Serrar : «Ils sont partis, grand bien leur fasse !» C'est hier matin que Yaya s'est présenté à la table des négociations en compagnie de son frère et un de ses amis, au niveau du siège du club sétifien. Il posera ses conditions qui seront très vite acceptées. Yaya percevra un salaire mensuel net de 60 millions et le versement immédiat de quatre mensualités. Le montant de la mensualité qui est porté sur le contrat est de 80 millions de centimes. «On ne peut que progresser à l'Entente» Quelle est la durée du contrat que vous venez de signer ? Deux années renouvables. Nous nous sommes très vite entendus sur ce point avec le président Serrar. Cette période nous convient à tous les deux. Il y a, cependant, une clause qui permet le renouvellement du contrat pour une année supplémentaire et cela en cours de saison. Avez-vous eu ce que vous vouliez sur le plan financier ? Je peux vous dire que je suis amplement satisfait, même si certains présidents qui voulaient s'attacher mes services m'ont proposé un peu plus. Les négociations sur le plan financier n'ont pas duré très longtemps. Pourquoi donc avoir choisi l'ESS, alors que vous auriez pu avoir un salaire plus conséquent ailleurs ? Il n'y a pas que l'argent qui a guidé mon choix. Il y a à Sétif la possibilité de progresser et d'apprendre convenablement son métier. Les challenges sportifs sont ceux rêvés par tout joueur du championnat national. Les infrastructures dont dispose le club sont magnifiques et il y a un public très nombreux et très fidèle. La présence d'un effectif de qualité a aussi pesé dans mon choix. De toutes les façons, je pense avoir fait le bon choix en venant à Sétif. Il vous faut maintenant vous imposer dans l'équipe, y avez-vous pensé ? Les choses du terrain ne m'inquiètent pas du tout. Je connais ma valeur et la concurrence ne me fait pas peur. Il y a d'excellents attaquants à Sétif et il me faut cravacher pour espérer décrocher une place de titulaire. Nous croyons savoir que plusieurs formations voulaient s'attacher vos services, Quelles sont-elles ? Il est inutile de les évoquer, cela ne sert à rien puisque je me suis engagé avec l'ESS. Je peux seulement vous dire que ce sont surtout des formations de l'Ouest et du Centre. En réalité, c'est à Serrar que j'ai donné ma parole en premier et il n'était pas question de revenir là-dessus. Et en ce qui concerne votre ancien club, le MOB ? Je pense avoir été correct avec les dirigeants de mon ancien club. Les supporters comprendront mon choix. Je ne garderais que d'excellents souvenirs de mon passage au MOB. Que promettez-vous aux supporters sétifiens ? Tout simplement que je donnerais, comme à mon habitude, le meilleur de moi-même et justifier la confiance qui a été placée en moi. Après les départs de Benmoussa et Djabou, Sétif fait sa mue Serrar : «Ils sont partis, grand bien leur fasse !» Ceux qui faisaient l'ossature de l'équipe, la saison passée, se sont engagés ailleurs ou sont prêts de le faire, après avoir quitté le bateau sétifien. Si certains d'entre ceux qui ne feront pas partie de l'effectif la saison passée n'ont que très peu été utilisés, d'autres par contre étaient des pièces maîtresses de l'échiquier d'Alain Geiger, l'ancien coach de l'ESS. Ceci est surtout valable pour Djabou et Benmoussa. Ces derniers n'ont raté que très peu de matchs, et quand ils l'ont fait, cela était suite à des blessures ou des suspensions. Bien sûr, Serrar a bien tenté d'en retenir quelques-uns à Sétif mais tout un chacun est en droit de se demander si tout a été tenté pour cela. En réalité, le seul joueur que Serrar a voulu garder et a mis pour cela, sur la table, une contrepartie financière conséquente, c'est Hachoud. Ce dernier ne veut, en réalité, rien savoir, c'est en Europe qu'il veut jouer et pas ailleurs. Certains joueurs se sont vus signifier et cela, indirectement que le club ne comptait pas du tout sur eux pour l'exercice à venir. Tous ces départs ne semblent pas du tout inquiéter le président de l'ESS qui nous l'a d'ailleurs dit clairement : «Des joueurs ont quitté le club ou sont sur le point de le faire, en ce début de saison et cela fait partie du cours normal des choses. Nous étions prêts à faire des sacrifices pour garder quelques-uns de nos joueurs qui ont choisi de partir. Nous n'avons à avoir aucun regret car je suis persuadé qu'il n'y a pas un joueur au monde qui peut se vanter d'être irremplaçable. Nous allons faire un recrutement de qualité et ce sont les joueurs qui sont avec nous qui méritent toute notre attention, pas ceux qui ne sont plus là.» S.B. Merbah attendu à Sétif Le défenseur latéral du NAHD Merbah a donné son accord pour se rendre ce mardi à Sétif. Il n'est pas contre l'idée de porter les couleurs de l'ESS pour peu, a-t-il dit, qu'il soit estimé à sa juste valeur. L'ESS a perdu sa force de frappe ! Les fans et les responsables de l'ESS doivent s'en faire une raison, Benmoussa a bel et bien signé, jeudi passé, un contrat de deux ans avec l'USMA. L'officialisation de son transfert s'est donc effectuée, en contrepartie d'un salaire mensuel de 180 millions de centimes. C'est exactement ce que lui avait proposé Serrar qui a même dit que cette somme pourrait être revue à la hausse. Benmoussa nous a indiqué que son objectif en signant à l'USMA est de remporter des titres. Il a confirmé son engagement pour deux saisons avec le club de Soustara et après le départ de Djabou, l'ESS a perdu deux de ses meilleurs baroudeurs. Meguenni : «On a été ingrats avec moi» La réaction de colère de Meguenni est en réalité une demi-surprise. Sur le plan sportif après ses prestations, pour le moins non convaincantes, Alain Geiger le confinera au rôle de remplaçant. Meguenni évolue dans le même registre que Belkaïd et Diss. Depuis la fin de la saison, il nous dira qu'aucun dirigeant n'est entré en contact avec lui et que le club lui était redevable de neuf mensualités. Cette façon de faire fait croire que les responsables du club veulent prendre la décision de se passer des services de Meguenni. Dépité, il nous dira ce qui suit : «On a été ingrats avec moi et je ressens un sentiment d'injustice.» «Qu'on me paie mon dû !» Meguenni a jugé irrecevable les raisons qui ont été évoquées pour expliquer sa mise à l'écart et il a décidé de ne pas baisser les bras. Il exige, tout simplement, le paiement de son dû et il est prêt à effectuer toutes les démarches pour cela. «Pour ce qui est du terrain, comment peut-on me juger alors que je n'ai joué que quelques matchs en tant que titulaire et que je suis entré en cours de jeu lors de certains autres ? Je pense avoir montré ma bonne foi en répondant très vite à l'appel du club quand il était en difficulté. J'ai fait d'énormes sacrifices pour revenir au top. Cela fait plus d'un mois que je réclame mon dû et, croyez-moi, je ne vais pas me laisser faire.Je ne me tairais que lorsque j'aurais touché la totalité de mon argent. Le dernier délai est passé et je demanderai dès demain l'arbitrage de la commission des litiges. J'irais même plus loin s'il le faut», menace-t-il. D'un autre côté, Meguenni nous dira que si un accord à l'amiable est trouvé il insistera pour qu'au moins six mensualités lui soient versées immédiatement. Plutôt un bloc La stratégie, pour cela est assez simple. Il s'agit de faire un recrutement massif, au niveau des divisions, autres que la L1, et de procéder à la sélection des meilleurs d'entre eux. En parallèle, il est fait un recrutement judicieux de joueurs connus pour leur abnégation sur le terrain. Ces infatigables travailleurs ne sont pas nécessairement des joueurs qui brillent par leurs qualités techniques, en revanche ils sont très précieux dans une équipe. «Je ne crois pas aux individualités, car le football est d'abord un sport collectif. Nous avons de par le monde mille et un exemples qui démontrent qu'avoir des grands noms ne veut pas dire obligatoirement qu'on a une équipe», nous dira Serrar. L'équipe de Sétif, version 2012-2013, s'apparentera donc plutôt à un bloc où, pratiquement, aucun nom n'émerge, mais qui a les qualités voulues pour gêner les meilleurs. Le nouveau look du club Pratiquement tout va changer pour cette équipe de Sétif. Il y a d'abord la conception et l'approche qu'aura l'entraîneur qui sera en poste, du football. Ce dernier doit totalement approuver le choix fait par la direction du club de reconstruire l'équipe et cela en se basant sur des joueurs qui ne proviennent pas forcement de la L1. Plusieurs éléments qu'a recrutés la direction du club sétifien ont une certaine expérience des rudes batailles qui sont livrées dans le rude championnat de L2 et tout cela dans un certain anonymat dont tout un chacun veut sortir. Briller au plus niveau est déjà en soi, une source de motivation sans pareil et c'est surtout cela que misera le nouveau coach qui aura entre les mains cette pâte qui, pour le moment, est encore malléable. Le technicien en place doit savoir y faire quand il s'agit de former un bloc homogène, essentiellement fait de joueurs qui ont faim de gloire et de notoriété.