Une peur bleue de Bougherra, Yahia, Djebbour et Ghezzal Hervé Renard l'avait dit avant le match Zambie-Algérie et il insiste de nouveau sur ce point avant la rencontre retour : le danger, pour les Zambiens, viendra des balles arrêtées. S'il insiste sur ce point auprès de ses joueurs, ce n'est certainement pas pour rien. En fait, ce n'est pas la force des Algériens sur les coups francs et les corners qui lui fait peur, mais plutôt la faiblesse de ses joueurs dans les duels aériens face à des grands gabarits. Si certains y voient un coup de bluff pour faire diversion, il n'en demeure pas moins que c'est un réel souci pour les Zambiens. Contre l'Egypte, Mido créait la panique Cette faiblesse était déjà apparue lors du premier match du dernier tour éliminatoire disputé au mois de mars dernier au Caire. Ce soir-là, les Zambiens ont, certes, réussi à imposer le nul aux Egyptiens, à la surprise générale, mais il faut reconnaître qu'ils l'ont dû à deux facteurs : primo, le schéma tactique offensif mis en place par Renard, qui a fait que ses joueurs avaient exercé un pressing haut auquel les joueurs égyptiens ne s'attendaient nullement ; secundo, la faiblesse manifeste des Egyptiens sur les balles aériennes sur lesquelles d'ailleurs ils n'ont eu recours que durant la deuxième moitié de la seconde mi-temps. Sur ce dernier point, il n'est pas étonnant de constater qu'il aura fallu attendre l'incorporation de Mido pour que ce dernier s'impose dans les airs, même si c'était surtout dans un rôle de pivot. C'est grâce à deux déviations de la tête de l'ex-attaquant de Tottenham et de Wigan que deux opportunités de marquer ont été créées durant le dernier quart d'heure. S'il y avait quelqu'un qui avait été décisif dans les airs, c'était bien le gardien de but zambien, souverain dans ses prises de balle. Les défenseurs sont plutôt petits Lors de son deuxième match disputé à domicile, à Chililabombwe, face au Rwanda, la Zambie a été moins exposée, du simple fait que les visiteurs étaient venus surtout pour le point du nul, mais il est vrai que les défenseurs centraux Nyambe Mulenga et Dennis Banda ne donnaient pas toutes les assurances dans les duels aériens. En fait, la taille moyenne des joueurs zambiens est relativement inférieure à la moyenne qu'on retrouve dans cette partie de l'Afrique, surtout parmi les défenseurs. Privilégiant la technique au physique, les Zambiens n'ont pas un grand gabarit, avec même quelques «nains» qui sont très habiles balle au pied, mais beaucoup moins dans les airs, à l'image de Felix Katongo, Emmanuel Mbola et Rainford Kalaba. Ce dernier sera absent contre l'Algérie puisque suspendu, mais il n'est pas dit que son remplaçant sera forcément plus costaud. Une peur bleue de Bougherra, Yahia, Djebbour et Ghezzal Le premier but inscrit par l'Algérie à Chililabombwe face à la Zambie est symptomatique des faiblesses des protégés de Renard sur les coups de pied arrêtés, lorsque tous les «grands» de l'équipe adverse sont présents dans la surface de réparation : le coup franc est botté par Ziani et Ghezzal a dévié le ballon de la tête vers le point de penalty où Bougherra n'a eu aucun mal à lober le gardien de but Mweene, toujours de la tête, devant une défense presque tétanisée. En sachant que Abdelkader Ghezzal a inscrit un but de la tête face à l'Egypte en sautant plus haut que tout le monde et que Bougherra, Djebbour et autres Yahia ont l'habitude de marquer sur coups francs et sur corners au sein de leurs clubs, on comprend mieux les craintes du sélectionneur de la Zambie. Si on ajoute, à tout cela, que Henry Nyambe Mulenga, le plus solide des défenseurs zambiens sur les balles aériennes, est out pour plusieurs mois à cause d'une méchante blessure, c'est carrément inquiétant pour Renard, surtout que Francis Kasonde, qu'il compte titulariser dans l'axe pour pallier à cette défection, n'a pas l'expérience du poste, même s'il est bon de la tête (c'est lui qui avait marqué contre l'Egypte au Caire). Conclusion : Renard ne bluffe pas en disant craindre les balles arrêtées. Aux Verts d'en profiter ! F. A-S.