«L'expérience des dirigeants n'est pas exploitée à bon escient» Le président du conseil d'administration, Azzedine Gana avait annoncé sa démission de son poste suite aux nombreuses critiques dont il a fait l'objet ces derniers temps. Ne pouvant résister à cette terrible pression, il a fini par décider de se retirer du conseil mais il promet de rester un fidèle sponsor au club : «D'abord, je tiens à vous informer que ma décision est mûrement réfléchie et ce, depuis longtemps. Mais pour ne pas envenimer davantage la situation à l'intérieur du club, j'ai fait passer l'intérêt du CRB avant tout en reportant mon départ après avoir bouclé le dossier recrutement qui devrait se faire avant mercredi prochain. Il est clair que le comportement de certains dirigeants m'a énormément surpris, car en ayant finalisé avec les 21 joueurs qui étaient en partance la saison précédente et démarré la saison, on m'a fait savoir que je n'étais pas le bienvenu au club parce que j'étais de Boumerdès. Mais cette remarque n'a jamais été évoquée lorsqu'on avait besoin de mon argent, raison pour laquelle j'ai pris la décision de couper tout contact avec ces dirigeants afin d'éviter de polémiquer.» «L'expérience des dirigeants n'est pas exploitée à bon escient» «A mon arrivée au club, je croyais avoir trouvé des personnes dévouées qui sont au club depuis plusieurs années. Je me suis confié à eux, car vu l'expérience dont ils disposent je me suis dit que ma mission sera certainement aisée en leur présence, mais grande fut ma surprise lorsque j'ai découvert les coups bas incessants. Je ne dirai pas que ces responsables n'aiment pas le club, mais on n'aime que le Chabab gagne sous la coupe de Gana. Je suis arrivé à la conclusion que tout le monde aime le club à sa manière, moi j'ai mis de mon apport personnel sans attendre rien au retour parce que ma manière à moi est d'apporter et tenter d'hisser le club encore plus haut. Mais il est impossible d'atteindre cet objectif, car la manipulation m'empêche de mettre en application mon plan de travail. Ce comportement m'irrite au plus haut point, il n'honore ni ses auteurs et encore moins ce grand club qu'est le CRB.» «Je n'ai jamais promis 20 milliards» «Cette histoire des 20 milliards est à mon avis un scénario monté de toutes pièces par un ou plusieurs des membres du conseil d'administration. J'ai effectivement parlé de cette somme au sein du conseil en leur affirmant que je suis prêt à débourser 20 milliards de centimes mais je dois devenir l'actionnaire majoritaire comme l'a fait Haddad à l'USMA. La réaction d'un actionnaire a été des plus virulentes, en rogne, il s'est levé et m'a répondu en tapant sur la table «Il n'en est pas question, c'est une éventualité à oublier carrément» et de lui répondre dans ce cas, il ne m'est pas possible de mettre cette somme au club, et c'en est resté là. Maintenant pour me mettre les supporters sur le dos, on me réclame 20 milliards que j'avais promis mais la réalité et que je n'ai rien dit de tel.» «C'est moi qui ai décidé d'ôter le logo Bellat des maillots» «L'espace réservé pour une saison sur le maillot a rapporté au Chabab du temps de Kerbadj un milliard de centimes que le journal Le Temps d'Algérie a dû s'acquitter alors que Bellat en a bénéficié des mêmes faveurs en ne déboursant que 100 millions de centimes, j'ai trouvé cela incompatible avec la politique du club qui avait souvent besoin de renflouer ses caisses mais pas avec ces pratiques. On m'a dit que Bellat est un actionnaire qui peut nous aider durant la saison, mais j'ai insisté et j'ai réussi à les convaincre. Je tiens à informer l'opinion sportive que les 500 millions remis par Bellat à la direction sont une dette pour le club, il n'en a pas fait don comme on le laisse entendre. Cet actionnaire, dois-je le souligner, mérite bien évidemment tout mon respect, mais il faut rendre à Cesar ce qui appartient à Cesar. Car même concernant les jeunes catégories, c'est Gana qui a pris en charge ce volet, j'ai moi-même payé la facture d'un montant de 240 millions de centimes pour équiper tous les jeunes. Alors que représentent 180 millions annuels de Bellat face aux dépenses qui dépassent le milliard durant toute la saison.» «Pourquoi les joueurs ciblés nous fuient ?» «Je pense qu'on ne peut recruter un joueur qui n'avait d'autres intentions à passer à la table des négociations que pour faire monter les enchères, c'est vrai et je n'en disconviens pas. Mais les supporters doivent savoir que ce ne sont pas à cause des offres ou faute de projet sportif, la réponse est que ces joueurs avaient peur de se retrouver sur le banc, car connaissant la valeur de notre effectif où l'équipe-type est connue. Nous avons déjà affirmé que le but recherché était de se renforcer, d'où la méfiance de certains à vouloir aller ailleurs. Le cas de Mesfar est plus qu'édifiant, nous lui avons proposé 90 millions, mais il a exigé une place de titulaire, ce qui est anormal à mon avis, ensuite il est allé signer au CABBA pour 110 millions par mois.» «Belakhdar n'a pas été sincère» «Pour ce joueur, je dois vous dire qu'il nous a bernés du début jusqu'à la fin, moi j'ai cru en sa parole et d'ailleurs notre offre a été supérieur à celle de la JSK, nous nous sommes mis d'accord pour un salaire de 150 millions alors que les Kabyles lui ont offert dix de moins. J'ai demandé à Ammour d'intervenir et m'accompagner au domicile de Belakhdar, mais ce dernier nous a affirmé qu'il ne pouvait nous recevoir car il était très occupé, la vérité est qu'il était à Alger en train de négocier avec les dirigeants de la JSK.» «Nessakh, Benaldjia acquis, Hamiti sur la bonne voie» «Concernant les nouvelles recrues, je pense que Messaoudi est une valeur sûre que pas mal d'équipes étaient sur ses traces, c'est le joueur de couloir qui nous manquait. Khodi a été recruté pour renforcer le banc de touche, on n'a pas libéré Aksas ou Mammeri pour lui permettre de venir. Concernant Sahraoui, ce joueur nous dit-on a beaucoup de qualités, il est meneur de jeu et a été le capitaine de la formation de Médéa. Quant à Chouih, en lui signant son contrat, Dahmane Hamza a immédiatement réclamé ses papiers, ce qui prouve de la valeur de ce portier. Nous avons l'accord de la direction de l'USMA pour nous céder à titre de prêt le latéral gauche Nessakh et le milieu de terrain Mehdi Benaldjia, on ne peut les considérer Belouizdadis, il nous reste à rencontrer le manager de Hamiti pour finaliser.» «Harkat plutôt que Benabderrahmane» Le recrutement de Harkat a fait jaser tous les supporters du Chabab, mais je suis certain qu'ils ont été manipulés par des forces occultes pour faire avorter le transfert. Mais je tiens à préciser que Harkat sera gardé dans l'effectif belouizdadi, et j'en fais une affaire personnelle car si je cède à la revendication de la rue alors ce n'est plus la peine que je préside. Ou bien je ne suis là que pour dépanner, comme on me l'a fait certains dirigeants la saison dernière. J'ai dû payer 4 milliards de centimes pour faire prolonger les cadres. Pourquoi ces inconditionnels ne s'étaient pas manifestés lorsque nous avions dans l'effectif une dizaine de joueurs payés et qui ne jouaient pas ? Maintenant Harkat est devenu une affaire d'Etat, on fait des marches pour résilier son contrat, alors je dis non ce joueur est avec nous n'en déplaise à certains. Quant à Benabderrahmane, nous avons décidé de le libérer, car il ne pouvait pas reste. Benabderrahmane devait quitter le CRB et on lui a remis ses papiers pour aller signer où il le voudra, je pense qu'il faut tourner la page pour son bien.» «Le CRB ne se gère pas dans les cafés» «J'ai souvent affirmé que je ne peux jamais gérer une quelconque pression, et cela tous les dirigeants le savent. J'ai par conséquent ouvert une brèche à mes détracteurs, pour me faire subir une pression insoutenable. Ils ont réussi dans leur mission, mais le CRB n'en sortira pas grandi et vainqueur. Gana n'est pas éternel et ce que j'ai fait pour le Chabab n'est pas à regretter, car même après mon départ du conseil je resterai un des fidèles supporters et un véritable pourvoyeur de fonds de l'équipe. Je suis prêt à dépasser ce que donne Nedjma par exemple et ce, pour l'intérêt uniquement du club. J'ai voulu louer une villa pour en faire le siège du club, mais rapidement des voix se sont élevées pour m'en empêcher. J'ai dit que je prenais en charge la location d'un montant de 100 millions de centimes par an, mais on n'a pas voulu ils veulent clochardiser le club en lui préférant les cafés. Ce n'est pas le CRB que je veux représenter, le club mérite un bureau digne de son standing où on pourra recevoir nos hôtes dignement avec protocole et tout ce qui s'en suit. Malheureusement, les esprits rétrécis en ont décidé autrement, dommage !» Des supporters se sont déplacés à Boumerdès pour le rassurer Plusieurs inconditionnels belouizdadis ont pris la route vers Boumerdès à la rencontre du président Azzedine Gana. Ces fans de Salembier qui, faut-il le souligner, ne sont pas avec Gana mais ne sont pas non plus contre, ce qui les intéresse, c'est la stabilité du club et l'avenir de leur équipe favorite, le CRB. La rencontre a bel et bien eu lieu, le groupe de supporters a tenu un langage direct et sincère à la direction de Gana : «Nous nous sommes déplacés pour demander à Gana de revenir sur sa décision de partir, car le moment est vraiment inopportun pour cela. Les supporters du CRB ne veulent nullement revivre le scénario de la saison précédente, on sait que le président a commis des erreurs mais ce n'est pas à cause de cela qu'il doit quitter le club. Le CRB a grandement besoin de sérénité et de stabilité pour avancer, d'où notre déplacement. Nous tenons ainsi à rassurer Gana de toute notre confiance.»
