«Ghoulam, Belfodil, Taïder et Brahimi : des armes en plus pour atteindre nos objectifs» «Le Bénin ? Il est temps d'apprendre à garder ses commentaires pour le terrain» Dans cet entretien exclusif accordé au Buteur, Mehdi Mostefa Sbaâ revient sur sa CAN. Le joueur d'Ajaccio nous parle des nouvelles recrues de l'Equipe nationale et nous livre ses impressions sur la reconduction du coach Vahid Halilhodzic à la tête des Verts. Mehdi évoque aussi le prochain match face au Bénin, décisif pour une qualification au prochain Mondial 2014. Entretien. Après un mois, et avec un peu de recul, quel bilan personnel faites-vous de cette Coupe d'Afrique des nations que vous avez disputée pour la première fois de votre carrière ? Je n'aime pas trop parler de mes performances personnelles, je suis quelqu'un qui aime bien être au service du collectif. Voilà donc, j'ai essayé de faire le maximum. Lors du premier match, j'ai joué comme milieu de terrain, ensuite je suis passé comme arrière droit. J'ai tout donné lors de cette CAN, malheureusement, cela ne s'est pas passé comme on le voulait. Justement, cette sortie au premier tour est considérée comme un échec. Est-ce votre avis ? Certes, si on se refère aux résultats obtenus, je dirais qu'ils étaient décevants. L'objectif était de passer en quarts de finale, on ne l'a pas fait, donc, on peut dire que c'est un échec. Seulement, il y a beaucoup de points positifs sur lesquels on doit s'appuyer pour être plus performants. J'espère que cela va nous servir pour les échéances à venir, qui sont toutes proches. Certains n'hésitent pas à qualifier la participation algérienne de catastrophique. Une réaction ? Ecoutez, c'est toujours facile de parler, après coup. Après un tel échec, chacun essaie de donner des leçons, au coach et aux joueurs, mais sincèrement, il y a certains aspects positifs à retenir. Certes, on aurait pu faire beaucoup mieux, mais une chose est sûre : tous les joueurs présents ont donné le maximum d'eux-mêmes. Je ne veux pas revenir sur certains événements, comme ce match contre la Tunisie, mais ce serait hypocrite de ne pas reconnaître les fautes d'arbitrage, qui ont été, à mon avis, le tournant dans ce tournoi. Si on nous avait accordé les penalties obtenus, on aurait peut-être connu un meilleur sort durant cette CAN. Vous avez évolué comme milieu de terrain défensif, puis arrière droit. Dans quel poste vous sentez-vous le plus à l'aise en sélection ? Franchement, je suis plus à l'aise au milieu du terrain, j'aime bien évoluer dans ce poste-là, qui est, d'ailleurs, le mien à Ajaccio. C'est là où je me retrouve mieux. J'ai plus de repères comme milieu défensif. Après, comme je le dis à chaque fois, je suis à la disposition du coach s'il me demandera de jouer à droite, je le ferai sans problème. Je connais bien comment fonctionne la tactique de l'entraîneur. Surtout qu'à droite, on vous reproche souvent votre manque de soutien offensif... C'est vrai, il me manque quelques qualités nécessaires pour que je puisse déborder sur le couloir droit et être, du coup, plus utile offensivement. Je sais que je manque un peu de vitesse pour être plus habile sur le côté, mais il faut comprendre que j'essaie de le faire du mieux que je peux. Je travaille aussi à fond à l'entraînement pour m'améliorer. Maintenant, si j'étais le meilleur arrière droit du monde, je ne serais pas à Ajaccio. Seulement, on ne pourra pas dire que je ne mouille pas le maillot en sélection. A chaque fois que je suis aligné, je donne le meilleur de moi-même pour répondre aux aspirations des gens qui me font confiance. Justement, l'entraîneur Vahid Halilhodzic vous a qualifié de joueur exemplaire, en disant même que vous étiez adorable. Une réaction ? Sincèrement, c'est une reconnaissance qui me va droit au cœur. Ça fait toujours plaisir d'entendre des compliments, surtout lorsqu'ils proviennent de la part d'un homme de vécu, comme Vahid. Un entraîneur qui sait ce qu'il veut, très exigeant et rigoureux dans la discipline. Moi, j'essaie d'être exemplaire, pour apporter le plus qu'il attend de moi. Il ne faut pas oublier qu'on est en sélection et qu'on sert le pays, donc, s'il faut mourir sur le terrain, on le fera. Medhi Lacen sera suspendu contre le Bénin. C'est une occasion pour vous de jouer au milieu du terrain, le 26 mars prochain. Seriez-vous prêt à le remplacer ? D'abord, je dirais qu'il sera vraiment dommage de ne pas avoir Medhi dans ce match. Tout le monde sait son importance dans le groupe, et c'est quand même notre capitaine. Après, si je suis convoqué, je ferai de mon mieux pour bien le remplacer. Après, il ne faut pas oublier qu'il y a d'autres bons joueurs qui sont aussi pressentis pour pallier la défection de Medhi face au Bénin. La concurrence est là, le plus important est que l'Algérie gagne et avance. Il y aura des renforts. On parle de Belfodil, de Taïder et de Brahimi qui vient d'être qualifié. Un mot par rapport à ces arrivées... Je viens de lire ça sur Internet. Brahimi est un super joueur. C'est un acquis pour la sélection nationale. C'est toujours bien d'accueillir des talents comme Feghouli, Boudebouz, Ghoulam, Belfodil et même Taïder. Ça va donner de l'avenir à notre sélection. Maintenant, il va falloir bien les utiliser en Equipe nationale et tenter de tirer le maximum de leur potentiel. C'e sont des armes en plus pour atteindre nos objectifs. Le Bénin, c'est dans 25 jours. Ce match est-il présent dans vos esprits ? C'est sûr, ce match est là dans un coin de notre tête. Ça va être une rencontre qu'il ne faudra pas rater. Elle sera déterminante pour la qualification au prochain Mondial. Disputer une Coupe du monde me paraît, personnellement, quelque chose de magnifique. C'est bien de le dire, après, c'est sur le terrain que tout se jouera. Il faut être présent le jour J. Avez-vous bien saisi le message du coach, lequel vous a reproché de trop parler sur les journaux des objectifs de l'EN ou non ? C'est exactement ça. Et ma foi, il a raison. Il faut dire qu'avant la CAN, on a montré trop d'ambitions. On voulait vraiment bien faire les choses et tout gagner, mais ça ne s'est passé comme on le voulait. C'est pour cette raison que, dorénavant, il est préférable de garder tout pour soi, et démontrer sur le terrain, et après, en parler. Je rajoute que tout le monde a adhéré à la reconduction du coach Vahid. Medjani vous a quitté. Etes-vous orphelin de votre ancien coéquipier ? Oui, c'était mon voisin à Ajaccio. Mon ami Carl me manque déjà, mais je suis très content pour lui. Il a rejoint un grand club. Je lui souhaite beaucoup de réussite à Monaco, avec une accession en Ligue 1 en fin de saison. On sait que vous êtes un fan de l'OM. Certainement que la double défaite subie contre le PSG vous a déçu... C'est clair, je le suis encore plus, parce que, mon ami Foued Kadir, qui n'a pas démérité lors du premier match, a sorti le grand jeu. Malheureusement, ça ne s'est pas bien passé lors de la seconde confrontation. Mais bon, même dans la défaite, je suis fier d'être Marseillais. Le PSG a quelques ingrédients de plus pour faire la différence, voilà tout. Un match intense ce samedi contre Bastia. Parlez-nous de ce derby corse ? Cela fait deux ans que je suis ici en Corse, et je peux vous dire que la rivalité entre Ajaccio et Bastia ressemble un peu à celle du PSG-OM. En plus des trois points en jeu, ça va être un grand match dans les tribunes. Ça va être très spécial pour nos fans, et on fera tout pour les combler. Un dernier mot, Mehdi... Je tiens à remercier le public algérien pour sa confiance. Je ne terminerai pas sans saluer les supporteurs de l'EN et plus particulièrement les gens de Mostaganem. Permettez-moi de passer le bonjour à toute ma famille en Algérie. J'espère qu'on pourra nous racheter, le mois de mars face au Bénin, et procurer de la joie à notre merveilleux public.