"Je suis respectueux des choix du coach, même si je ne suis pas d'accord." Très abattu, Abderrahmane Hachoud nous confie, dans cet entretien, qu'il n'avait plus la force de s'entraîner, tant il a été affecté par cette défaite contre l'USMA. Le joueur promet une réaction positive contre Chlef pour se racheter auprès d'un public du Mouloudia qui a été exemplaire. Alors Abderrahmane, vous êtes-vous remis de cette défaite contre l'USMA qui semble avoir altéré le moral des troupes ? Nous sommes tous abattus. Personnellement, je n'ai pas trouvé le sommeil, car je revois les images de nos supporters qui nous applaudissaient à la fin du match, alors que nous venions de perdre face à l'USMA. C'est une attitude qui m'a beaucoup touché, car j'ai le sentiment que nous avons trahi la confiance de nos fans qui sont venus par milliers au stade pour nous soutenir. Finalement, ils ont quitté le stade la mort dans l'âme. Personne n'a reconnu le Mouloudia, tant votre production était très moyenne. Quelle explication avez-vous à donner ? Nous étions out. Nous avons été dominés tactiquement sur le terrain. Et comme cela ne suffisait pas, nous prenons un but hors-jeu. Je me demande d'ailleurs comment l'arbitre n'a pas pu voir cela. Nous avons, par la suite, tout tenté pour revenir, en vain. Vous savez, souvent lors de ces derbies, c'est celui qui marque le premier qui remporte la mise. Après cette défaite, il y a eu le limogeage de Rabier. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ? Certes, je reconnais qu'avec Rabier, je ne jouais pas beaucoup. Mais j'ai accepté cette situation malgré mon statut d'international que je dois défendre. Je suis respectueux des choix du coach, même si je ne suis pas d'accord. Pour moi, le plus important, c'était de voir le Mouloudia gagner. Mais contre l'USMA, il faut reconnaître que nous avons failli collectivement. Maintenant, il faut aussi respecter les décisions de nos dirigeants et tout faire pour faciliter la tâche au coach qui viendra. On parle de la venue prochaine de Menad ou Geiger. Un mot à ce sujet ? Je connais bien Geiger pour avoir bossé sous sa coupe avec un doublé à la clé. C'est un coach très consciencieux. Menad aussi est un entraîneur reconnu dans le pays. Que ce soit l'un ou l'autre, c'est le Mouloudia qui doit en bénéficier. Après cette contre-performance, est-ce que tout est remis en cause dans la course au titre ? Pas du tout. Ce n'est que la troisième journée du championnat. Il reste à un très long chemin à parcourir. A nous de réagir contre Chlef que nous allons recevoir au 5-Juillet. Il faut tout mettre en œuvre pour regagner l'estime de nos supporters. Lors de ce match face à l'USMA, que s'est-il passé au juste avec Bouchema ? Dans le souci de ne pas perdre de temps, j'ai essayé de faire relever Khoualed qui était au sol, sans aucune animosité. Et c'est à ce moment qu'a surgi Bouchema pour me bousculer. C'est ce qui explique cette friction. -------------------------------------------------------------- Hachoud, le grand absent Démoralisé et très atteint psychologiquement par la défaite concédée la veille, Abderrahmane Hachoud n'avait pas la force de s'entraîner. C'est ce qui explique son absence lors de la reprise du travail à Bouchaoui. Une reprise à Bouchaoui dans une ambiance morose Au lendemain de la défaite qui a coûté la tête à Jean-Paul Rabier, les joueurs ont dû rechausser les crampons pour une séance somme toute légère à la forêt de Bouchaoui. Farid Zemiti, promu au rang d'entraîneur en chef jusqu'à nouvel ordre, a dirigé avec beaucoup de maîtrise cette reprise non sans avoir reboosté le moral des troupes qui était au plus bas. Très abattus par cette défaite face à l'ennemi juré, certains joueurs avaient bien du mal à travailler. Et pourtant, il fallait le faire pour préparer le match contre Chlef qui se profile à l'horizon. Zeddam pris par une affaire personnelle Présent en tenue de ville, Hamza Zeddam a demandé à son nouveau coach de le dispenser de la séance, afin de pouvoir récupérer les clés de son nouvel appartement. Le joueur a promis de s'entraîner en solo, l'après-midi, à Bouchaoui. Le but sur une position de hors-jeu de Gasmi ne justifie pas la défaite Certes, tous les téléspectateurs qui ont suivi le match ont pu se rendre compte de l'erreur d'arbitrage d'Amalou et de son assistant Azrine qui ont validé un but de Gasmi entaché d'une position de hors-jeu flagrante. Et même si le referee, par moments, n'a pas été à la hauteur de l'événement, cela ne justifie pas la défaite, tant les Usmistes ont été, avant-hier, dominateurs. Intraitables dans les duels, que ce soit au sol ou dans le jeu aérien, les hommes de Gamondi ont affiché une supériorité à toute épreuve. Totalement dominés, les camarades de Babouche n'ont jamais été en mesure de rivaliser avec leur voisin. Et comme on le dit si bien, la chance sourit aux audacieux. C'est donc l'équipe qui a plus tenté qui a bénéficié du coup de sort avec ce but validé, alors que le juge assistant, Azrine, était idéalement placé pour signaler une position illicite de Gasmi qui aura été, le temps d'un soir, le bourreau de tout le peuple mouloudéen. Brahmia diffère son investiture à une date ultérieure Attendu au siège du club pour prendre possession des lieux, le nouveau président du CSA, Amar Brahmia, a brillé par son absence. En réalité, l'intervention du nouveau président sur la nouvelle chaîne Dzeriet l'a retardé considérablement. Et c'est vers les coups de 19 h que Brahmia est arrivé sur les lieux. Soutenu par une trentaine de partisans qui étaient agglutinés aux alentours du siège, Brahmia a eu une discussion avec ses fidèles qui ont été entourés par les forces de l'ordre, pour éviter tout débordement dans une zone résidentielle. Finalement, Brahmia, faute de temps, a dû différer son investiture à une date ultérieure. Et c'est dans le calme que les pro-Brahmia se sont dispersés tout en promettant de revenir à la charge, afin de porter en triomphe la nouvelle direction du CSA, au cas où celle-ci se heurtait à un refus des pensionnaires de Chéraga. Soucis dentaires pour Djallit Le meilleur buteur du championnat avec quatre réalisations était, lui aussi, présent à l'entraînement. Toutefois, Mustapha Djallit n'a pu prendre part à ladite séance avec ses camarades, en raison d'un problème dentaire. Une extraction d'une dent a contraint Djallit à déclarer forfait. Aujourd'hui, relâche Les joueurs étant saturés, moralement s'entend, Zemiti a décidé de leur accorder une journée de repos. Aujourd'hui, ce sera une journée sous le signe de la récupération car elle devra permettre à l'ensemble du groupe de se remettre de la défaite face à l'USMA. Les joueurs reprendront demain le travail au 5-Juillet C'est demain, à 16 h, que la reprise a été fixée par Zemiti. Un retour au boulot prévu dans l'enceinte olympique. Mobitang en tenue de ville Connu pour son sens du professionnalisme, Claude Mobitang a assisté, en tenue de ville, à la reprise. Le joueur camerounais a été contraint de faire l'impasse sur la séance de travail en raison d'une blessure au genou gauche contractée face à l'USMA. Les Chnaoua ont été exemplaires, mais très en colère Pour ce deuxième rendez-vous de la saison à domicile, les supporters du Mouloudia se sont mobilisés afin d'assister en force au match derby. C'était le rendez-vous à ne pas manquer pour tous les Chnaoua. Chose promise, chose due, puisque plus de 50 000 fans du Mouloudia ont investi les gradins du stade olympique qui n'avait pas été à pareille fête depuis le fameux derby, en 2010, face au Chabab de Belouizdad. Malgré une production très moyenne de leurs idoles qui ont dominés dans tous les compartiments de jeu par leur adversaire, les Chnaoua ont continué à donner de la voix avec l'espoir de voir leur équipe reprendre des couleurs. Ironie du sort, c'est au moment du déploiement des fumigènes que Gasmi a ouvert le score, contre toute attente, réduisant les Mouloudéens au silence. Dubitatifs face au scénario qui leur a été proposé et aux tournures des événements, les supporters ont essayé, avec l'énergie du désespoir, de porter leur équipe vers une égalisation qui ne viendra jamais. Après le coup de sifflet final, habituellement, les supporters déversent leur colère en lançant toutes sortes de projectiles sur leurs joueurs, cela n'a pas été le cas avant-hier avec des Mouloudéens qui ont tenu à applaudir Zeddam et consorts, avant de quitter l'enceinte olympique la mort dans l'âme. Les taquineries lancées par les Usmistes n'ont pas eu d'effet sur les Chnaoua qui se sont comportés de façon exemplaire. Toutefois, le fair-play des supporters ne les empêche pas d'être très en colère contre leurs favoris qu'ils accusent d'avoir manqué de combativité. Des vertus qui faisaient la force du Doyen. Avant-hier, c'est un onze apathique qui semblait manquer d'ambition qui a rendu une pâle copie face à des Usmistes plus volontaires. Très déçus, les supporters ne vont certainement pas affluer de sitôt avec un contingent aussi impressionnant au stade du 5-Juillet qui risque de sonner creux pour une longue période.