«En 2004, Raouraoua m'a supplié de prendre l'Equipe nationale» «Je ne reviendrai pas en sélection tant que les mêmes personnes sont là» Rabah Saâdane s'est exprimé exclusivement sur le site Internet kooora.com où il a fait des révélations sur ses relations avec la fédération actuelle, sur ce qui se serait vraiment passé, selon lui, durant l'épopée de la Coupe du monde. Il a profité de cette occasion pour tirer à boulets rouges sur le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. Tout le monde s'interroge pourquoi vous vous êtes éclipsé de la scène ? Dieu merci, je me repose en compagnie de ma famille. J'ai eu pas mal de propositions depuis que j'ai quitté l'Equipe nationale, mais je les ai refusées toutes. C'était des contacts émanant de clubs algériens ou arabes. Je voulais prendre en main un club qui possède les moyens humains, matériel et financier pour tracer un objectif à moyen et à long terme. Il paraît que vous avez été contacté par le Mouloudia d'Alger... Ce n'était pas un contact officiel. En Algérie, il n'y a eu qu'un seul contact officiel, c'était de la part de l'USM Alger, un des meilleurs clubs en ce moment du pays, du fait qu'il a tous les moyens, sans oublier sa bonne organisation. Mais, à la grande surprise, les contacts ont été rompus sans raison. Par la suite, j'ai appris qu'une personne est rentrée en cours pour capoter cette affaire, il a convaincu les responsables de l'USMA de ne pas engager Saâdane. Laquelle cette personne ? Je préfère ne pas dévoiler son nom, je le garde pour moi. Il est même entré en scène chez les clubs du Golfe, uniquement pour que je ne travaille pas. Sans doute, ce monsieur a oublié que : «Rezk ala Allah». Si j'aurais un contact, c'est que le destin me l'a permis. Je vous raconte même une anecdote sur cette même personne. J'avais négocié en compagnie de mon agent avec les dirigeants de Bani Yas, le club émirati. Les discussions ont eu lieu dans de bonnes conditions et on était presque d'accords, avant que ce monsieur ne rentre en scène pour dissuader les Emiratis de signer un contrat avec moi. Actuellement, y a-t-il des contacts ? Non, en ce moment, il n'y a pas de contact, mais je suis près à étudier toutes les propositions des clubs de haut niveau et ambitieux, ou de sélections. Il y a la Coupe du Golfe, la Coupe d'Asie et les éliminatoires de la Coupe du monde 2018 comme principales échéances, étant donné que les éliminatoires du Mondial 2014 vont prendre fin très prochainement. Pourquoi vous avez refusé de travailler à la Fédération algérienne en tant que DTN ? Je vais vous répondre en toute honnêteté. J'ai refusé de revenir moi-même en sélection nationale. Je ne voulais reprendre car, on m'a évincé d'une manière incorrecte. On a été ingrat avec moi. On m'a évincé d'une manière honteuse, à cause d'un nul face à la Tanzanie (1-1), après la Coupe du monde. J'ai ainsi juré de ne plus remettre les pieds en sélection tant que les mêmes personnes se trouvent à la fédération ou tant que celle-ci reste en place. On n'avait même pas osé prolonger mon contrat avant qu'il n'arrive à terme, après le Mondial. Il y a eu aussi des comportements vraiment négatifs à mon égard. J'irai loin encore. Allez-y... Après la Coupe du monde, je voulais prendre le poste de DTN, vu mon âge. Mais, je n'ai pas reçu la moindre proposition de la part des gens de la fédération, c'est vraiment dommage. Malgré ça, vous avez poursuivi votre travail à la tête de la sélection, jusqu'au match de la Tanzanie en septembre 2010... Avant de répondre à cette question, en pleine Coupe du monde, je recevais des journalistes manipulés par la fédération pour me demander quand j'allais démissionner de mon poste, alors qu'il ne restait qu'une semaine à mon contrat. A ce moment-là, j'ai compris cette hostilité envers moi. Puis, Raouraoua était absent pour négocier avec moi la prolongation du contrat ; des responsables au sein du MJS ont fait le maximum pour trouver une issue, car il y a d'importantes échéances qui approchaient. Donc, j'ai assumé mes responsabilités sur demande du ministère. Le président de la fédération ne voulait pas que je reste, et moi non plus. Ne pensez-vous pas que c'est à cause de ce conflit que le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, a déclaré récemment qu'il ne reconnaissait aucune compétence locale, excepté Abdelhamid Kermali ? Tout d'abord, Kermali est décédé récemment, que Dieu ait son âme au Paradis. Je suis fier du travail qu'il a fait. Cela prouve qu'on a des compétences, mais malheureusement marginalisées. Pour ce qui est des dires du président de la Fédération algérienne, je pense que c'est un avis personnel. Bref, je lui pose une question seulement. Pourquoi tu courrais derrière moi et tu me faisais les yeux doux en 2004, après le départ du Belge, Lekeens ? Avec ces propos : «STP, sauve-moi de cette catastrophe.» Il me suppliait pour prendre en main la sélection. Ensuite, en 2009, quand il était revenu à la tête de la fédération, il m'a trouvé en poste en me faisant confiance. Que pensez-vous de la sélection nationale, actuellement ? J'attire votre attention que je n'ai pas évoqué la sélection nationale depuis dix-huit mois, après la venue de Halilhodzic. Mais, après la dernière CAN, j'ai décidé de parler et de briser le silence pour dire haut et fort que cet entraîneur a tout simplement échoué dans sa mission. L'Algérie a été éliminée au premier tour, donc, c'est une sortie par la petite porte, synonyme d'un échec pour l'actuel sélectionneur, mais il a aussi écarté les anciens joueurs. Pensez-vous que l'actuel effectif de l'EN est capable d'atteindre les objectifs tracés ? Sur le plan individuel, les joueurs actuels sont très bons. Il y a une grande différence par rapport à l'effectif que je possédais. Les binationaux ont rejoint l'EN par rapport aux moyens existants. Cela est dû à notre qualification en Coupe du monde, puisque l'argent est rentré par la suite de la part des sponsors et de la FIFA. Malgré les moyens, les responsables de la fédération ont échoué, en ne sachant pas gérer les affaires de l'Equipe nationale.