne pourrais jamais oublier ce passage qui restera gravé à jamais dans ma mémoire. Avant de conclure, on aimerait avoir votre avis sur la situation qu'a vécue la JS Kabylie, cette saison, et, surtout, le président Hannachi qui a été critiqué et une partie du public a réclamé son départ... Il faut dire les choses telles qu'elles sont. La JSK vit une situation difficile depuis deux ans, et pas uniquement cette saison. Durant les deux dernières années, elle n'était pas sur le podium. Cela va me conduire à dire que la réaction des supporters est compréhensible. Il faut les comprendre, eux aussi aiment le club et veulent toujours le voir au sommet. Je pense que le départ de Hannachi ne sera pas une bonne chose pour la JSK. Il a promis de bâtir une grande équipe la saison prochaine et il a même commencé à recruter des joueurs. A votre avis, quelle solution est-elle envisageable pour que le club sorte de la crise ? Comme je vous ai dit, il faut laisser le temps à Hannachi pour bâtir la grande équipe qu'il avait promise aux supporters de la JSK. Ce n'est pas facile. En plus de ça, je pense qu'il a beaucoup donné au club, toutefois, je persiste à dire que la réaction des supporters est compréhensible elle aussi.