«Notre objectif est d'aller au Brésil» Comment Soudani passe-t-il ses vacances ? Je profite de l'occasion pour passer le maximum de temps en compagnie de ma famille, après une longue absence due à mes obligations avec l'Equipe nationale et mon club au Portugal. J'ai aussi profité de ces jours pour célébrer mes fiançailles. Ne pensez-vous pas que la durée des vacances est insuffisante au vu des gros efforts que vous avez fournis ? Un joueur a besoin de repos suffisant pour qu'il puisse récupérer et se préparer pour le prochain exercice. Mais nos obligations avec l'Equipe nationale nous ont obligés à nous sacrifier et d'écourter nos vacances. C'est avec une grande fierté qu'on défend les couleurs nationales. On était même prêts à sacrifier nos vacances si cela était nécessaire. Mais vous avez effectué un stage de 45 jours... On n'a pas senti le temps passer, on était comme des membres d'une seule famille. Certains ont quitté le centre de Sidi Moussa en pleurs. On a passé de bons moments, en dépit de la charge des entraînements et de l'accumulation des matchs. A ce point, le groupe est solidaire ? Tout à fait, nous avons un groupe solidaire qui se met au service de l'Equipe nationale. Le fait de rester 45 jours consécutifs sans qu'aucun incident n'ait été soit signalé est une preuve qu'on forme une seule famille. En plus, les résultats que nous avons réalisés ont contribué à créer une certaine ambiance dans le groupe. La façon dont vous célébrez personnellement les buts de Slimani est une preuve de l'esprit de solidarité du groupe, n'est-ce pas ? Croyez-moi, j'étais content pour les performances de Slimani, comme s'il s'agissait de moi-même. La confiance de Halilhodzic l'a mis sous une pression terrible. Mais il a su saisir sa chance pour prouver qu'il mérite cette convocation en Equipe nationale. Il a donné une bonne image du joueur local. Comment expliquez-vous cette entente entre vous deux sur le terrain, alors que vous n'avez pas trop joué ensemble ? Je ne vois pas les choses sous cet angle. On a peu joué ensemble, mais on a travaillé beaucoup aux entraînements et lors des matchs d'application. Slimani est un joueur intelligent qui sait se positionner dans la surface de réparation. C'est ce qui m'a facilité la tâche pour m'entendre avec lui, sans omettre les conseils du sélectionneur. L'illustration de fort belle manière de Slimani est-elle une réponse à ceux qui doutent du joueur local ? Je suis contre les ceux qui raisonnent de cette manière, la sélection est la priorité de tous les joueurs algériens, qu'ils évoluent à l'étranger ou dans le championnat local. Il y a, certes, des différences entre le joueur local et le professionnel, notamment au niveau de la discipline tactique, mais le joueur local a fait ses preuves depuis longtemps. Soudani se considère-t-il comme un joueur local ou professionnel ? Je suis algérien, et le plus important est de défendre les couleurs de l'Equipe nationale. Mais je dirai que je suis un produit 100% local. J'ai grandi en Algérie et j'ai fait mes preuves dans le championnat local, avant de devenir professionnel. Qu'est-ce qui manque au joueur local pour s'imposer en sélection ? La seule chose dont a besoin le joueur local est la confiance du sélectionneur. Il ne peut rien prouver, s'il est sur le banc des remplaçants. (On le coupe) Votre cas est la meilleure preuve. Vous avez marqué trois buts en autant de matchs lorsqu'on vous a donné votre chance ... Je n'ai fait que mon devoir. Le sélectionneur m'a donné une chance et je me suis dit au fond de moi-même que je dois la saisir. Il est vrai que j'ai marqué trois buts grâce au travail que j'ai effectué aux entraînements. Mais sans le soutien de mes camarades, je n'aurais rien fait. Le merveilleux public devant lequel on joue au stade de Blida vous pousse à vous surpasser pour ne pas le décevoir. En dépit de votre bon rendement contre le Rwanda, vous vous êtes retrouvé sur le banc des remplaçant lors du match suivant, cela ne vous a-t-il pas dérangé ? Il ne faut pas voir les choses de cette façon, les matchs sont différents, et le sélectionneur a le droit d'utiliser les joueurs selon sa vision des choses. Il y a 20 joueurs et c'est tout le monde qui veut jouer et s'imposer. Maintenant si tous les joueurs pensent de cette façon, on aura sûrement des problèmes. J'aurais aimé jouer, mais j'ai respecté les choix de l'entraîneur et je ne suis pas fâché. Est-ce la mentalité de Soudani ou vous l'avez appris au Portugal ? Je ne vous mens pas que la saison difficile que j'ai vécue à Guimaraes m'a appris beaucoup de choses, la patience surtout. Je suis devenu professionnel, je respecte les choix de l'entraîneur sans froncer les sourcils. J'ai bien débuté avant que la blessure ne vienne freiner mon élan. Mais je suis revenu lors des dernières journées du championnat, ce qui s'est répercuté positivement sur mon rendement en sélection. Votre blessure constitue un mauvais souvenir lors de votre première saison à Guimaraes, n'est-ce pas ? Absolument, sans cette blessure, j'aurais réussi une meilleure saison. Mais c'est le destin. Le plus important est que je me suis rétabli et j'essaierai de rattraper mon retard. Même si je n'ai pas beaucoup joué, j'ai appris beaucoup de choses sur le professionnalisme. Le paradoxe est que Soudani n'a pas été convoqué lors de la saison à l'issue de laquelle il a été buteur du championnat, alors qu'il a eu sa chance la saison lorsqu'il a peu joué et peu marqué ? Les circonstances ne sont pas les mêmes. Il y a deux saisons, après notre participation au CHAN, il n'y avait pas beaucoup de matchs. J'ai été convoqué pour la première fois lors de la rencontre contre le Maroc par Abdelhak Benchikha. Mais la blessure que j'ai contractée à Marcoussis m'a éloigné de la sélection. A l'époque de Saâdane, il y avait une bonne équipe et il était difficile de s'imposer. Comment est votre relation avec Halilhodzic réputé pour sa rigueur ? Il y a un respect mutuel, à l'instar des autres joueurs. Il est en train de faire son travail et donner le maximum. De mon côté, j'essaie de donner tout ce que j'ai. Le courant passe bien entre nous. Sentez-vous qu'il vous fait confiance ? Absolument, s'il n'avait pas confiance en moi, il ne m'aurait pas convoqué. Tant que je suis dans le groupe et que je joue, cela veut dire qu'il est satisfait de mon rendement. Vous vous entendez avec tout le monde dans le groupe, n'est-ce pas ? C'est vrai, je m'entends avec tous les joueurs qui sont des fils de bonnes familles. Il est facile de s'intégrer dans ce groupe. Lorsque vous avez marqué un but, vous vous êtes dirigé vers Boudebouz pour faire un geste qu'il est habitué de faire. Quel en est le secret ? Ça reste entre lui et moi (il rit). Aurait-il prédit que vous alliez marquer ? C'est une affaire entre nous deux que je ne peux pas révéler au grand public. Je profite de l'occasion pour le saluer via votre journal. Revenons au parcours des Verts, trois victoires et une défaite, est-ce un bilan positif ? Positif, sans aucun doute ! Gagner trois matches sur quatre ne peut qu'être positif. On a prouvé qu'on est une bonne équipe et j'espère qu'on sera à la hauteur des attentes de notre public. La défaite du Mali vous a-t-elle affectés ? Non, pas du tout, ce n'est qu'un match. Nous devons à présent penser aux prochaines échéances. Il faut penser aussi à se distinguer dans nos clubs respectifs qui nous assurent nos salaires. Votre agent Aklil nous a dit qu'il est en train de vous chercher un meilleur club en Europe... Je ne sais pas. Je suis en Algérie depuis un moment, je ne sais pas ce qui se passe vraiment dans mon club. Une fois au Portugal, je vais en parler avec mes dirigeants. Vous allez donc rencontrer vos dirigeants, avant de trancher la question de votre avenir ? Je ne vous cache pas mon envie de rester à Guimaraes. Je me plais dans ce club où je monte crescendo. Mais je ne peux rien dire, avant d'avoir rencontré mes responsables. Dans quel championnat souhaiteriez-vous évoluer ? Je n'ai pas de préférence. Le plus important, c'est de jouer et de progresser encore. Mais dans quel championnat rêvez-vous de jouer ? Le championnat anglais, tous les joueurs rêvent de jouer un jour dans ce championnat que je considère comme le meilleur au monde. Quels sont vos objectifs avec la sélection ? La Coupe du monde ! Aller au Brésil, c'est l'objectif de tout le groupe. Etes-vous capables de le réaliser ? Tout à fait. On est capables de réaliser ce rêve. Nous avons excellent groupe capable de réaliser des miracles. On a faim de victoires, on veut aller le plus loin possible en Coupe d'Afrique et en Coupe du monde. Ne craignez-vous pas d'affronter le Maroc qui nous a éliminés lors de la dernière édition ? Non, pas du tout. On se prépare avec le plus grand sérieux, sans se soucier de l'adversaire. En revanche, je sais que nos adversaires craignent l'Algérie. Nous allons essayer d'accomplir convenablement notre mission. Qui est le joueur avec lequel vous vous entendez le plus sur le terrain ? Je m'entends avec tout le monde, chaque joueur a son poids dans l'équipe. Mais j'ai quand même un penchant pour Lacen qui joue sur mon côté. Ses passes me régalent. Avec quel joueur rêviez-vous de jouer en sélection et qui n'est plus là ? Peut-être Meghni qui a beaucoup de talent. Peut-être que j'aurais cette occasion, s'il revient un jour en sélection. Suivez-vous l'actualité de votre ancienne équipe, l'ASO Chlef ? Absolument, je suis un enfant de Chlef donc supporter de cette équipe. Je suis content de sa qualification à la phase de poules de la Ligue des champions. Je leur souhaite bonne continuation. Pensez-vous à votre ville lorsque vous êtes à Guimaraes ? Tout à fait. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ma ville me manque, quand je suis à l'étranger. La chaleur ou autre chose ne me dérange pas, je suis un enfant de Chlef et je ne peux pas l'ignorer.
