«Ça va se jouer au mental.» «Pour avoir une grande finale, il faut trois grands arbitres.» Bourahli : «Je serai au stade et je serai à fond avec l'USMA.» L'ex-président de l'USMA, Saïd Allik, aurait certainement aimé prendre ce mercredi sa revanche sur le Mouloudia après les deux dernières défaites en finales de la Coupe d'Algérie en 2006 et 2007. L'homme au neuf titres en tant que président, un palmarès difficile à égaler a une longue histoire d'amour avec Dame coupe, tout comme son club du cœur. Pour ceux qui l'ignorent encore, il a atteint dix fois la finale de la Coupe d'Algérie, trois fois en tant que joueur et sept fois en tant que président. Aucun président ou responsable de club n'a eu l'honneur jusque-là d'accrocher un tel palmarès sur son mur. Allik, à l'image de cette génération maudite de l'USMA des années 70, a perdu trois fois la finale en tant que joueur, en 1970 contre le CRB, en 1971 le MCA et en 1972 contre Hamra Annaba. En reprenant les règnes de l'équipe en tant que président, il va enfin goûter à la saveur du sacre qui lui a échappé trois fois de suite en tant qu'acteur sur le terrain. Allik va même collectionner les trophées en remportant cinq Coupes d'Algérie, 1997, 1999, 2001, 2003 et 2004. En 2005, l'USMA, sous l'ère Allik, va pulvériser tous les records en décrochant son cinquième titre de champion avec 67 points et 13 d'avance sur le second, la JSK. C'était le dernier titre de Saïd Allik puisqu'il n'aura pas la chance de porter la barre encore plus haut en perdant deux finales de suite, celles de 2006 et 2007 contre le même adversaire, le Mouloudia. «En 2007, j'avais dit à Bouteflika que le Mouloudia méritait sa victoire, mais pas celle de 2006» Parmi toutes les finales perdues, c'est sans doute celle de 2006 qu'il n'a pas encore digérée, à l'image de tous les joueurs qui ont animé la finale de cette édition. «Nous n'avons pas été battus à la régulière. Cette coupe était destinée au Mouloudia, c'était flagrant. Tout était acquis à sa cause ce jour-là, même l'arbitrage qui nous a sabotés dès le début de la rencontre avec l'expulsion de Ghazi. Lors de la finale de 2007, j'avais dit au président de la République, auquel je souhaite un prompt rétablissement, que le Mouloudia méritait amplement sa victoire, mais pas celle de 2006. Je lui avais dit que la défaite de 2006 m'était restée en travers de la gorge», raconte l'ex-président de l'USMA. «Je vis l'évènement avec moins de pression et un peu de déception» Pour la finale de ce mercredi, Allik ne la vit pas avec la même ferveur qu'auparavant, ni le même enthousiasme. Il a été tellement déçu qu'il n'y prête pas beaucoup d'attention. Quand nous lui avons posé la question de savoir s'il sera présent au stade, il nous a surpris en nous apprenant qu'il n'est pas invité. «Trouvez-vous normal que le président du CSA du club qui est en finale ne soit pas invité ? Et qui est de surcroît actionnaire à sept millions de dinars ? », s'interroge-t-il. Mais Allik ne veut pas polémiquer là-dessus, le moment ne s'y prête pas : «Vous savez, ce n'est pas ça qui va m'empêcher d'aller au stade, je reste un homme respecté, ça m'a juste déçu, c'est tout.» Cela dit, il découvre aujourd'hui une finale sans pression. «Quand on est joueur ou président, on ne dort pas. La pression est là, partout. La responsabilité aussi. Mais là, je ne ressens évidemment pas cette pression, je vis la finale en tant qu'un simple supporter», dit-il. «Ça va se jouer au mental» Comment Allik voit cette finale ? «Je pense que le match va être très équilibré», répond-il. «Le Mouloudia mérite d'être en finale de par son parcours en coupe. C'est une équipe qui est en forme en ce moment, et en face, l'USMA est en confiance. Les deux équipes partent à chances égales, mais je pense que la différence se fera sur le plan psychologique. L'équipe la plus calme, celle qui arrive à se maîtriser et à ne pas paniquer dans les moments difficiles, l'emportera. Ça va se jouer au mental.» «Pour avoir une grande finale, il faut trois grands arbitres» De par son expérience, l'ex-premier responsable des Rouge et Noir estiment que l'arbitrage a un grand rôle à jouer dans cette finale. «Certes, les joueurs sont les principaux acteurs sur le terrain, ce sont eux qui doivent animer ce grand évènement, mais ils n'y parviendront jamais sans un grand arbitrage. Et quand je dis un grand arbitrage, je ne parle pas du directeur de jeu seulement, les gens oublient qu'il y a aujourd'hui trois arbitres sur le terrain. Les trois doivent être à la hauteur. C'est très décevant de voir une finale de Coupe d'Algérie gâchée par une erreur d'arbitrage. J'espère que ce ne sera pas le cas», explique-t-il. «Je ne sais pas si je serai au stade ou non, mais je serai le premier supporter de l'USMA» Bien entendu, Allik espère que son équipe, car même s'il n'est plus le président de l'USMA, l'USMA reste son équipe, gagne cette finale. «Je ne sais pas si je serai au stade ou non, mais je serai le premier supporter de l'USMA et j'espère qu'elle gagnera pour ses supporters qui ont été très frustrés lors des deux dernières finales. Cela fait longtemps que leur équipe n'a pas gagné un titre, et je crois que c'est le moment de leur en offrir un. Ils méritent amplement qu'on leur donne de la joie. Personnellement, je ne pense qu'à eux, ils m'ont beaucoup soutenu. L'USMA doit gagner cette coupe pour ses supporters», termine l'ex-président des Rouge et Noir qui continue à glaner des titres au niveau du CSA, notamment en natation et en judo où l'USMA réalise d'excellents résultats. ---------------- Courbis dévoilera son onze aujourd'hui Il nous l'avait confié à l'issue de la conférence de presse qu'il a animée samedi après la fin de la rencontre face à la JS Saoura. Rolland Courbis, le premier responsable à la barre technique usmiste ne dévoilera son onze pour la finale de la Coupe d'Algérie de cette saison qu'aujourd'hui. La composante usmiste est connue à quelques éléments près. C'est donc durant la séance de ce mardi qu'il révélera à ses protégés l'identité de ceux qui ont été choisis pour défendre les couleurs rouge et noir lors de cette finale. ---------------- Bourahli : «Je serai au stade et je serai à fond avec l'USMA» Vainqueur en finale avec l'USMA en 2003 contre le CRB, Issaâd Bourahli dit ne rien regretter même s'il aurait aimé jouer d'autres finales. L'ex-renard des surfaces, même s'il a beaucoup d'estime pour le Mouloudia, a toujours du rouge et noir dans son sang, il nous le fait savoir. Comment vit Bourahli cette finale de Coupe d'Algérie ? Certainement pas en tant que joueur, mais avec un grand intérêt quand même. C'est une finale entre l'USMA et le MCA, je ne connais pas des gens du football qui y seraient indifférents. Mais en tant qu'ancien joueur de l'USMA, ça doit être très particulier pour vous, non ? C'est sûr, j'ai toujours cette frisson quand il s'agit de l'USMA puisque dans mon sang, on y trouve du rouge et noir. Je ne peux quand même pas oublier les beaux jours que j'ai passés à l'USMA. Il vous arrive de revenir à Alger pour voir vos anciens coéquipiers ? Oui, je le fais à chaque fois que je le peux. La dernière fois, c'était lors des demi-finales, j'y étais face au MCO. Vous faites même les déplacements avec l'USMA ? Eh oui (rire). Et comment voyez-vous cette finale ? Ça va être une grande ambiance dans la mesure où il s'agit du grand derby entre l'USMA et le MCA. Déjà, les matchs de championnat entre les deux équipes constituent un évènement, que dire alors quand il s'agit d'une finale de Coupe d'Algérie ! C'est toujours spécial entre les deux équipes et ça va être encore plus pour ce match. Comment imaginez-vous les choses sur le terrain ? Ça sera difficile pour les deux équipes, car toutes les deux sont en forme en ce moment. Le Mouloudia est deuxième en championnat et en finale de la Coupe d'Algérie et l'USMA vient de se qualifier à deux finales après celle de la Coupe arabe. On verra deux équipes en forme et ça, c'est déjà une bonne chose. Mais moi, ce que j'espère, c'est que les deux équipes seront à la hauteur de l'ambiance. Je connais très bien l'ambiance du 5-Juillet lors d'un derby comme celui-là, il ne faut qu'on ait un petit match. Que faut-il pour avoir un grand match et du spectacle ? Il ne faut pas calculer. La finale se joue sur un seul match, alors il faut tout donner. Les joueurs ne doivent penser qu'à faire le jeu et régaler les supporters. Il faut qu'ils se lâchent et que le meilleur gagne. Le football est fait comme ça, il y aura un vainqueur et un vaincu, mais ce qui serait frustrant, c'est de dire à la fin j'aurais dû faire ceci ou cela. Donc, pour ne rien regretter, il faut tout donner, il faut jouer au foot, c'est simple. Vous avez déjà joué une finale de Coupe d'Algérie, que vous avez remportée en plus. Racontez-nous ? C'était en 2003 avec l'USMA, une saison où nous avons gagné le doublé. C'était un des grands moments de ma carrière que je n'oublierai jamais. C'est pour cela que je dis à ces joueurs, ne ratez pas une telle occasion, peut-être qu'elle ne reviendra jamais ! Il faut qu'ils sachent qu'ils vont peut-être jouer la dernière finale de leur carrière. Alors, qu'ils se lâchent et qu'ils donnent tout ! Moi, je n'ai pas eu la chance par la suite de jouer une autre finale, mais je ne regrette rien. La seule finale que j'ai jouée, je l'ai gagnée et j'ai été très heureux. Que retenez-vous encore de cette finale ? La grande ambiance qui y régnait et les deux grandes équipes sur le terrain. Je crois que l'USMA avait la meilleure équipe à cette époque, et en face, il y avait une grande équipe du CRB avec les Ali Moussa, Talis, Badji, Bakhti et les autres. Vous serez au stade ce mercredi ? Bien sûr que j'y serai, je ne vais quand même pas rater un tel évènement. Vous allez supporter quelle équipe ? La question ne se pose même pas, l'USMA à fond, même si j'aime bien le Mouloudia.