Son menu de rêve pour le ramadhan Comment passez-vous le Ramadhan ? C'est le mois de piété. Donc, on est appelés à réduire nos désirs dans la vie, que ce soit la nourriture, les boissons, les veillées... Dans ce Ramadhan, je me consacre entièrement au jeûne et aux actes de piété qui vont avec. Arrivez-vous à supporter le jeûne ? En toute franchise, le début du Ramadhan ne m'affecte jamais, mais ça devient fatigant au fil des jours à cause du programme intensif des entraînements. Il ne faut pas oublier que nous nous entraînons deux fois par jour. C'est pour ça que c'est dur durant la deuxième partie du mois de Ramadhan. Etes-vous du genre à vous disputer durant ce mois ? Non, vraiment pas. Même quand on me provoque, je ne réagis pas. Cependant, on nous a assuré qu'on vous provoque souvent lors de la séance d'entraînement de 18h... J'ai compris à qui vous faites allusion : Amine Aksas et Karim Ghazi ! J'accepte leurs provocations de façon naturelle car je les connais très bien. Je connais même leurs points faibles. Ghazi a joué avec moi près de dix ans à l'USMA alors que Aksas a été mon coéquipier à l'ESS et dans les sélections de jeunes. Je connais leurs astuces pour m'énerver et c'est pour ça que je ne réagis pas. Il faut quand même leur répondre... Quand Aksas ne supporte pas le jeûne, il s'en prend à tout le monde, mais quand on lui répond, il faut ramener les pompiers pour éteindre sa colère ! Quant à Ghazi, il s'énerve un peu, puis se refroidit, comme un comprimé Upsa qui se dissout dans un verre d'eau. Etes-vous du type actif ou bien paresseux durant le Ramadhan ? Depuis que je me suis marié, je suis devenu actif car mes devoirs familiaux m'y obligent. Accomplissez-vous vos prières à l'heure ? Oui, du fejr jusqu'aux tarawih. Justement, pour ce qui concerne les tarawih, j'accomplis quatre rakaât seulement, puis je me rends à l'entraînement qui débute à 23h00. Vous ne dormez pas durant le jeûne ? Je dors juste après l'entraînement car Geiger nous fatigue beaucoup. Je me réveille pour le s'hour, puis je me rendors pour me réveiller de nouveau à 11h, mais je ne fais pas la sieste. Si le championnat avait lieu en journée durant le Ramadhan, que feriez-vous ? Je ne jouerais pas. C'est très dur. Je pense que les responsables du football algérien l'ont compris et qu'ils ne programmeront plus de matches durant le Ramadhan. Vous avez joué des matches à jeun. Y en a-t-il dont vous vous souvenez particulièrement ? Oui. Avec l'USMA, j'avais fait un grand match au stade de Bologhine contre le GC Mascara. J'avais même obtenu un penalty, mais Bourahli l'avait raté. Il l'a raté parce qu'il n'aime pas jouer à jeun ? Bourahli est hors champ durant le Ramadhan. Cependant, il s'était rattrapé en inscrivant le but de la victoire. Justement, il nous avait raconté l'histoire du match en Afrique du Sud où les titulaires avaient jeûné alors que les remplaçants ne l'avaient pas fait... C'était dur de jeûner ce jour-là. Nous avions affronté Super Sport et nous étions quelques-uns à avoir tenu à jeûner. En plus d'avoir jeûné durant le voyage qui avait duré 12 heures, nous avons continué à le faire durant notre séjour là-bas. Achiou m'avait dit : «Kho, ce ne sera pas possible de jeûner. Nous ne jouons pas à domicile et il sera dur de suivre le rythme du match.» J'ai insisté quand même pour jeûner et j'en avais fait un défi. Résultat : l'adversaire nous a terrassés après une demi-heure de jeu. Peut-être que vous n'auriez pas perdu si vous aviez mangé... Croyez-moi, la qualification nous importait moins que notre volonté de jeûner. Vous connaissez la mentalité de l'Algérien : il aime jeûner même si Allah l'autorise à manger lorsqu'il effectue un long voyage. Etes-vous amateur de dominos ou bien de cartes ? Lorsque j'étais célibataire, j'y jouais à Sétif avec Belkaïd, Hadj-Aïssa et des amis, mais depuis que je suis marié, je n'y touche plus. Aksas est champion dans ces jeux. Etes-vous capable de le battre ? Aksas est imbattable à tous les jeux, même à la Play-Station. Comptez-vous effectuer une Omra ? J'ai récemment accompli ma deuxième Omra, avant le Ramadhan. Dommage que la préparation d'intersaison coïncide avec le mois sacré car j'aurais voulu aller à La Mecque à cette période. Le point positif est que, la dernière fois, j'ai accompli la Omra en compagnie de mon épouse. ------------------------------- Son menu de rêve pour le ramadhan «Après le adhan, je me contente d'un peu de chorba frik avec un morceau de bourek. Ce n'est qu'après les entraînements que je mange vraiment. Un sportif doit manger des salades, des pâtes, de la viande blanche (poisson, poulet ou dinde) et exceptionnellement de la viande rouge et il doit surtout boire beaucoup d'eau. Moi, je bois beaucoup d'eau. Je prends aussi les jus Ifri et tous les jus de carottes et de pomme de manière générale. Au s'hour, il faut qu'il y ait le mesfouf. Pour moi, il n'y a pas meilleur que les plats préparés par ma mère et, en seconde position, ceux de mon épouse.»