«Sous ma présidence, l'ESS a gagné plus de titres que tous les clubs de l'Est réunis ! » Comme nous l'avions annoncé dans notre précédente édition, Serrar a animé, hier, une conférence de presse au niveau de l'hôtel Zidane. Celle-ci a tourné très vite à une «cérémonie d'adieu». Elle se résumera en un monologue du président démissionnaire qui reviendra longuement sur ses 18 années en tant que dirigeant. Il insistera sur le statut que possède actuellement l'ESS et son aura sur le football national, continental et arabe. Le président actuel de l'ESS a, finalement, confirmé qu'il était démissionnaire de son poste de président. «Je suis démissionnaire de la présidence de la société «Black Eagle» .Je suis prêt à céder la totalité des actions du club qui sont miennes à celui qui veut les reprendre», a déclaré Abdelhakim Serrar, qui, jusque-là, est resté de marbre devant toutes les tentatives de le faire revenir sur sa décision. En larmes, le président Serrar a effectué un long synopsis de sa carrière en tant que dirigeant. Il évoquera les bons et les mauvais moments qu'il a vécus. Le président démissionnaire rappellera que, jusqu'à l'heure actuelle, il n'a eu droit à aucune reconnaissance et, qu'au contraire, certains n'avaient pas hésité à le descendre en flammes. «Il y a de cela quelques jours, certaines personnes que je qualifierais d'ingrates, ont évoqué mon nom lors de l'assemblée générale du CSA. Elles diront que je suis la source de tous les maux de l'ESS et que mon départ ne ferait que du bien au club. » Serrar s'effondrera en larmes, avant d'ajouter : «Je laisse ces gens-là à leur conscience. » «Sous ma présidence, l'ESS a gagné plus de titres que tous les clubs de l'Est réunis ! » «Le calcul est facile à faire. L'ESS, sous ma présidence, a gagné plus de titres que tous les clubs de l'Est réunis !» Effectivement, quatre titres de champion ont été conquis par des clubs de l'Est du pays (USM Annaba, USC, CSC, MOC).Il faut ajouter à ces titres, une Coupe d'Algérie pour Hamra Annaba et une Supercoupe pour l'USC. Nous sommes loin des titres gagnés par l'ESS avec, à sa tête, Serrar. «J'ai vécu tellement de belles choses avec ce club». «Je suivrais les résultats de l'équipe. J'ai vécu tellement de belles choses avec ce club. C'est un club qui a des valeurs morales importantes. Maintenant, il faut un consensus pour que tout le monde tire dans le même sens», dira Serrar qui ne manquera pas de préciser : «Les gens qui gravitent autour de l'équipe doivent faire preuve de compétence. Ils doivent servir et non pas se servir. Il y a des gens, à Sétif, qui peuvent mettre leurs compétences au service du club. Ils ont l'œil avisé pour analyser les matchs, pour repérer un bon joueur, donner des conseils etc. Il est dommage de s'en priver.» «L'ESS restera au sommet de la hiérarchie du football national» Après avoir longuement parlé de sa carrière à la présidence du club, Serrar a abordé un volet plutôt technique et il dévoilera un des secrets de la réussite de son club lors de la saison écoulée. «Nous avons changé totalement de politique, en ce qui concerne le recrutement. Ce dernier a été judicieux. La politique du vedettariat ne doit plus être de mise à Sétif. Je suis certain que l'ESS restera au sommet de la hiérarchie du football national. La saison qui vient sera couronnée de réussite car les joueurs qui défendront les couleurs du club sont, pour la majorité d'entre eux, avides de connaître la gloire et de gagner des titres. Ils auront une certaine rage de gagner une fois sur le terrain. Le proche avenir me donnera raison. » -------------- Hammar absent Comme nous l'avions annoncé, Hassan Hammar ne s'est pas présenté à la conférence de presse tenue par Serrar. La raison est que le président du CSA/ESS n'entretient pas de bonnes relations avec le patron de l'hôtel Zidane où s'est tenue la conférence de presse. Le temps presse Hassan Hammar, qui est annoncé comme le potentiel successeur de Serrar, aura la charge de rechercher des partenaires investisseurs. L'ESS n'a, pour le moment, pas encore changé de main, et on ne peut pas mettre de date sur une telle issue. Le club doit être recapitalisé au plus vite, sinon ce sera la crise financière. Kermali, contre vents et marées Suspendu, Serrar ne continuera pas moins de s'entraîner avec assiduité. Cela lui servira car Abdelhamid Kermali le convoquera pour faire du plus des capés qui seront sacrés champions d'Afrique en 1990. Le cheikh n'avait, alors, pas cédé à certains milieux influents qui ne voulaient pas de Serrar en sélection. Au final, Serrar sera gracié par le président Chadli, avec Rahim (USMH) et Saïb (JSK) qui avaient une double licence. Après sa longue suspension, Serrar est revenu au club et la question qui se pose est la suivante : et s'il en fera de même après sa démission de son poste de président ? -------------- Serrar n'a pas manqué d'évoquer le dévouement de Hammar pour le club De quoi sera fait l'après-Serrar ? La figure emblématique du football sétifien de ces dernières années, Abdelhakim Serrar, a décidé de se retirer des affaires du club. Cela ne peut pas laisser indifférente l'opinion sportive de cette région du pays, et on se demande de quoi sera fait l'avenir maintenant. Justement, l'avenir de l'ESS se jouera-t-il dans les jours qui viennent ? Le club sétifien est en assez bonne santé financière et sa trésorerie n'est pas exsangue. On s'interroge sur l'avenir du club. Pour autant, certains croient que l'Aigle noir continuera sur sa lancée car la compétence existe et cela à tous les niveaux. «Je reste optimiste», note ce membre du conseil d'administration. Lors de sa conférence de presse, Serrar a tenu à préciser que le club ne souffre d'aucune crise financière. -------------- 9 septembre 1989-9 septembre 2012 Quand l'histoire balbutie ! Tout porte à croire que la date du 9 septembre est chargée de symboles pour le désormais ex-homme fort du football sétifien, Abdelhakim Serrar. 23 ans, jour pour jour après qu'il ait écopé d'une suspension de deux ans, alors qu'il arborait le brassard de capitaine de l'équipe, voilà que maintenant il quitte la présidence de son club de toujours. «Un jet de chaussures» qui coûte cher On se rappelle que le 9 septembre 1989, l'ESS était l'hôte du CRB (à l'époque Chabab mécanique Belcourt) pour le compte du championnat. Excédé par un arbitrage qu'il a jugé «à la maison de Belatrèche», et quelques minutes avant la fin de la rencontre, Serrar se déchaussera avant de balancer ses souliers à crampons sur l'arbitre. Les rapports accablants de l'arbitre et du délégué entraîneront une suspension de deux pour le capitaine de l'ESS de l'époque. Tous les recours pour réduire la peine de Serrar n'y feront rien. -------------- Un impératif : des investisseurs qui s'engagent dans la durée A l'heure où nous écrivons ces lignes, la direction du club sétifien s'active à trouver de nouveaux investisseurs et cela après que Serrar ait décidé de se retirer de la présidence du club. Il ne faut pas se voiler la face, le problème est, d'abord, économique. Le football est devenu un tel business que seuls des mécènes ou des oligarques y investissent. Avec ses revenus actuels, l'ESS ne peut pas rivaliser. Abdelhakim Serrar avait longtemps misé sur ses amis pour entrer dans le capital. Ils ont fréquemment sauvé le club financièrement, mais il fallait s'ouvrir à des investisseurs qui s'engagent dans la durée. Une assise financière solide La SSPA/ESS en est à sa troisième année d'existence déjà et plusieurs projets réalisés jusque-là. De gros investissements ont été engagés pour bouleverser la vie du club sétifien qui se trouve être un peu la locomotive du football national. Le club de Sétif entamera, dans les jours qui viennent, à l'instar des autres clubs, sa troisième saison depuis l'avènement du professionnalisme en Algérie. Sans une assise financière solide, l'ESS n'aurait pu changer de look et devenir, comme cela a été initialement annoncé, une vitrine du football d'une des régions les plus importantes du pays, que ce soit sur le plan gestion ou sur le plan sportif. Les sigles de quatre sponsors majeurs floqués sur les maillots Lors de la toute première journée de championnat qui se jouera à El Eulma, l'ESS arborera une toute nouvelle tenue. Par ailleurs, quatre sigles de sponsors du club seront floqués sur les maillots des joueurs. Il s'agit des de ceux des deux traditionnels partenaires, Djezzy et Chourouk, auxquels s'ajouteront les sigles de Hodna et de Slimzag. Du pain sur la planche pour la commission sponsoring Le premier souci des actionnaires majoritaires de la société qui gère les affaires de l'ESS est de doter le club des moyens nécessaires et des outils de travail indispensables pour atteindre les objectifs assignés. Le service le plus important pour une SSPA est celui de la communication et du marketing. C'est dire que la tâche s'annonce ardue pour les membres de la commission sponsoring qui doivent mettre les bouchées doubles pour doter le champion en titre des moyens nécessaires pour mener à bien sa mission. -------------- CSC 1 - ESS 0 Un but, et puis c'est tout ! Le stade Hamlaoui de Constantine a abrité, hier, un match amical qui a opposé la formation entraînée par Hubert Velud à l'équipe du CSC. La première période fut assez insipide et les attaques assez rares. Le jeu se cantonnera au milieu du terrain et les deux gardiens ne furent que très peu sollicités. Velud a fait jouer pratiquement tous les éléments de son effectif et cette rencontre lui a permis de faire une revue d'effectifs. L'ouverture du score surviendra à la 65e minute par le Constantinois Boulemdaïs. Les efforts des Sétifiens pour revenir à la marque resteront vains. La chaleur et la fatigue ne sauraient expliquer le niveau de la rencontre qui n'a à aucun moment emballé le nombreux public qui s'est déplacé au stade.