«J'ai été atteint à la tête par un projectile qui m'a assommé» Bien que dans ses différentes déclarations et autres interventions d'avant-match, le coach ententiste, Rachid Belhout, a bien pris le soin de dépassionner les débats, apparemment cela ne lui a pas valu l'effet escompté à l'entendre se plaindre d'avoir passé un bien sale après–midi à El Eulma. Il ne met pas tout le monde dans le même sac, mais il n'en désigne pas moins une majorité parmi les supporters locaux. «J'ai été atteint à la tête par un projectile qui m'a assommé» « Ces gens-là, et ils étaient nombreux dans le camp eulmi mardi au stade, ne craignent pas Dieu en ne se retenant pas de commettre de tels actes d'une sauvagerie inouïe et qui plus est en plein mois sacré de Ramadhan. J'avais craint que ça allait être la fin pour moi. C'était surtout en début de seconde mi-temps quand j'ai reçu à la tête un projectile qui m'envoya droit m'étaler dans la rigole longeant la main courante. J'ai eu du mal à reprendre mes esprits et quand ce fut fait, j'ai aperçu Djamel Hirèche que j'ai interpellé pour lui demander de m'aider et d'intervenir auprès de leurs supporters pour qu'ils cessent de s'attaquer à nous, malheureusement, je me suis retrouvé dans la peau de celui qui s'évade de la prison et qui retombe à sa porte. Ne voilà-t-il pas, en effet, que celui que je croyais être un ami a feint de ne pas me connaître alors qu'avant cela, notre relation était des plus normales. Eh oui, les gens sont oublieux et de par trop ingrat, mais aujourd'hui, je le leur dit que c'est grâce à Belhout qu'El Eulma a encore son équipe en première division. Mais quand je vois aujourd'hui comment on me remercie et tous ces comportements, alors je regrette amèrement d'avoir contribué à introduire le loup dans la bergerie comme on dit. Oui, je m'en veux car sans ça jamais je n'aurais vécu pareille mésaventure au point où j'ai reçu des appels téléphoniques me menaçant tout simplement de mort et je vous épargne les obscénités et autres insanités auxquelles j'ai eu droit.» «Seul Castillone s'est excusé de ne pouvoir rien faire» «Je n'ai pas compris le revirement subit des dirigeants d'El Eulma avec lesquels j'avais de tout temps entretenu de bonnes relations dans le respect mutuel et tout comme il faut. Malheureusement les faits sont là et c'est eux qui devraient avoir honte et non leur entraîneur M. Castillone qui a tenu à venir en personne me voir pour s'excuser de ne pouvoir rien faire. C'est triste d'en arriver là et de voir tant de haine se déverser pour des questions qui dépassent certainement la rivalité sportive, non, je le dis et je le redis, si les Eulmis n'aiment pas Sétif, ce n'est pas mon problème.» «Laïfaoui était blessé et Raho j'ai préféré le laisser au repos» Profitant de la présence en face de nous de M. Belhout, nous n'avons pas manqué de lui demander des explications à propos des choix qui n'ont pas été du goût des supporters ne comprenant pas que l'on puisse se passer des services de joueurs disponibles au moment l'équipe est déjà handicapée par des absences de marque. Le coach ententiste ne se laisse pas démonter et répond : «Laïfaoui ne pouvait pas être aligné, à moins que de prendre un risque certain d'aggraver la légère blessure dont il se plaignait au tendon. Je pense avoir agi pour le bien du joueur et de l'équipe qui a un rendez-vous très important en Coupe de la CAF vendredi contre Santos et on sera heureux ce jour là, n'est-ce pas, de pouvoir compter sur un Laïfaoui frais et dispos. Quant à Raho, il avait besoin de repos après avoir disputé trois rencontres en neuf jours, l'Uruguay, Santos et le CRB. Concernant Francis, vous savez qu'il relève de blessure et c'est lui qui a demandé à être ménagé pour pouvoir être prêt face à Santos vendredi. Enfin, il y a Bouazza que nous voulions faire participer pour au moins trente minutes, mais au moment où cela devait se faire, on était déjà menés trois à zéro et donc on a jugé utile de le préserver pour le rendez-vous de vendredi.» S. B. Le plus mauvais départ depuis sept ans Il faut remonter à l'exercice 2002-2003 pour retrouver trace d'un départ aussi raté en championnat par l'Entente. A l'époque, en quatre matchs, les Sétifiens n'avaient pu récolter qu'un tout petit point en quatre rencontres et encore ce nul avait été piètrement réalisé à domicile, plus précisément au stade Mohamed-Guessab, face à une formation du NAHD, elle-même bien mal en point. Au cours de ladite saison, les Ententistes avaient souffert pour redresser la barre et sauver leur peau du purgatoire. Le tout faute d'avoir pu partir à point, comme c'est le cas présentement sans que l'on ne puisse jurer de rien quant à savoir de quoi sera fait demain pour l'Entente où, à ce train, ça craint les lendemains qui déchantent… Les supporters en colère… Qu'ils aient été au stade ou qu'ils aient suivi l'évolution du score à travers les ondes de la radio ou grâce au portable, ce n'est qu'en voyant leur équipe distancée au tableau d'affichage de trois pageots à rien que les supporters de l'Entente ont décidé de se faire entendre. Ceux qui étaient sur place à El Eulma avaient commencé à fulminer contre tout le monde, dirigeants, entraîneurs et joueurs avant de quitter les lieux avant l'heure alors que les autres qui étaient restés à Sétif commençaient à former des groupes pour parler de la situation de leur équipe qui devenait inquiétante reconnaissait-ils à l'unanimité. D'après ce qu'on a pu apprendre, certains d'entre eux se sont même dirigés vers le domicile de Serrar pour lui demander de se démarquer et de ne plus assurer la présidence du club par correspondance. * … et ne comprennent qu'un tel derby puisse être pris à la légère Ils en ont pesté les supporters de l'Entente au soir de la défaite amère concédée mardi soir à El Eulma, ils en voulaient à tout le monde, mais plus particulièrement au staff technique auquel ils reprochent de ne pas avoir accorder toute l'importance voulue à ce derby dans lequel le prestige n'est pas un moindre enjeu. En un mot, le duo Mechiche-Belhout est accusé d'avoir pris à la légère ce match et partant joué avec l'image de marque du grand club de la région des Hauts Plateaux. Sinon comment expliquer, qu'en plus des absences qu'il y avait à déplorer, on se permet de laisser sur le banc Laïfaoui, Raho, Bouazza et Francis. C'était là une démarche suicidaire qui a fini par mener ses concepteurs là où ils devaient fatalement récolter ce qu'ils ont semé. Attention, champion en voie de déperdition ! A quoi bon se mentir ! Inutile, en effet, quand le moins que l'on puisse dire est que le cœur n'y était pas vraiment chez les Sétifiens à l'heure de se voir contraints de passer par cette étape eulmie, alors qu'ils avaient la tête branchée ailleurs, au rendez-vous africain qui les attend demain vendredi. On n'invente rien d'un tel état d'esprit que traduit fort bien à propos Laïfaoui qui, dans un entretien paru ici mardi, le jour du match, disait que les points de ladite rencontre, qu'ils les perdent ou qu'ils les prennent, dans un sens comme dans un autre, ne changeraient rien à leur destin dans ce championnat qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements. Ce qui, par contre, renchérissait-il, n'est pas la même chose avec cette confrontation face à Santos sachant qu'un succès serait récompensé sur-le-champ en leur ouvrant grand les portes du dernier carré de l'épreuve continentale. Nul besoin de jurer nos grands dieux, ou de mettre la main au feu pour convaincre les sceptiques qu'un tel raisonnement peut avoir l'air de tout ce qu'on voudra, sauf d'un cas isolé et, par conséquent, devait forcément résonner comme un mot d'ordre au sein d'un groupe qui aurait plutôt mérité un cinglant rappel à l'ordre de la part de qui de droit. Or justement et non moins malheureusement, à ce niveau-là aussi, nos pauvres ouïes n'ont guère été gratifiées par le discours auquel on aurait pu s'attendre à entendre du haut de la chaire où est censé trôner le patron à la barre technique de l'illustre club champion d'Algérie. C'est à peine si M. Belhout, pour ne pas le nommer, ne s'excusait pas de devoir faire endurer à la vue des locaux sa présence sur le banc opposé à celui de l'équipe qu'il entraînait la saison passée. Maintenant, s'il a pu tenir à ses joueurs, en aparté, un langage différent et autrement conquérant que même les murs des vestiaires n'ont pas capté, alors force est de croire que le message n'a pas été porteur sur le terrain à l'heure de vérité. En ces lieux où l'affligeant constant a tendance à se répéter en même temps que les erreurs observées une première fois avec indulgence au Khroub, avant d'être encore relevées sous un jour sans fard ni fond de jeu à Luanda et bis ter repetita, à peine samedi dernier, face au CRB. Et c'est dans cette même lignée que s'inscrit ce revers d'El Eulma qui doit, en toute opportunité maintenant qu'il est encore temps, faire hurler les sirènes à toute haleine pour rappeler l'urgence déjà signalée d'une solution appropriée pour endiguer la déperdition. Avant qu'il ne soit trop tard Monsieur Serrar ! M. Raber