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Butragueno (2e partie) : «Feghouli au Real ou à Barcelone ? Mais il est déjà dans un grand club !»
Publié dans Le Buteur le 21 - 06 - 2012

«Je garde un mauvais souvenir de mon match contre l'Algérie, j'ai été victime du sang chaud algérien»
Pour la première fois dans l'histoire de la Liga, cinq joueurs algériens y évoluent. Les connaissez-vous ?
S'il y a autant d'Algériens dans le championnat espagnol c'est parce que le monde s'est globalisé. Le joueur nord-africain et africain en général est très compétitif. Je considère ces cinq joueurs algériens très courageux parce que ce n'est pas évident d'aller dans une aventure très exigeante dans un autre pays à un âge relativement jeune pour certains. La Liga est le meilleur championnat du monde, et pour s'imposer ici, il faut être fort techniquement, mais aussi très fort mentalement, parce qu'il faudra s'imposer loin de son entourage, loin de sa famille. Ici, on appelle ça le cercle de sécurité. Quand un joueur quitte ce cercle de sécurité, cela prouve qu'il a du caractère. Cette présence de joueurs algériens est aussi très positive pour le pays, pour la sélection et pour le football algérien en général. Ces joueurs se transforment en miroirs pour les jeunes Algériens. J'ai vécu ça à la fin de ma carrière lorsque je suis allé jouer au Mexique. Là-bas, j'ai senti une grande responsabilité car à travers ma personne, c'est tout le football espagnol qui était représenté.
Que pensez-vous du parcours des cinq joueurs algériens de la Liga ?
Certains ont joué plus que d'autres, mais le fait qu'ils soient là et qu'ils fassent partie d'une équipe espagnole de première division est une réussite en soi. Mais la révélation, selon moi, c'est sans aucun doute le jeune Feghouli de Valence.
Pensez-vous qu'il a les capacités de faire le grand saut vers les deux grands d'Espagne. Le voyez-vous au Real Madrid un jour ?
Pour moi, il est déjà dans un grand club. En Espagne, le FC Valence a toujours fait partie des meilleurs. Emery l'a beaucoup utilisé cette saison, même dans des matchs de très haut niveau. A 21 ans, on peut penser qu'il a une grande marge de progression. Le fait qu'il soit titulaire à Valence est en soi très significatif. Valence a terminé troisième de la Liga, il est arrivé aux portes de la finale de l'Europa League. Faire partie d'une telle équipe et jouir de la confiance de l'entraîneur prouve, on ne peut mieux, que Feghouli est un très bon joueur.
Je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'histoire des quotas dans les écoles de formation en France lorsque certains responsables du football français ne voulaient plus former des joueurs pour qu'ensuite ces derniers aillent renforcer les sélections d'autres pays...
Oui, j'en ai entendu parler, mais je ne peux pas dire beaucoup de choses sur le sujet parce qu'en Espagne, nous n'avons jamais été confrontés à ce genre de situations. Ici, on travaille très bien dans les catégories inférieures et les gosses qui vont à la pépinière sont généralement natifs de la région où se trouve leur centre de formation.
Si demain, un joueur formé au Real Madrid choisit de jouer pour l'Argentine, cela vous choquerait-il ?
Je ne peux pas parler d'une situation qui n'existe pas, parce que dans le centre de formation du Real Madrid, il n'y a que des Espagnols dont la majorité vient de Madrid et de sa banlieue. Le seul exemple qui me vient à l'esprit est celui de Thiago Alcantara qui joue au FC Barcelone et qui avait la possibilité de jouer pour le Brésil, étant de père brésilien. Mais ce sont des cas exceptionnels en Espagne. Ce n'est pas très fréquent d'avoir des cas comme celui de Thiago.
Vous parliez tout à l'heure des nouvelles technologies qui ont complètement changé le football. Comme l'arbitrage fait aussi partie du football, quelle serait la loi de l'arbitrage que vous changeriez ?
Les arbitres ont une mission très difficile, eux aussi sont de mieux en mieux préparés, notamment sur le plan physique. C'est dommage qu'on ne puisse pas immédiatement commencer à utiliser la nouvelle technologie pour aider les arbitres à prendre les bonnes décisions. Je crois que ce n'est pas normal qu'une personne qui regarde un match à New York dans le salon de sa maison ait plus d'outils, pour juger si un ballon a franchi ou pas la ligne de but, s'il y a eu hors-jeu ou pas, si un défenseur a touché le ballon de la main ou pas... que le propre juge qui est sur le terrain et qui n'a que ses yeux pour décider en une fraction de seconde. C'est pourtant l'arbitre qui doit être le plus juste, le plus impartial. Nous devons tous aider les arbitres pour qu'ils commettent le moins d'erreurs possibles. Ce sont des êtres humains comme nous et ils ont le droit de se tromper. Les meilleurs joueurs ratent des penaltys dans des moments critiques. Comment aider les arbitres ? En mettant à leur disposition tous les outils technologiques pour que personne ne se plaigne plus d'eux. On doit au moins le tenter.
Vous avez fait toutes vos classes au Real Madrid. Quelle a été, selon vous, l'étape la plus importante dans le processus de formation d'un jeune joueur ?
Je crois que toutes les étapes sont importantes. Par contre, quand on est très jeune, on assimile plus vite les concepts du football. Plus jeune on commence à taper dans un ballon, mieux c'est, plus jeune on commence à jouer, mieux c'est. Après, il faut garder le cerveau ouvert pour continuer à apprendre tout le temps. Certains pensent qu'un joueur de 30 ans n'a plus rien à apprendre. Bien sûr que oui, bien sûr qu'il peut toujours apprendre quelque-chose. D'autre part, l'entraîneur est un homme fondamental dans la formation d'un joueur, car ce n'est pas toujours facile de savoir analyser ce dont a besoin un jeune joueur, dans quel domaine il doit progresser. Après, il y a aussi les coéquipiers, car un bon coéquipier nous fait toujours progresser. Un bon coéquipier est capable de tirer de toi le maximum, alors que tout devient compliqué avec un coéquipier moins bon. Vous savez, le football est un sport d'association. Si je te donne le ballon et je me démarque en ayant une idée en tête et que toi tu reçois le ballon en ayant une autre idée ou si tu n'as pas suffisamment de qualités pour mettre le ballon là où je souhaite le récupérer, tout le travail est détruit d'un seul coup. Par contre, si tu mets le ballon à l'endroit où je dois le récupérer pour marquer, tout le monde est gagnant, toi, moi et toute l'équipe. Voilà pourquoi le football est fascinant. Ce n'est ni le tennis, ni le golf où les résultats dépendent d'une seule personne. Le football est un ensemble de variantes très complexes, c'est pour ça qu'il y a, tous les week-ends, 80 000 personnes qui viennent au stade et des millions de téléspectateurs qui suivent les matchs. C'est cette incertitude qui provoque la fascination.
Quand un buteur doute et ne marque plus de buts, quelle pourrait être la solution pour provoquer le déclic ?
C'est normal qu'un être humain passe par différentes étapes émotionnelles dans sa vie. Le joueur de foot n'est pas différent. Que doit faire un attaquant qui ne marque pas ? Eh bien, il doit continuer à travailler et à donner le meilleur de lui-même et les choses changeront sans aucun doute. Le problème, c'est que par manque de motivation, un joueur ne se donne plus à fond. C'est pour ça que l'aspect mental est très important, il faut toujours croire en soi, être conscient qu'on peut surmonter toutes les difficultés. C'est un mélange de grande confiance et d'humilité. Il faut avoir confiance en soi, mais pas au point de devenir complaisant ou plutôt autosuffisant. J'ai confiance en moi, certes, mais je dois être suffisamment humble pour savoir que si je ne me donne pas à fond tous les jours, je ne progresserai pas.
Une fois, Jorge Valdano a dit à Madjer : «Pouvez-vous me dire, une fois pour toutes, si vous êtes gaucher ou droitier ? »...
(Il rit) Eh bien, moi aussi je me suis posé la même question parce que Madjer avait une qualité technique éblouissante avec ses deux pieds. Ça me rappelle un autre joueur sur qui il serait difficile de miser un rond pour dire s'il est gaucher ou droitier. C'est le défenseur allemand Andreas Brehme. J'étais certain qu'il était gaucher, mais en finale de la Coupe du monde 90 face à l'Argentine, il tire et marque un penalty du pied droit. Il faisait tout avec son pied gauche et avec beaucoup de précision, puis il tire le penalty avec son pied droit. C'est exceptionnel de pouvoir utiliser ses deux pieds avec autant de précision.
Faut-il consacrer du temps à améliorer son mauvais pied en étant jeune pour devenir un Madjer ou un Brehme ?
Dans la vie, il faut un temps pour chaque chose. Si j'ai un bon pied droit par exemple, est-ce que je dois l'améliorer pour qu'il soit exceptionnel ou devrais-je travailler mon pied gauche et avoir deux bons pieds au lieu d'un pied droit excellent ? J'avoue que les meilleurs joueurs au monde savaient manier le ballon avec les deux pieds. Maradona par exemple avait un pied gauche magique, il faisait tout avec son pied gauche, mais quand le ballon atterrissait sur l'autre pied, il savait régler le problème. Pelé était droitier, mais quand il fallait frapper ou passer avec le pied gauche, il avait suffisamment d'habileté pour en faire un recours utile. Aujourd'hui, Cristiano Ronaldo est droitier, mais il a marqué des dizaines de buts avec son pied gauche. Si un joueur veut aspirer à être le meilleur, il doit effectivement jouer des deux pieds. Dans le cas de Madjer, le problème c'est qu'on ne savait pas s'il était gaucher ou droitier.
Avez-vous des enfants ?
Oui, trois, deux filles et un garçon. Les filles ont 18 et 10 ans, et le garçon 16 ans.
S'intéresse-t-il au football ?
Oui, il aime bien. Il regarde les matchs avec beaucoup de passion.
Mais, il ne joue pas...
Si si, il joue dans une équipe de Madrid et il s'amuse beaucoup. Mais bon, moi je suis avant tout très exigeant avec les études. C'est donc important qu'il réussisse dans ses études. Pour le moment, je suis satisfait car c'est un bon garçon, responsable avec toujours de bonnes notes et en plus, il joue au foot.
Certains pensent qu'aujourd'hui, il est impossible de réussir dans les études et dans le football de haut niveau.
(Il nous coupe) Rien n'est impossible quand on est bien organisé. C'est vrai que le temps est très limité pour un joueur de football qui veut réussir dans ses études, mais chacun doit choisir comment consommer son temps. Quand on est au vert, on peut passer jusqu'à un jour et demi dans un hôtel. Après, chacun passe son temps comme il veut ; les uns préfèrent regarder la télé, d'autres sont accrochés à leur téléphone. Il y en a qui choisissent la lecture.
Quel souvenir gardez-vous de la Coupe du monde 86 ?
Un souvenir merveilleux, mais si vous me parlez du match face à l'Algérie, j'avoue que je ne garde pas un bon souvenir parce que j'ai joué très peu. 20 à 25 minutes, je crois. J'ai été victime d'un tacle par derrière, on m'a soigné sur la touche et en reprenant le jeu, j'ai été de nouveau frappé au même endroit et j'ai dû quitter le terrain.
C'est le sang chaud des Algériens dont vous parliez tout à l'heure...
Certainement oui. Ce match s'est joué à Monterrey, à midi, sur une pelouse mal tondue. Nous vous avions battus 3-0 avec deux buts de Calderé et un d'Eloy. C'était un match très important pour nous, car on avait perdu contre le Brésil, puis battu l'Irlande. En fonction de ce match contre l'Algérie, on allait soit passer au prochain tour, soit rentrer à la maison.
N'aviez-vous pas peur des Algériens qui venaient de réaliser un match héroïque face au Brésil en ne perdant que par un petit but ?
Indépendamment des matchs de l'Algérie, on n'avait pas beaucoup le choix. Tout s'est bien présenté pour nous puisque Calderé a réussi à marquer assez tôt. Après le deuxième but inscrit juste avant la mi-temps, on a réussi à dominer les débats et à contrôler plus ou moins le rythme de la rencontre.
Pelé, Maradona, Zidane, Cruyff... Quel a été le meilleur de l'histoire du football, selon vous ?
Il faut ajouter Di Stéfano qui a été aussi grand pour nous. Pelé, je l'ai à peine vu car je suis né en 1963, mais à travers les nombreuses vidéos que j'ai vues de lui, je suis resté ébloui. Pas uniquement par les buts qu'il a marqués, mais par les buts qu'il n'a pas marqués. Le geste technique complètement inattendu qu'il a réalisé sur le gardien de but de l'Uruguay, le lob du centre du terrain qui finit hors du cadre ou la reprise de la tête face à Gordon Banks. Pelé a été l'inventeur de certains gestes techniques et ses prestations lors du Mondial-70 furent une exhibition de créativité. Beaucoup pensent qu'il est le meilleur footballeur de l'histoire de ce sport, car c'était un joueur avec une capacité extraordinaire à résoudre les problèmes dans les 30 derniers mètres. Il n'y a que Maradona qui peut lui contester cette capacité et ce génie à trouver la faille à tout moment devant le but adverse. Pelé avait un corps fait pour le football, il avait la vitesse d'exécution, le changement de rythme, la puissance, il jouait des deux pieds, il avait une double détente malgré une taille moyenne. Sur le plan offensif, il était presque parfait. Pour boucler la boucle, il était un grand compétiteur, il a joué quatre Coupes du monde et il en a gagné trois, même si j'avoue que ses coéquipiers avaient quelque chose à voir là-dessus. Concernant Maradona, pour moi c'était un véritable génie. J'ai eu la chance de jouer plusieurs fois face à lui et d'assister en direct à sa magie. Lorsque Maradona est bien dans sa tête, il est tout simplement imparable. Lorsqu'il avait le ballon, personne ne savait ce qu'il allait en faire. Il était en même temps génial et imprévisible. Quant à Johann, c'était le chef d'orchestre. Il était le seul joueur capable d'organiser le jeu et de replacer ses coéquipiers tout en conservant le ballon. Le voir orienter ses coéquipiers avec ses doigts était un vrai spectacle. J'aimais aussi ses changements de rythme et la manière de tromper le défenseur, car le football c'est aussi de la ruse. Quand tu as le ballon, tu ne peux pas envoyer des messages au défenseur pour lui dire de quel côté tu vas. Si tu dois envoyer des messages, il faut que ces messages soient trompeurs. Il faut faire en sorte que le défenseur ne se rende jamais compte de tes intentions. Dans ce registre, Johann était très spécial. L'Ajax et la Hollande de la période Cruyff ont donné un autre sens au football, ils ont permis à ce sport de passer à une autre étape avec des joueurs qui n'avaient pas de postes fixes et qui défendaient et attaquaient tous ensemble. C'était une vraie révolution dans le football. Zizou, et comme je le disais tout à l'heure, représente l'élégance, le style, la beauté. Des joueurs comme Zidane te font aimer le football. Enfin, Di Stéfano était en avance sur son temps. Je ne l'ai pas vu jouer, certes, mais par rapport à ce que j'ai lu et à ce qu'on m'a raconté de lui, Di Stéfano était un joueur du 21e siècle en 1953. Au moment où tous les joueurs avaient des postes fixes, Di Stéfano participait à toutes les actions de jeu grâce à ses capacités physiques et à son orgueil. Il était partout et transmettait à ses coéquipiers l'envie de gagner qui a fait la grandeur du Real Madrid. Il a ramené ici une mentalité qui n'existait pas auparavant. Nous, en tant que membres de la famille du Real, on éprouvera toujours de la gratitude envers Di Stéfano pour ce qu'il a fait et pour ce qu'il a légué.
Que pouvez-vous nous dire de la Quinta del Buitre ?
Ce fut une belle époque pour le Real et pour le foot espagnol. Mais sans les anciens, on n'aurait rien pu faire. On parle beaucoup de la Quinta, mais la Quinta n'était qu'un complément à un groupe de joueurs chevronnés de haut niveau et un recrutement de qualité réalisé par les dirigeants de l'époque. Il y avait Hugo Sanchez, Gordillo, Maceda, Buyo. On était de jeunes footballeurs avec peut-être beaucoup de qualités, mais on manquait d'expérience et les anciens nous ont mis sous leur coupe. Ce mélange a donné une équipe exceptionnelle, peut-être l'une des meilleures de l'histoire de ce club.
Il vous arrive de vous revoir ?
Oui, on se retrouve souvent. Bon, Pardeza est souvent avec moi puisqu'il travaille au Real. Il m'arrive d'appeler Michel qui est entraîneur du FC Séville, Manolo Sanchis et Martin Vasquez. Oui, on est en contact.
Le Printemps arabe a été très médiatisé en Europe. Avez-vous un avis à donner à ce propos ?
Vous savez, je suis un sportif, je ne suis pas un homme politique. Toutefois, il y a une chose à laquelle j'accorde beaucoup d'importance : le respect des gens. On peut avoir des idées divergentes, mais cela ne nous empêche pas de cohabiter en paix et de se respecter. C'est ma vision globale de la vie.
Il y a de plus en plus de footballeurs musulmans dans les grands clubs. Pensez-vous que la pratique sportive de haut niveau est compatible avec la religion, notamment le Ramadhan ?
Là aussi, je vais devoir donner une réponse globale. Quand un homme se réveille le matin, il doit penser à la meilleure manière d'être heureux mais aussi d'être conforme avec ses convictions, dans ce cas la religion. Tant que ça ne touche pas à la cohabitation générale, je trouve tout à fait faisable la pratique de la religion dans le haut niveau.


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