Casillas a eu pitié pour l'Italie. Deuxième entraîneur de l'Histoire à remporter un Mondial et un Euro, Vicente Del Bosque loue l'intelligence de ses joueurs. Le sélectionneur espagnol a encore de l'ambition pour la Roja. Quelle analyse faites-vous de cette finale ? Vicente Del Bosque : L'Italie a fait un grand tournoi. Elle n'a pas eu de chance avec la blessure de Thiago Motta. Cela a mis fin à ses espoirs. De notre côté, nous avons livré un grand match. Après le premier but, les Italiens se sont montrés dangereux, mais nous avons eu une bonne réaction. Nous sommes très heureux. Ce succès est historique. Toute l'Espagne va passer une nuit extraordinaire. A quoi attribuez-vous l'incroyable réussite de la Roja? Nous avons tout simplement une génération exceptionnelle. Ils pratiquent un jeu qu'ils connaissent par cœur. En menant l'équipe à la victoire en 2008, Luis Aragonés nous a montré le chemin. Il n'y avait plus qu'à continuer. Désormais nous devons regarder vers le futur. D'autres challenges nous attendent : les qualifications aux Mondial 2014, la Coupe des Confédérations où nous devrons bien représenter l'Europe. Vous attendiez-vous à un succès aussi large en finale ? Perdre 4-0, ça arrive. Nous aussi on s'était inclinés sur un score identique en amical contre le Portugal. Encore une fois, l'Italie n'a pas eu de chance, alors que tout a marché pour nous. C'était un grand match, mais n'oubliez pas non plus qu'on a eu un jour de récupération de plus. Contre l'Italie, vous avez une nouvelle fois évolué sans véritable attaquant de pointe. Avez-vous la sensation d'avoir changé le football pour toujours ? Je ne pense pas qu'il n'y ait qu'un football. L'important, c'est de marquer des buts. Alba a marqué un super but en contre-attaque. Arbeloa combine beaucoup avec Fabregas et Silva, Nos joueurs sont intelligents. Notre équipe est équilibrée. Même si nous disposons d'attaquants dans notre sélection, nous avons décidé de jouer avec des joueurs qui correspondaient davantage avec notre style de jeu. Comment envisagez-vous l'avenir ? Il faudra tenir compte de nos joueurs, de ceux qui pourraient prendre leur retraite. Mais pour moi, le chemin que nous voulons suivre est clair. On ne pense pas qu'au Brésil (ndlr, où se disputera la Coupe du monde 2014), mais aussi à après. ------------------ Retour au pays triomphal de l'équipe d'Espagne Les joueurs de la Roja sont rentrés, lundi, en Espagne. Le pays tout entier a réservé un triomphe à son équipe de légende, au lendemain de la victoire écrasante sur l'Italie (4-0) en finale de l'Euro-2012, en Ukraine. Les champions d'Europe ont été reçus cet après-midi par le roi d'Espagne. Ils ont ensuite pris un bus à impériale pour traverser la ville. Le terminus de cette promenade qui s'est effectuée à petite allure est la place Cibeles où une foule en liesse se pressait déjà cet après-midi. Une estrade géante a été spécialement montée pour les célébrations. Pour limiter les risques de malaises, les pompiers aspergent en continu la foule avec de l'eau, car certains supporters étaient sur place depuis plusieurs heures. ------------------ L'équipe d'Espagne va faire exploser ses recettes de sponsoring ! A la différence de l'équipe de France, dont les revenus de sponsoring risquent, une nouvelle fois, de souffrir de la mauvaise image des Bleus après l'Euro 2012, l'équipe d'Espagne s'attend à une véritable explosion des ses revenus liés aux partenaires, après le titre de champion d'Europe obtenu dimanche. Selon L'Expansion, ces derniers pourraient augmenter de 35%, alors que la plupart des contrats de sponsoring (qui représentent un pactole de 27M€ par an) de la bande d'Iker Casillas vont bientôt arriver à terme. Pour les marques actuellement liées à la Roja, les performances sportives des joueurs espagnols sont une aubaine. La société Iberdrola, par exemple, estime le retour sur investissement de son partenariat multiplié par 4. Il est vrai que quand Chevrolet ou encore Cruzcampo se sont associés à l'équipe d'Espagne en 2008, il était difficile d'imaginer la sélection marquer l'histoire du football en remportant les 3 compétitions majeures des 4 années suivantes. ------------------ Une partie de la prime des joueurs reversés pour construire la cité du football Dans la Squadra Azurra, il y a eu un consensus. Selon la Fédération italienne, tous les joueurs ont ainsi «manifesté l'intention de reverser leurs primes de l'Euro aux victimes des tremblements de terre en Emilie-Romagne» survenus les 20 et 29 mai, qui ont fait 25 morts et causé pour plusieurs milliards d'euros de dégâts. Du côté de la sélection espagnole, une partie de la prime de chaque joueur sera reversée pour les différents travaux des installations sportives de la cité du football, où ont lieu les rassemblements des équipes nationales. ------------------ Casillas a eu pitié pour l'Italie L'Italie et l'Espagne sont rentrées chez elles, les fans les ont accueillies. Un peu plus chaudement à Madrid qu'à Rome, mais l'Euro est bel et bien derrière les joueurs. Et pourtant, dans la presse, on décortique encore la finale, remportée dimanche par l'Espagne (4-0), largement supérieure à l'Italie. Selon une vidéo disponible sur YouTube, on voit clairement Iker Casillas demander à l'arbitre d'arrêter la partie, alors que l'Italie sombre. Nous sommes alors dans les arrêts de jeu et les Azzurri évoluent à 10 depuis la sortie de Thiago Motta sur blessure à l'heure de jeu. Capitaine de le Roja, Casillas a interpellé l'arbitre de surface en lui demandant de siffler la fin du match : «Arbitre, arbitre. Respect pour l'Italie. Il y a 4-0». Quelques secondes plus tard, la finale prenait fin. Il en est à son 10e match à élimination directe sans encaisser L'Espagne n'a pas concédé le moindre but dans les rencontres à élimination directe au cours des trois derniers tournois qu'elle a remportés. Le dernier homme à avoir inscrit un but à Iker Casillas dans un match à élimination est Zinédine Zidane lors du huitième de finale du Mondial 2006 France-Espagne remporté 3-1 par les Bleus. Casillas et l'Espagne n'ont plus encaissé de buts dans les 10 rencontres à élimination directe de l'Euro 2008, du Mondial 2010 et de l'Euro 2012, qui s'est terminé dimanche. Soit une cage inviolée depuis 990 minutes dans ce genre de rencontres. ------------------ Ballon d'Or Qui pour succéder à Messi ? Cela fait 3 ans que Léo Messi remporte le Ballon d'Or. Cette année, il se pourrait qu'il ait un successeur. Alors mis à part le triple tenant du titre, qui peut prétendre à la récompense individuelle suprême cette année ? Nos confrères de Chronofoot vous donne 5 prétendants possibles. Andrès Iniesta, le virtuose Déjà passé de très près pour le Ballon d'Or en 2010, 2e derrière Messi, le joueur du Barça semble s'en rapprocher une fois de plus. Le meneur de jeu est toujours plus fort. A chaque fois qu'Iniesta a la balle, on sait qu'il va se produire quelque chose. Le joueur joue juste, intelligemment, et est décisif, très souvent. Le milieu de l'Espagne est même élu meilleur joueur de l'Euro par l'UEFA. Il fait surtout partie de l'équipe qui remporte le triplé historique : Euro-Coupe du monde-Euro de 2008 à 2012. Iker Casillas, l'ange gardien On n'avait jamais vu ça. Plus de 510 minutes sans prendre de but dans un Euro. Casillas l'a fait. Il fait partie de cette équipe d'Espagne dite invincible. Aucune défaite dans la compétition. Le gardien du Real est un leader technique naturel sur le terrain comme dans les vestiaires. Un joueur calme et jamais rassasié par la gagne. Il détient le record de victoires en sélection : 100 victoires sur 137 matchs avec la Roja. Des stats qui en disent long sur le talent du portier madrilène. Casillas est décisif durant tout l'Euro. De l'arrêt sur la tête de Rakitic contre la Croatie à la séance de tirs au but remportée face à Rui Patricio et le Portugal. C'est un gardien de légende. A son palmarès, une Coupe du monde (2010), deux Euros (2008-2012), et deux Ligues des champions (2000-2002). Un sérieux candidat au titre de meilleur joueur mondial. La récompense individuelle désigne souvent des joueurs offensifs, à tort. Un seul gardien a remporté le Ballon d'Or : Lev Yachine en 1963. Cristiano Ronaldo, l'éternel second Déjà lauréat du Ballon d'Or 2008, le Portugais rêve de doubler la mise. Depuis que Messi explose tous les compteurs (2009), il arrive toujours en seconde position pour le titre de meilleur joueur du monde. Cette année, le Lusitanien bénéficie de l'Euro pour passer devant l'Argentin. En a-t-il assez profité ? Certes, il marque 3 buts mais il manque de précision. L'attaquant touche 3 fois les montants dans la compétition. Enfin, le Portugais ne pèse pas en demi-finale face à l'Espagne. Andrea Pirlo, il maestro La sentinelle de la Nazionale est l'homme du match lors de chaque rencontre, de Italie-Croatie à Allemagne-Italie. Une performance hors norme. A 34 ans, il semble au meilleur de sa forme, comme Zidane en 2006. Cette année avec la Juventus, il est invaincu en Serie A. Il maestro dispose aussi d'un palmarès digne des plus grands joueurs de l'Histoire : champion du monde en 2006 et vainqueur de la Ligue des champions à deux reprises (2003-2007). Fernando Torres, le soulier d'Or L'Espagnol est le buteur le plus prolifique de l'Euro (3 buts) mais pas seulement. Cette année est la plus belle qu'il n'ait jamais vécue en termes de titres. Il remporte la Ligue des champions, la FA Cup et l'Euro. Incroyable pour celui qui est pointé du doigt depuis plus d'un ans pour son manque d'efficacité avec Chelsea. Il marque même le but qui emmène son équipe en finale face au FC Barcelone, en demi-finale retour de la Ligue des champions (2-2). Torres est aussi de cette Espagne qui rafle tout sur son passage. Deux Euros et une Coupe du monde en 4 ans.