Pendant qu'en Algérie Megueni était accueilli en star, Hadj Aïssa n'était pas en reste en jouissant pour sa part d'un accueil digne des grandes vedettes dans son nouveau club de l'Ittifak saoudien. L'ancien maestro sétifien se sent déjà comme un poisson dans l'eau au sein de sa nouvelle équipe avec laquelle il a commencé les entraînements sous le regard des supporters venus à la découverte du Baggio arabe qui ne leur est pas inconnu de réputation. C'est ce qui explique qu'ils n'hésitent pas à l'approcher pour lui faire part de toute leur admiration et du plaisir qu'ils peuvent éprouver de le voir opter pour leur club. D'ailleurs, même sans avoir encore fait son apparition en compétition officielle, il les fait déjà rêver, tel qu'ils lui ont exprimé leur désir de mener leur cher Ittifak à la conquête de tous les titres en Arabie Saoudite en écrasant tout sur son passage. En terme de passage, Hadj Aïssa nous parle aussi du sien à l'Entente et de l'équipe nationale où, nous dit-il, il compte bien y revenir et par la grande porte cette fois… Pour commencer, dites-nous comment se sont effectués les contacts avec l'Ittifak que vous avez rejoint en prenant le contre-pied de tout le monde alors qu'on vous croyait partant pour une autre saison avec l'Entente ? Les contacts se sont noués par l'intermédiaire du manager tunisien M. Djebaili Mohamed qui m'a informé que le club de l'Ittifak saoudien était très intéressé par mes services et que je devais donc le rejoindre à Tunis mardi. C'est-à-dire le lendemain de notre retour du Caire où nous avions disputé notre match de Coupe de la CAF contre ENPPI. Je lui avais alors répondu que je devais avant tout en référer à Serrar et c'est là qu'il m'a informé que le président était au courant de tout et d'accord pour entamer les négociations. Suite à cela, je me suis rendu dans la capitale tunisienne plus précisément où ont eu lieu les négociations auxquelles ont pris part le manager dont je viens de vous parler, le représentant du club saoudien alors que j'avais mon frère et Serrar à mes côtés. On sait que vous avez signé un contrat assez intéressant en bien des points de vue, mais il a subsisté une ambiguïté dans la durée du fait que nous avions appris que vous vous étiez engagé pour deux ans, alors que le site de votre nouveau club faisait état de trois ans ; qu'en est-il au juste ? Le contrat qui me lie désormais à l'Ittifak est d'une durée de deux ans et je vous fais savoir que j'ai tenu à introduire une clause stipulant que si au bout de six mois je reçois une offre intéressante de la part d'une autre formation, le club me libérerait. Maintenant dans la perspective où j'irais jusqu'au terme des deux ans, à ce moment-là, c'est à moi que reviendra le choix de prolonger d'une autre saison ou non. Donc, comme vous le constatez, il n'y a aucune ambiguïté, tout est clair entre nous. Vous aviez des contacts avec d'autres clubs saoudiens autrement plus connus comme El Hillal, le Ahly et autre l'Ittihad, mais vous avez choisi l'Ittifak, comment trouvez-vous ce club au bout d'une semaine de présence en son sein ? C'est un bon club, parfait à tous points de vue, d'après ce que j'ai pu relever pour l'heure. Il possède une équipe qui recèle en son sein beaucoup de jeunes joueurs dont nombre d'entre eux ont été tout récemment encore promus en seniors. Ce qui indique déjà l'option que prend ce club pour l'avenir et on attend de moi justement que je contribue à la concrétisation de cette vision. Voilà ce que je peux vous dire pour le moment en réponse à votre question. Et concernant les objectifs assignés à l'Ittifak, en avez-vous parlé avec la direction du club ? Non, on n'a pas eu l'occasion d'aborder le sujet, mais cela ne m'empêche pas de savoir très bien ce qu'on attend de moi. D'ailleurs, je le lisais déjà dans les regards avec lesquels on me couvait à mon arrivée et j'en ai eu la confirmation de la bouche des supporters qui m'on approché lors des deux séances d'entraînement auxquelles j'ai pu prendre part jusqu'à présent. Peut-on savoir ce qu'ils ont pu vous dire en vous approchant ces supporters ? Ils m'ont fait sentir tout leur engouement pour leur club qu'ils rêvent de voir faire une razzia en remportant avec moi des titres en championnat comme dans les autres compétitions auxquelles le club pourrait se trouver engagé. Et puisque vous m'avez parlé des autres clubs plus connus comme le Ahly, le Hillal et l'Ittihad, alors figurez-vous qu'ils m'ont dit que leur plus cher souhait serait que je leur fasse mordre la poussière, car, selon eux, j'en suis capable, tellement ils ont entendu parler de mes exploits avec l'Entente. Ce qui est bien sûr exagéré, mais je ferai tout de même de mon mieux pour être à la hauteur de leurs attentes. En parlant de l'Entente, quels souvenirs gardez-vous des cinq saisons passées au sein de ce qu'on osera appeler votre club de toujours ? Oui, vous pouvez le dire, l'Entente restera à jamais dans mon cœur comme mon club de toujours. Bien sûr, je n'ai gardé que de bons souvenirs du temps que j'ai passé à Sétif où, quoi qu'il puisse m'arriver dorénavant de positif, s'entend, je peux affirmer que j'y ai vécu les meilleurs moments de ma carrière. Tout comme je n'oublierai jamais ses merveilleux supporters et les moments d'extrême communion qu'on a pu savourer à l'occasion des multiples réalisations auxquelles j'ai eu l'honneur de participer avec ce grand club comme nulle part ailleurs. C'est d'ailleurs l'Entente qui m'a ouvert les portes de la renommée et c'est pourquoi je me sentirai à jamais redevable à son égard. En restant sur le plan national, Saâdane a tenu lundi une conférence de presse et n'a pas manqué d'évoquer votre cas en disant notamment que les portes de l'EN vous sont encore ouvertes, qu'en pensez-vous ? Je pense que de tels propos tenus par le sélectionneur national ne peuvent qu'être réconfortants, mais il faut savoir que moi aussi, malgré tout ce qui a bien pu se passer et qui ne fut que le fruit de l'incompréhension, je n'ai jamais tiré un trait sur l'équipe nationale. Au contraire, je me suis mis en tête qu'un jour ou l'autre, j'y retournerais par la grande porte. C'est là un rêve comme celui de jouer pour un grand club européen et qui reste encore d'actualité, car le club anglais de Portsmouth n'a pas renoncé à mon recrutement et c'est la raison pour laquelle je viens de vous dire à l'instant que j'ai introduit dans mon contrat avec l'Ittifak une clause me permettant de partir au bout de six mois au cas où j'aurais un contact intéressant. Vous avez débuté l'aventure de la Coupe de la CAF avec l'Entente et maintenant c'est sans vous que l'aventure se poursuit avec notamment ce match de dimanche contre les Angolais de Santos, un mot pour vos anciens partenaires ? J'aurais tant aimé poursuivre l'aventure jusqu'au bout avec l'Entente, mais le destin en a voulu autrement, mais cela ne m'empêche pas d'être de tout cœur avec mes partenaires et je ne dis pas mes anciens partenaires tellement je me sens impliqué autant qu'eux et que tous les Sétifiens et autres amoureux du club. Mon vœu le plus cher est de les voir revenir avec un bon résultat de Luanda et ils en ont les moyens, ne serait-ce que de ramener un point qui permettra à l'équipe de conserver la tête du groupe et d'entrevoir la suite du parcours avec sérénité. Ce serait formidable que l'Entente remporte cette Coupe de la CAF qui manque à son riche palmarès. C'est là la motivation qui doit animer l'équipe dans sa mission consistant à aller jusqu'au bout et j'espère avec l'aide de Dieu que cela se concrétisera pour que la fête soit de nouveau à Aïn El Fouara, mais qu'on n'oublie surtout pas de m'adresser une invitation pour que je puisse me libérer et venir y assister. Entretien réalisé par S. B Lui et El Menkari, comme on se retrouve ! Le monde est petit dit-on et Hadj Aïssa aura à le vérifier en retrouvant le Marocain El Menkari que le club de l'Ittifak a recruté cette saison pour renforcer ses rangs et réaliser son objectif de bousculer la hiérarchie du ballon rond saoudien. La particularité de cet élément, en plus de son talent qui ne fait aucun doute, c'est qu'il portait les couleurs du Wydad de Casablanca et il avait eu déjà l'occasion de se retrouver face à Hadj Aïssa lors de la finale de la Ligue des champions arabe en mai 2008 entre L'Entente et le WAC. Un événement au cours duquel les deux partenaires d'aujourd'hui s'étaient comportés comme chien et chat durant tout le match et en étaient même arrivés aux mains. Depuis, que d'eau aura coulé sous les ponts et une page nouvelle s'ouvre devant eux pour, main dans la main, mener leur nouveau club sur le chemin du succès qu'ils connaissent si bien.