Son menu de rêve pour le ramadhan ... Comment passez-vous le Ramadhan ? Que je sois en France (il réside là-bas, ndlr) ou à Annaba, rien ne change pour moi durant le Ramadhan : ça tourne entre la maison et la mosquée. Je trouve de la quiétude à accomplir les prières et à lire le Coran. Plutôt actif ou bien paresseux ? Très actif. Même si je m'abstiens de chanter durant le mois sacré, j'ai un programme très chargé. J'ai lancé une opération caritative afin de récolter et distribuer des effets scolaires pour 700 enfants de familles démunies, ainsi qu'une enveloppe de 5 000 DA pour chacun d'eux avant la rentrée scolaire. J'active au sein de deux associations, l'une dirigée par des Algériens résidant au Canada, l'autre par des Algérois. Inch'Allah, ça va aboutir Etes-vous du genre à ne pas supporter le jeûne ? Tout le monde a pu découvrir l'authentique Lotfi dans la caméra cachée diffusée samedi passé. Ce type d'émission révèle la face cachée des personnes. El Hamdoullah, les gens me connaissent et savent que je ne suis pas de ceux qui cherchent noise. J'ai été élevé sur le principe de l'humilité et je resterai ainsi. En parlant de la caméra cachée, comment vous a-t-on piégé ? L'émission a été enregistrée le 3 juillet. Ce jour-là, j'allais donner un concert au Théâtre de verdure d'Alger. J'étais à l'hôtel quand Ennahar TV m'avait contacté pour me demander de participer à une émission sur le Ramadhan. J'ai accepté en renonçant aux répétitions que j'avais prévu d'effectuer pour le concert. Que voulez-vous ? Ils m'ont eu ! Cela dit, je salue le professionnalisme de l'animateur de l'émission qui, à aucun moment, n'a laissé penser qu'il s'agissait d'une caméra cachée. Vous n'avez pas répondu aux provocations et avez même pleuré dans une séquence qui a touché beaucoup de téléspectateurs. Comment est-ce arrivé ? C'est parce que je suis sensible. Lorsque je suis en colère, ou je me tais ou je quitte les lieux. Or, je ne pouvais pas partir car il y a les caméras et le microphone. Cela dit, je savais que l'émission allait faire du bruit. Mon agent m'avait informé qu'avant même la diffusion de l'émission, le message l'annonçant sur ma page Facebook officielle avait été lu par plus de 25 000 internautes. Après l'émission, je ne vous dis pas ! Croyez-moi, je ne l'ai pas fait exprès (rires). Ce qui a été le plus touchant dans votre intervention, c'est lorsque vous aviez dit à l'animateur qu'il avait de la chance qu'il ne vous aie pas connu jeune, car vous l'auriez frappé. Précisez votre pensée... Je voulais dire par là qu'à 39 ans, j'ai dépassé l'âge des polémiques stériles. Lorsque j'étais jeune, j'étais têtu et je pouvais rester 5 ou 6 heures d'affilée à polémiquer, mais plus maintenant. A quand remonte votre dernière dispute ? Dans le domaine artistique, j'aurais pu me disputer à plusieurs reprises tellement il y a des anomalies. Cependant, je me retiens et me tais. Je laisse le soin à mon agent de gérer les affaires afin de m'éviter des disputes. Autrement, je ne suis pas du genre à me disputer. Accomplissez-vous vos prières à la maison ou bien à la mosquée ? Quand je suis à Annaba, je l'accomplis tout près de l'Immeuble de France, mon quartier, soit à la mosquée El Alaouiya ou bien à la mosquée Salmane El Farissi, à La Colonne. Lisez-vous le Coran ? Bien entendu ! Durant le Ramadhan, je le psalmodie dans la mosquée ou chez moi. C'est une excellente méthode d'en apprendre des sourates. Etes-vous de ces artistes qui profitent du Ramadhan pour amasser de l'argent en animant les concerts et fêtes ? En 17 ans de chant, jamais je n'ai animé un concert durant le Ramadhan. Au risque de vous surprendre, je dirai que je m'abstiens même de composer des textes ou de la musique. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre d'offres que j'ai reçues afin de chanter durant le Ramadhan. J'aurais gagné de quoi acheter une villa ou même un bateau, mais jamais je ne chanterai durant le Ramadhan tant que je serai en vie. Pourtant, le Ramadhan de cette année correspond avec la saison estivale, celle des concerts par excellence... Je suis sans doute le seul chanteur algérien à ne jamais se produire dans les fêtes familiales et dans les cabarets. Même si notre période de travail est réduite à l'été, ma religion passe avant tout. Cela dit, je promets à mes fans des concerts après le Ramadhan. Je suis même sur un projet d'un concert que je devrais donner à Gaza, en Palestine. Je donnerai les détails en temps voulu. Pensez-vous suivre la voie de Cheb Djelloul qui s'est reconverti en chanteur de chants religieux ? Non, car nos itinéraires sont différents. Lui avait suivi le mauvais chemin durant longtemps et il se rachète en changeant de créneau alors que moi, j'ai toujours chanté des chansons à but éducatif en direction de la jeunesse. Où passez-vous vos veillées ? J'évite de veiller le soir et de parler de banalités, surtout que nous, Algériens, sommes connus pour seulement critiquer autrui. Suivez-vous toujours le football algérien ? Je ne suis plus l'USM Annaba car ce club est devenu l'otage d'une mafia. Je suis la sélection nationale, surtout mon joueur préféré, Madjid Bougherra. Je l'admire beaucoup pour ses qualités de joueurs et aussi pour ses qualités humaines car il participe souvent à des actions caritatives. ---- Son menu de rêve pour le ramadhan «Au f'tour, j'aime la chorba frik, mais j'adore encore plus le bourek de Annaba car il est incomparable. C'est un mets indispensable à la table du f'tour. Lorsque je suis à Annaba ou que mon mère est avec moi, je mange tous les plats traditionnels qu'elle prépare, particulièrement el djari et la chakhchoukha. Lorsque je me trouve en France ou en tournée sans ma mère, tout cela me manque. Pour ce qui est des boissons, c'est simple : je ne bois que de l'eau. J'ai une pharynx sensible et je ne supporte pas les boissons gazeuses ou acides. Donc, je ne bois ni limonade ni jus.»