Un clasico vraiment «Gore» : 18 décembre 1992 Le clasico OM-PSG, c'est l'histoire d'une rivalité Nord-Sud, Capitale-Province, montée de toutes pièces pour divers intérêts, et jalonnée d'évènements sportifs et extra-sportifs sombres ou croustillants. Petit zoom en 10 anecdotes signé 90 Chronofoot 10 anecdotes pour replonger dans l'histoire qui lie les deux éternels rivaux de l'Hexagone, Paris la hautaine et Marseille la populaire. La Capitale contre la deuxième ville de France. Le Nord contre le Sud ! Une opposition sociologique, culturelle et géographique en somme. Mais la rivalité naturelle prit une tournure médiatique au début des années 90, guidée par la volonté conjointe de Canal + et Bernard Tapie d'en faire la vitrine du championnat de France, au service de leurs intérêts communs... Un clasico qui n'en était pas encore un : 12 décembre 1971 Promu en Division 1, le Paris Saint-Germain affronte pour la première fois l'Olympique de Marseille, trois fois champion de France à l'époque, le 12 décembre 1971. Dans un stade Vélodrome toujours ceinturé par sa piste, et qui sonne creux pour l'occasion avec seulement 18 798 âmes dans les tribunes, l'OM de Josip Skoblar va faire respecter la hiérarchie face au petit poucet francilien. Grâce notamment à un doublé de sa star Yougoslave Josip Skoblar, le club phocéen s'imposera 4-2. En ouvrant le score à la 12e minute, le défenseur marseillais Bernard Bosquier restera à jamais comme le premier buteur de l'histoire des Clasicos. Un clasico à l'atmosphère étrange : 16 octobre 2005 2e de Ligue 1 avec Laurent Fournier à sa tête, le PSG se déplace chez son grand rival marseillais qui, lui, est mal en point. A l'arrivée dans le vestiaire visiteurs, le groupe parisien est happé par une forte odeur d'ammoniac qui perturbe toute la préparation d'avant- match du PSG. Sans parler de l'inexplicable présence dans les entrailles du Vélodrome d'une certaine Clara Morgane, célèbre actrice porno en plein boom médiatique à l'époque. Le coach Laurent Fournier sera même pris de maux de ventre pendant le match. «C'est lamentable de faire cela, je n'ai jamais vu ça. Certains coéquipiers n'ont pas pu être massés et strappés», se lamentera Sylvain Armand après la partie. Et pour couronner le tout, c'est une tête rageuse du transfuge parisien Lorik Cana qui mettra à terre la bande à Bonaventure Kalou, ballottée comme jamais auparavant cette saison-là et défaite 1-0... Un clasico au résultat très surprenant : 5 mars 2006 Ils en rêvaient, Pape Diouf l'a fait. Pour protester contre le quota jugé trop faible de places attribuées aux supporteurs de l'OM pour le déplacement au Parc des princes, le président de l'Olympique de Marseille décide d'envoyer son équipe B, composée de joyeux «minots», et encadrée de cinq professionnels (André Luis, Carrasso, Delfim, Gimenez et Civelli), défier le Paris Saint-Germain de Pauleta. Désarçonnés, les hommes de Guy Lacombe vont se prendre les pieds dans le tapis et offrir un spectacle d'une tristesse sans nom à leur public. Après le 0-0 arraché avec courage, les «minots» marseillais seront accueillis comme des héros à la gare Saint-Charles par une foule massive de fans du club olympien. Un clasico très prolifique : 7 avril 1979 Non, ce n'est pas ce soir d'octobre 2008 où Guillaume Hoarau s'était révélé à la France du football en inscrivant un doublé au Vélodrome, pour une victoire 4-2 du PSG, la dernière à ce jour en terre marseillaise pour les franciliens. 19 ans plus tôt, Marseillais et Parisiens avaient fait mieux en offrant sept buts et du grand spectacle aux 14 000 veinards présents dans les tribunes du Parc ce soir-là. Le duo infernal Mustapha Dahleb-Carlos Bianchi a rendu fous les défenseurs phocéens avec un doublé à la clé pour le matador argentin. Les deux buts de Marc Berdoll ne suffiront pas à éviter la défaite de l'OM 4-3. Un clasico vraiment «Gore» : 18 décembre 1992 Tout avait commencé bien avant que les deux équipes pénètrent sur la pelouse du Parc des Princes ce 18 décembre 1992. Avec un point d'avance au classement, ce sont les Parisiens qui soufflent les premiers sur les braises avec David Ginola qui déclare «La guerre» aux Marseillais. Le coach moustachu du PSG Artur Jorge prévient carrément les Olympiens dans les colonnes de L'Equipe : «Nous allons leur marcher dessus». L'article placardé dans les vestiaires par Bernard Tapie et il n'en fallait pas plus pour exciter Boli, Di Méco and Co. Nul ne sait s'ils ont été inspirés par le jeu vidéo «Street Fighter II» sorti la même année, mais les acteurs de ce match livrent une véritable bagarre de rue sur le terrain. Tacles par derrière, coups et agressions en tout genre, le match, émaillé par plus de 50 fautes (essentiellement marseillaises) est une parodie de football. Et le pire, c'est que les deux équipes termineront la partie à 11. Au fait, il y a quand même eu un but, œuvre du Croate Boksic en toute fin de match qui offre la victoire aux visiteurs 0-1. Un clasico particulièrement sanctionné : 25 janvier 2003 Si les stars se font de plus en plus rares dans les rangs des deux formations (Ronaldinho, en conflit larvé avec Luis Fernandez, est sur le banc au coup d'envoi), les coups vont, en revanche, pleuvoir au Parc des princes pour ce 16e de finale de Coupe de France. Des buts de Pochettino et Fiorèse après prolongations, permettront au PSG de franchir l'obstacle phocéen 2-1. Et ce, en dépit du nouveau but du défenseur Belge Van Buyten qui a pris l'habitude d'être le bourreau des Parisiens à cette époque. Ce qu'il faudra retenir de cette partie reste néanmoins les 13 cartons distribués par M. Bré, dont deux rouges à Manuel Dos Santos pour l'OM, et à Talal El Karkouri côté parisien. Un clasico au franc succès télévisé : 18 décembre 1991 Le record d'audience télévisée pour un Clasico date du 18 décembre 1991. Ce soir-là, 2,91 millions de téléspectateurs étaient restés sagement devant leur poste de télévision pour suivre le choc entre les deux «ennemis» au Vélodrome. Canal +, qui vient de racheter les droits de diffusion de la première Division, se frotte les mains. Les téléspectateurs un peu moins, avec un petit 0-0 entre le futur champion de France qui compte Jean-Pierre Papin dans son effectif, et son nouveau rival. A noter que la plus grosse affluence jamais enregistrée pour un OM-PSG est de 79 062 spectateurs. Mais c'était au Stade de France au cours de la seule finale qui opposa minots et titis. Victoire 2-1 du Paris Saint-Germain en finale de Coupe de France le 29 avril 2006. Un clasico juste absurde : 26 octobre 2009 Un OM-PSG qui n'a finalement pas eu lieu ce jour-là. L'épidémie de grippe A qui s'est répandue à la vitesse grand V dans tout l'Hexagone, touche l'effectif parisien. Ludovic Giuly et Mamadou Sakho victimes du virus H1N1, déclarent forfait le jour du match. Pour éviter tout risque de contagion, la LFP décide à quelques heures du coup d'envoi, de reporter le match à une date ultérieure. Problème de taille, une horde de supporteurs du Paris Saint-Germain se retrouvent sur la Canebière, sans pouvoir assister au choc qu'ils étaient venus voir. S'ensuivent de véritables scènes de guerilla urbaine entre Marseillais, Parisiens et forces de l'ordre dans les rues de la cité phocéenne. S'il n'y aura finalement pas de décès à déplorer, tout le monde a encore en mémoire cette image où un fan du PSG se faisait reverser par une voiture lancée à vive allure ! Bien loin de l'esprit du sport. Le clasico décisif : 5 mai 1989 Sans doute la naissance du vrai Clasico en ce 5 mai 1989. A quatre journées de la fin, les deux formations sont au coude à coude pour décrocher le titre de champion de France. Avec un point de retard au coup d'envoi, les Parisiens emmenés par le magicien Safet Susic, espèrent coiffer le rival maseillais au poteau. Mais dans un Vélodrome plein à craquer, les hommes de Tomislav Ivic vont tenir tête aux visiteurs, avant d'arracher la victoire grâce à un missile de Franck Sauzée à la 90e minute (1-0). L'OM accrochera, quelques semaines plus tard, un cinquième titre à son palmarès. Des relations devenues tendues entre les deux présidents Bernard Tapie et Francis Borelli, au déplacement annulé des supporteurs parisiens, il est évident que ce match marquera un avant et un après dans l'histoire des Clasicos. Le premier clasico pour Tony Chapron A 40 ans, Tony Chapron va diriger son premier Clasico OM-PSG dimanche soir. Le représentant de la Ligue Rhône-Alpes officie chez les professionnels depuis 1996. Il a déjà officié dans seize rencontres de Ligue 1 disputées par l'OM, où il a distribué 24 cartons jaunes pour trois rouges. Lors de Bordeaux-OM la saison passée, il avait eu des mots avec Didier Deschamps à la fin du match. L'entraîneur olympien d'alors lui avait lancé : «Vous avez oublié deux penaltys, vous avez été mauvais». Ce à quoi l'homme en noir avait rétorqué un sarcastique : «Comme vous». L'OM reste sur 6 matches sans victoire sous les ordres de M. Chapron. Ce dernier a, en revanche, arbitré le PSG à 12 reprises, sans jamais expulser un joueur parisien. Les supporteurs du club francilien doivent espérer que ce ne sera pas pour ce dimanche...