«C'est très dur d'encaisser ce but dans les toutes dernières minutes» Dimanche, Mohamed Seghir Ferradji était vraiment dans son jour. Dire qu'il a émergé du lot, ne serait que lui rendre justice tant il a sauvé son équipe en maintes occasions que les présents au stade Coqueiros voyaient déjà au fond des filets. Multipliant les arrêts avec brio, il était loin de se douter qu'il ne faisait que retarder l'échéance jusqu'à cette fatidique 83' quand il a été trahi par sa défense qui a montré encore une fois toutes ses limites sur les balles arrêtées. Après cela, il est normal que le keeper sétifien a paru le plus affecté par cette défaite concédée à un moment où il pensait l'affaire bien engagée pour s'en tirer avec un nul dont on aurait alors dit qu'il aurait été le principal artisan. Mais qu'à cela ne tienne, sa prestation n'est pas passée inaperçue puisqu'elle lui a valu l'admiration du public présent et de ceux qui ont suivi la partie à la télévision à l'image de cet employé brésilien de l'hôtel Universel qui a attendu le retour des Ententistes spécialement pour féliciter Ferradji à qui il a offert un maillot de la séléçao. Touché par ce geste, Ferradji a sorti le maillot avec lequel il a joué le match et l'a remis en cadeau à son admirateur non sans avoir au préalable pris le soin de le lui dédicacer. Que pouvez-vous nous dire sur le match et cette défaite subie de manière assez inattendue ? C'est une défaite des plus amères que nous avons concédée et qui nous fait d'autant plus mal qu'on s'est laissé surprendre en toute fin de match, c'est-à-dire à un moment où nous tenions bien en main ce point qu'on était venu chercher ici. Ce qui est encore rageant, c'est de faire tout ce périple en traversant deux continents pour à la fin s'en retourner bredouilles, sans rien. C'est vraiment très dur de se faire surprendre par ce but assassin dans les toutes dernières minutes du match. Reconnaissez tout de même que Santos ne l'a pas volée sa victoire, non ? Je ne dirais pas le contraire, mais nous aussi nous aurions autant mérité de l'emporter au vu des occasions qu'on a pu se créer sans pouvoir malheureusement en concrétiser ne serait-ce qu'une seule qui nous aurait permis de repartir avec le point du nul qui aurait été plus équitable. Je pense que sans la fatigue du voyage qui nous a éprouvé et dont les séquelles auraient exigé plus de temps de récupération pour disparaître, on aurait pu largement aspirer à mieux, surtout que nous avons eu affaire à un adversaire qui pratique un football propre et respectueux de la règle du jeu. Et les regrets ne s'arrêtent pas là quand on ajoute l'arbitrage qui a été vraiment à la hauteur en officiant en toute impartialité, ce qui est rare dans cette partie du continent. Vous paraissiez le plus affecté parmi vos coéquipiers par cette défaite, à quoi est-ce dû ? Je pense ne pas avoir été le seul à avoir été affecté par cette défaite, mais j'avoue que j'avais tellement envie de préserver la virginité de nos cages afin que nous puissions revenir avec ce point qui aurait conforter davantage nos chances de passer en demi-finale. J'aurais tant souhaité y contribuer efficacement en pensant au plaisir qu'en auraient éprouvé nos supporters. Mais bon, c'est ça le football et il faut savoir accepter le verdict du terrain et ne pas être mauvais perdant, d'autant que rien n'est perdu pour nous qui avons encore nos chances intactes dans cette Coupe de la CAF. Et à présent, comment voyez-vous la suite du parcours dans cette compétition ? Dieu merci, cette défaite ne remet rien en cause du fait que nous sommes toujours à la tête de notre groupe, ex-aequo certes, mais tout de même premiers et ça nous permet de garder le moral en même temps que nos ambitions d'aller jusqu'au bout dans cette épreuve. D'ailleurs, nous sommes les mieux placés pour passer du fait qu'il nous suffirait de remporter les deux matchs que nous aurons à disputer face à ce Santos et ENPPI sur notre terrain et le tour sera joué. Un dernier mot pour conclure ? Je tiens à dire à nos supporters que nous sommes autant déçus qu'eux, car je sais qu'ils fondent beaucoup d'espoir sur nous et il n'y a pas de raison pour qu'ils ne continuent pas à le faire. Je leur dis qu'ils ne le regretteront pas, car il reste encore plein d'occasions durant la saison pour leur faire plaisir comme il est de notre souhait le plus cher. Entretien réalisé par S. B.