Zoubiri : «L'USMH a besoin de l'aide de ses enfants dans ces moments difficiles» La reprise des entraînements, jeudi à 23h, a vu la présence de seulement dix joueurs seulement, parmi eux Boumechra et Amada, alors que les six autres sont des jeunes du club. C'est dire que le reste, autrement dit les cadres de l'équipe ont mis à exécution leur menace de boycott brandie juste avant la fin du stage qui s'était déroulé à Ain Témouchent. Les joueurs ont pourtant été mis au courant des derniers développements de la situation financière avec, notamment une rentrée imminente d'argent, mais cela ne les a pas trop rassurés puisqu'on a enregistré quand même une cascade d'absences. Laïb a dû les contacter une nouvelle fois pour qu'ils soient présents à la séance devant se dérouler hier à la même heure. Le boss harrachi devra user de beaucoup de diplomatie pour les convaincre de reprendre. Dans toute cette histoire de boycott à cause d'argent non perçu, il faut quand même noter que ce ne sont pas tous les joueurs. Certains auraient déjà touché leurs arriérés de salaires. Charef en colère Cette décision mettra plus de pression sur la direction du club, qui a donné des assurances à l'entraîneur Boualem Charef quant à la régularisation des joueurs dans les meilleurs délais. Craignant une démobilisation du groupe, qui provoquerait un retard difficile à rattraper, le driver de l'USMH paraissait jeudi soir très en colère contre la direction du club. Laïb devrait les rencontrer aujourd'hui Le président de l'USMH, Mohamed Laïb, a donné des assurances aux joueurs via un membre du staff technique, à savoir que la direction entamerait la régularisation des joueurs avant le 10 juillet dernier. Une fois le délai achevé, les joueurs attendaient un geste de la direction, en vain. Las d'attendre, ces derniers ont demandé à rencontrer leur président avant de reprendre les entraînements. On croit savoir que le premier responsable du club harrachi devrait rencontrer les joueurs aujourd'hui, pour évoquer le problème financier et leur expliquer le retard pris dans la régularisation de leur situation financière. Une situation qui inquiète les joueurs au plus haut point. Voilà que l'on reparle d'Air Algérie Beaucoup d'encre et de salive ont coulé sur le sujet des entreprises intéressées par un investissement à l'USMH. Selon nos sources, le dossier du club harrachi est sur la table du ministère de la Jeunesse et des Sports pour décider de la société qui devrait reprendre le club. On croit savoir que la compagnie Air Algérie est bien partie pour investir à l'USMH. Cette dernière ne prendra pas l'intégralité des actions, mais sera associée à d'autres industriels et actionnaires qui ont déjà donné leur accord de principe pour ouvrir le capital. Notre source ajoute que la direction du club harrachi attend avec impatience la décision du MJS, qui devra donner le feu vert aux sociétés pour investir à l'USMH. Les dirigeants harrachis attendent avec impatience la venue de cette société dont l'apport financier devra régler définitivement la crise que traverse actuellement l'USMH, au point de ne pas pouvoir assurer les salaires des joueurs. Les membres du CA dos au mur Il n'est plus un secret pour personne que le conseil d'administration de l'USMH n'a fonctionné jusque-là que grâce à la présence et aux efforts de Laïb, Cherfaoui, les frères Boulabe, et, un degré moindre, Zoubiri. Les six autres membres du CA, qui en compte 11, ont toujours brillé par leur absence. Les membres de l'AG du CSA envisagent de demander à tous les actionnaires de mettre la main à la poche pour aider le club dans ces moments de crise, ou de tripler le capital dans les plus brefs délais au risque de se voir remplacer par d'autres qui n'attendent d'ailleurs qu'un signe pour faire leur entrée au sein du conseil. Si cette directive se concrétise, les caisses du club seront renflouées par la somme de 3 milliards. Zoubiri : «L'USMH a besoin de l'aide de ses enfants dans ces moments difficiles» Mohamed Zoubiri, l'un des actionnaires les plus influents, était l'un des rares dirigeants présents au stade Lavigerie jeudi soir pour la reprise. Visiblement déçu par l'annulation de la séance en raison de l'absence des cadres, ce responsable que nous avons approché nous dira avec beaucoup d'amertume : «C'est vraiment malheureux de voir les joueurs arriver jusqu'au boycott en raison du non payement de leur salaires de la saison passée. On avait l'espoir de voir tous les joueurs marquer leur présence, ce soir, pour la reprise, malheureusement et comme vous le constater, ils ne sont qu'une dizaine à avoir répondu à l'appel du coach. Ce dernier est là, mais la séance n'a pas eu lieu. Cette absence est, comme vous le savez, dû à la non régularisation financière. L'USMH traverse une crise financière et a donc besoin de l'aide de tous ses amoureux». Avant de poursuivre : «Nous sommes la première équipe à avoir repris les entraînements et effectué un stage bloqué de deux semaines, pendant que les autres viennent juste de reprendre. Nous avons donc une avance considérable sur les autres clubs. Mais si les joueurs décident de poursuivre ce boycott, c'est tout le travail réalisé qui sera mis en cause». ------- L'argent tarde à venir, Laïb sous pression «Où sont les amoureux du club ?» Le président Laïb était avant-hier, et durant toute la journée, dans tous ses états. Il semblait sous une forte pression au moment où nous l'avons joint pour qu'il nous fasse un commentaire sur la situation financière du club. «On n'a rien à cacher. Le club fait face à des difficultés financières, mais j'ai comme l'impression que cela n'inquiète personne. Dire que nous sommes dans une crise profonde, je ne le pense pas, car on arrive toujours à faire face aux dépenses courantes. Certes, les caisses sont presque vides, mais cela ne touche pas le fond. Grâce au peu d'argent qu'il y a et à nos relations, on arrive toujours à gérer la situation, en attendant des jours meilleurs. J'ai déjà pris contact avec certains industriels et avec les autorités de la ville, pour venir en aide au club, et j'espère que cela aboutira. On attend aussi l'arrivée l'argent de certaines subventions, mais je ne pense pas que cela sera suffisant. Je suis le seul à faire face aux problèmes financiers du club ; je souhaiterais donc voir tous les amoureux de l'USMH contribuer à la réussite de l'équipe.» Et d'ajouter : «Quand un club aussi populaire que l'USMH ne trouve pas les moyens financiers pour subvenir aux dépenses, c'est incompréhensible. S'il n'y avait pas de bons résultats sur le terrain, on aurait peut-être compris le désintéressement des gens et des supporters. Mais ce n'est pas le cas. A El Harrach, tout le monde est content que l'USMH fasse forte impression en défiant les grosses cylindrées. Parallèlement, les caisses sont vides, et le club n'arrive à subvenir que grâce à quelques dirigeants qui sont contraints de mettre la main à la poche. Je lance un appel à tous les Harrachis pour venir en aide au club. Je ne devrais pas le faire, parce que le club appartient à tous les Harrachis. Et Dieu sait combien ils sont les amoureux de l'USMH qui ont les moyens d'aider le club et qui jusqu'à présent ne se manifestent pas. Je fais aussi appel aux autorités d'El Harrach pour nous venir en aide. Il est vrai que si tout le monde se plait à regarder ou à suivre de loin les matchs en s'intéressant uniquement aux résultats, cela ne peut pas servir le club. Tout le monde doit savoir que le club fait face à un problème financier et que si on veut vraiment voir l'USMH atteindre ses objectifs, il est indispensable que tous les Harrachis, que ce soit industriels, commerçants, autorités... tout le monde doit s'impliquer. Nous sommes constamment en train de courir, jour et nuit, pour la réussite de l'USMH. Mais seul, sans aide, je ne peux mener la barque.» ------- Le départ de Yaya ouvre la voie au recrutement d'un Africain La piste africaine privilégiée Comme nous l'avons annonce dans notre précédente édition concernant le recrutement d'un attaquant africain pour pallier un éventuel départ de Bounedjah, cette information semble se préciser. C'est un des adjoints de Charef qui nous l'a confirmé hier, au moment où nous l'avons joint sur son portable : «L'absence de bons attaquants sur le marché local fait que nous devons voir ailleurs, et donc c'est la piste africaine qui semble la plus plausible. En effet, nous sommes intéressés par le recrutement d'un attaquant africain pour pallier un probable départ de Bounedjah. On a eu des propositions d'attaquants africains. On est sur plusieurs pistes. Certains éléments qui nous sont proposées, présentent des CV intéressants et ils devront arriver incessamment pour effectuer des essais. On devra les juger sur le terrain avant de prendre une décision». La déception des supporters Ils étaient des dizaines de fans harrachis à avoir fait le déplacement au stade Lavigerie pour assister à la reprise des entraînements, mais aussi et surtout pour découvrir les nouvelles recrues et avoir une idée plus précise concernant la valeur de l'effectif appelé à défendre les couleurs de l'USMH cette saison. Malheureusement, l'absence d'une grande majorité des joueurs, les anciens surtout, a contraint l'entraîneur Boualem Charef à annuler la séance. Cela n'a pas été sans provoquer une grosse déception chez ces supporters. Une grande partie d'entre eux ont approché Zoubiri pour lui faire part de leur mécontentement à l'égard de la direction qui, selon eux, doit bouger pour se procurer l'argent nécessaire au payement des joueurs. Ils craignent une démission de Charef Les supporters ne craignent pas autant le boycott des joueurs, mais surtout le fait que ce boycott provoquerait une éventuelle démission de Charef. Ce dernier, qui, par son travail et les résultats qu'il réalise, a fini par gagner la confiance et l'estime des fans de l'USMH, semble fatigué par ces problèmes qui réapparaissent à chaque fois sans qu'aucune solution définitive n'ait été trouvée.