Aït Kaci (pdt. du comité des supporters) : «On s'est fait caillasser, comme si on était des juifs» Tous les Harrachis qui ont fait le déplacement à Béjaïa ne sont pas près d'oublier le trajet retour entre Béjaïa et Alger durant lequel ils ont vécu des moments difficiles à leur passage dans certaines communes rattachés à la wilaya de Béjaïa. Des groupes de jeunes installés sur les accotements de la route bombardaient tous les véhicules des supporters de l'USMH. Même le bus de l'USMH qui transportait les joueurs harrachis n'y a pas échappé. Cela s'est passé, d'abord, à la sortie du village de Chorfa qui est rattaché à la daïra de M'chedallah dans la wilaya de Bouira. Un groupe de voyous ont bombardé le bus. Le chauffeur a été blessé ainsi que Lamali, le jeune attaquant harrachi qui a été touché à l'œil par les éclats d'une des vitres du bus. Ces graves incidents qui ont visé les supporters de l'USMH ainsi que sa délégation sur la route Béjaïa-Alger ont causé d'énormes dégâts matériels et plusieurs blessés parmi les Harrachis. Une centaine de blessés dont une dizaine dans un état grave sont encore hospitalisés. Quand aux dégâts matériels, des sources crédibles nous ont révélé que toutes les voitures et les transports en commun appartenant à des supporters de l'USMH ont été touchés par les jets de projectiles. Saouli (secrétaire général) : «C'était un guet-apens» Pour en savoir plus sur cet incident, nous avons joint, hier en milieu de journée, Saouli le secrétaire général de l'USMH qui était dans le bus au moment des faits : «A la fin du match, toute la délégation a rejoint le restaurant de l'hôtel Tabet pour le dîner. Tout s'est passé sans incident. Par la suite, on a pris la route vers Alger. A mi-chemin, on a été surpris par des éclats de vitres du bus que certains voyous ont bombardées. Il y avait une grande panique parmi les joueurs. Quand notre transport s'est arrêté, on est descendus et, là, on a constaté d'autres dégâts. Des dizaines de véhicules appartenant à des supporters de l'USMH étaient sérieusement endommagés. C'était un véritable guet-apens. J'ai moi-même appelé la brigade de gendarmerie de Bouira pour leur annoncer l'incident. Ils m'ont promis de faire le nécessaire pour assurer notre sécurité mais rien n'a été fait. L'officier de permanence m'a, pourtant, rassuré que nous pouvions poursuivre le voyage vers Alger. Finalement, on est tombés sur un autre traquenard à El Rafour, un lieu-dit rattaché à la commune de M'chedallah. Là, a on subi le martyre avec un autre caillassage du bus.» Lamali blessé à l'œil par un projectile Parmi les joueurs de l'USMH qui ont été blessés, on citera le jeune Lamali qui a été touché à l'œil après qu'une des vitres du bus a volé en éclats. Le joueur harrachi devait passer, hier matin, une radio au service d'ophtalmologie de l'hôpital Mustapha. Aït Kaci (pdt. du comité des supporters) : «On s'est fait caillasser, comme si on était des juifs» De son côté, Lakhdar Aït Kaci, qui est le président du comité des supporters, nous a fait part de sa profonde déception par le traitement qui a été réservé aux supporters de l'USMH sur le trajet Béjaïa-Alger : «Jusqu'à présent, on n'arrive pas à croire que cela s'est passé dans notre pays. Nous sommes un peuple musulman mais le traitement qui nous a été réservé dans les communes de Chorfa et de Rafour me laisse perplexe. On s'est fait caillasser comme si on était des juifs. Si cela s'est passé à Béjaïa, j'aurais sûrement pensé à des supporters béjaouis, mais comme c'était à M'chedallah, qui est une commune rattachée à Bouira, je n'ai aucune explication à ces incidents.»