Djemili : « J'admire Chaouchi qui m'a fait vibrer, mais je suis au MCA pour bousculer la hiérarchie » Malgré la chaleur torride avec le thermomètre qui indiquait 32° à l'ombre, les joueurs se sont réveillés à une heure matinale. Il était 6h 45 lorsque les camarades de Babouche se sont réunis dans le hall de l'hôtel pour attaquer une journée hyper chargée digne du marathon de New York. L'entraîneur adjoint, Kamel Kaci Saïd a entamé son programme par une première séance qui a débuté à 7h 05 du matin dans la périphérie de la ville. Au menu, un footing d'une demi-heure suivi par des exercices de vitesse et ponctué par du stretching. Et c'est au pas de course comme des militaires que les joueurs ont regagné l'hôtel pour une douche suivi du petit déjeuner. C'était le moment de détente par excellence pour le groupe qui a profité pour s'approvisionner en calories, surtout qu'une heure de musculation se profilait à l'horizon. A dix heures trente, c'était l'heure des braves avec des joueurs qui se sont rendus à la salle de gym du complexe sportif de Wisla pour soulever la fonte et se renforcer musculairement. Plusieurs ateliers ont été mis en place afin de permettre aux joueurs d'effectuer plusieurs rotations. Pendant que certains faisaient le développé-couché pour se muscler les pectoraux, d'autres s'adonnaient au squat avec les flexions des jambes pour donner plus de volume aux quadriceps. Aucune partie du corps n'a été négligée par Kamel Kaci Saïd lequel a décidé de ne ménager personne. A l'issue de cette séance, la plupart des joueurs étaient lessivés et avaient toutes les peines du monde à rejoindre leur lieu d'hébergement, 500 mètres plus haut. Et négocier une côte digne du Mont Ventoux constituait un effort de plus pour les joueurs qui ont pris leur déjeuner avant de regagner leur chambre pour une sieste amplement méritée. Il fallait cependant se réveiller pour la dernière séance de la journée qui a eu lieu à 18h au stade de Wisla sous le regard de quelques curieux et amateurs de la balle ronde. Cette première étape de montagne a mis sur les genoux tout le groupe qui a un petit aperçu de ce qui l'attend lors des prochaines journées avec la prise de fonction de Patrick Liewig et son préparateur physique, Bernard Genès.
Djaghbala dans son élément Au moment d'attaquer le programme de musculation, Abdelmalek Djaghbala s'est retrouvé dès lors dans son élément. D'ailleurs, l'enfant de Touggourt s'en est donné à cœur joie en soulevant la fonte, sans personne pour contester sa suprématie absolue. Avant, c'était Mohamed Benhamou, Fodil Hadjadj et Moussa Coulibaly qui étaient intraitables. Maintenant, les Daoud, Moumen et autres Bouzidi doivent compter avec un Djaghbala qui impose le respect dans la salle. Bensalem reprend avec le groupe mais... Zinedine Bensalem a pu s'entraîner enfin avec le groupe. C'était hier dans la salle de musculation. Pour une fois, Zinou a suivi le programme établi pour le groupe avant de reprendre en solo aux côtés de son ange gardien, le kiné de l'équipe qui ne le lâche pas d'une semelle. Djemili : « J'admire Chaouchi qui m'a fait vibrer, mais je suis au MCA pour bousculer la hiérarchie » Venu pour concurrencer le grand Chaouchi, Houari Djemili a fait ce choix en mesurant le défi qui l'attend. L'ex-portier du Widad n'a pas manqué d'encenser le héros d'Oum Dourman qui l'a fait vibrer comme des millions d'Algériens. On vous a remarqué, depuis le début du stage, très réservé et un peu en retrait du groupe. Avez-vous quelques problèmes d'adaptation ? Pas du tout. Je suis déjà de nature très réservé et puis je ne peux m'incruster dans le groupe sans faire plus ample connaissance. Il me faut toujours un temps d'adaptation. Je connais quelques joueurs qui ont évolué avec moi, comme Yalaoui et Bachiri. Comment trouvez le groupe ? Extraordinaire. Il y a une très bonne ambiance au sein du groupe avec des joueurs très accueillants. Je partage ma chambre avec Yachir qui est un super gars. Et pourtant, sur le terrain, vous êtes loin de votre timidité... Sur le terrain, il faut montrer de quoi on est capable. Je promets aux Chnaoua que je serais à la hauteur de leur confiance. En voyant votre comportement dans le groupe, on a du mal à croire tout ce qui a été dit sur vous du côté de Tlemcen où on vous accuse d'être un calculateur... Je suis outré et surpris à la fois. Je peux vous jurer que je n'ai aucun problème avec la direction. Et pour le prouver, avant de quitter le club on a organisé une collation pour me souhaiter bonne chance. Alors lorsque j'entends ce type de sottise, il est évident que cela me navre car c'est archifaux. Vous avez déclaré que vous étiez fatigué par les stages à Hammam Bourguiba qui ne sont pas du tout attractifs. Et c'est pour cela que vous avez effectué le voyage par avion... Ce sont des mensonges. Mes propos ont été sortis de leur contexte. J'avais dit que le fait de traverser 1200 km pour rallier la Tunisie risquait de nous fatiguer. En ce qui me concerne, pour des raisons familiales et avec l'approbation de la direction, j'avais rejoint Annaba avec Kheris par avion avant de prendre la route. Nous avons rejoint l'équipe vingt-quatre seulement après son arrivée à Hammam Bourguiba. Vous avez été sollicité par le MCO qui vous offrait la possibilité de jouer comme titulaire. Pourquoi avoir opté pour le Mouloudia alors que l'équipe compte dans ses rangs un certain Fawzi Chaouchi ? J'avoue que Haddou m'avait demandé de signer au MCO pour être titulaire alors qu'au MCA j'allais être la doublure de Chaouchi. Et pourtant j'ai refusé car j'avais donné ma parole à Omar Ghrib. Et lorsque ma parole est engagée, je ne reviens jamais en arrière. Maintenant, ma décision a été mûrement réfléchie. Je suis un homme qui aime relever les défis. Et le fait de venir au Mouloudia en est un. C'est un très grand challenge qui s'offre à moi et je dois le relever avec le travail. Et puis c'est un honneur de jouer et de s'entraîner avec Chaouchi qui est, pour moi, le meilleur à son poste en Algérie. On imagine que vous le découvrez ... Effectivement. Et j'ai trouvé un Chaouchi humble, très simple et surtout blagueur qui aime mettre de l'ambiance au sein du groupe. Que vous évoque Chaouchi ? Oum Dourman. En plus de ses qualités techniques face aux Egyptiens il a démontré toute sa force psychologique car aucun gardien en Algérie n'aurait accepté de remplacer au pied levé Gaouaoui dans une rencontre de cette importance suivie par tous les pays du monde à cause du caillassage du bus. Après la grosse performance de Chaouchi au Soudan, je suis sorti comme les millions d'Algériens pour défiler et fêter cette qualification historique. Vous semblez en admiration devant Chaouchi... Je l'admire et je le respecte, mais soyons sûrs que je vais me donner à fond pour le titiller. J'ai travaillé aux côtés de Hadjaoui et Gaouaoui et cela ne m'a pas empêché d'essayer de bousculer la hiérarchie.