Rachid Dali, ex-joueur de la JSK dans les années 1970, est considéré comme l'un des meilleurs buteurs de l'histoire du club. Tout en pointant du doigt ceux qui sont responsables de la crise qui secoue la JSMB, l'ancien avant-centre canari dans les années 1970, le natif de Béjaïa, Rachid Dali, éprouve de l'affection pour le club béjoui sans pour autant omettre de souhaiter la bienvenue à la JSK ce vendredi dans la ville des Hammadites. Rachid Dali, ex-joueur de la JSK dans les années 1970, est considéré comme l'un des meilleurs buteurs de l'histoire du club. Il a aussi porté les couleurs de la JSMB avant de venir en Haute-Kabylie. Le match de ce vendredi reste toujours pour lui spécial. Le canonnier du stade d'Oukil-Ramdane appelle les Kabyles à s'unir autour d'un seul objectif : consolider davantage les relations entre les deux villes. * Monsieur Dali, saha aïdek. Comment allez-vous ? A vous aussi saha aïdkoum et que cette année nous apporte beaucoup de joie et de paix, surtout pour notre cher pays que nous aimons tant. Ça va mieux merci. Au moment où je vous parle, je suis chez moi auprès de ma famille à Béjaïa, ma ville natale. Je m'occupe de ma santé qui s'améliore petit à petit. Dieu merci, je me sens mieux. Mais sachez qu'avec le sport, j'ai signé un contrat d'arrêt. Vous savez bien que dans la vie, on ne peut pas tout faire, surtout lorsque on est pris par l'âge. * Vous suivez tout de même tout ce qui a trait au sport, notamment vos deux anciens clubs, la JSMB et la JSK… Heureusement que oui, c'est ma seule occupation en ce moment, je suis à la page et je ne rate rien. D'ailleurs, ces jours-ci vous ne pouvez imaginer à quel point je suis chagriné. * Pourquoi ? Comment voulez-vous que je me sente bien dans ma peau avec tous les problèmes que vit la JSMB. Regardez dans quel état elle est, six matchs en championnat, deux points au classement général. La faute n'incombe pas aux dirigeants ou aux joueurs, la responsabilité incombe aux autres… * Qui sont-ils ? Ceux qui ont décidé de fermer le stade de l'Unité magrébine pour refaire la pelouse, alors qu'ils savaient bien que les travaux n'allaient pas être achevés avant les délais annoncés. Ce sont ceux qui ont décidé par quelle magie d'envoyer la JSMB à Bouira, une ville qui n'est pas à côté, avec tous les désagréments causés pour l'équipe. Voilà le résultat maintenant, une équipe en pleine crise. * Ce vendredi, la JSMB reviendra chez elle à l'occasion du derby kabyle face à la JSK. Cela vous fait sûrement plaisir et vous vivrez ça avec beaucoup d'émotion, vous qui appartenez aux deux formations, non ? Exactement, ils sont les miens, j'ai joué pour les deux clubs et, à ce jour, je ne pourrai les effacer un instant de ma mémoire. Dieu que ce fut une vie pleine de joie et de bonheur ! Depuis l'accession de la JSMB en Division 1, je vis ce match avec beaucoup de calme et de sportivité, je me suis toujours considéré comme l'enfant des deux clubs, et que le meilleur l'emporte, c'est tout. Le plus important, c'est lorsque je vois à la fin du match les joueurs se serrer la main et les supporters quitter ensemble les gradins, que ce soit à Tizi ou ici à Béjaïa. * Quel est le résultat que vous souhaiteriez pour ce derby JSMB-JSK ? Franchement, j'ai toujours été de ceux qui pensent que seul le meilleur sur le terrain mérite la victoire. Seulement, cette fois, c'est différent et que les supporters de la JSK me comprennent : je veux que la JSMB gagne le match pour qu'elle sorte de cette crise. La JSK n'est pas dans la même situation que la JSMB, elle a la force mentale pour rattraper son retard, tandis qu'à la JSMB, la situation est alarmante, il faut en urgence agir avant que les choses ne s'aggravent. * Peut-être avec la venue de l'ancien baroudeur comme vous des Canaris, Djamel Menad, à la barre technique va changer la situation dans le sens où la JSMB regagnera sa place… Je l'espère bien, Menad est un homme fort de caractère et connaît bien son travail. En plus de sa carrière de joueur qui n'est, je crois, pas à présenter, il a maintenant acquis une certaine expérience dans le domaine du coaching. Non, je n'ai pas de doute, Menad va apporter beaucoup de choses, simplement les joueurs doivent aussi suivre et lui faciliter la tâche. Ce n'est pas facile, il est en face d'un chantier et tout le monde a sa part de travail. Comme ça, on peut dire que la JSMB reviendra vite. C'est pour ça que je vous disais tout à l'heure que pour le match de ce vendredi, j'aurai quand même beaucoup d'affection pour la JSMB. Je souhaiterai aussi la bienvenue à mon ancienne formation la JSK, dirigeants, joueurs et supporters. * Avez-vous des échos de Tizi, vous qui êtes désormais installé à Bougie ? Je suis en contact permanent avec tout le monde à la JSK, ceux de ma génération notamment. Dernièrement, j'ai appris que Aouis a été hospitalisé, je l'ai appelé pour avoir de ses nouvelles. Il m'a appris qu'il devait se faire évacuer à l'étranger. Vous ne savez pas à quel point m'a fait plaisir le geste du président de la JSK, mon ancien coéquipier Mohand-Cherif Hannachi, que je salue au passage. C'est vraiment touchant. Je prie tous les jours pour que Aouis se remette sur ses pieds et retrouve sa famille et ses amis. C'est un homme que j'aime beaucoup et qui a d'énormes qualités. * Un mot pour le public, vous qui êtes le symbole de la Kabylie et des deux formations… Je n'ai jamais cessé d'appeler les deux galerie à montrer que la JSK et la JSMB sont des frères, il ne faut jamais tomber dans le jeu de ceux qui veulent faire de ce match une particularité, c'est tout ce qui a de plus normal dans le monde. Les Kabyles du Djurdjura et ceux de la vallée de la Soummam partagent une vie identique, il n'y a pas de quoi faire de ce match une histoire de vie ou de mort, les supporters devraient mettre fin à toutes ces scènes de violence qui n'honorent pas notre prestigieux passé. J'espère que ce vendredi le match sera l'occasion pour tous les Kabyles de s'unir. Entretien réalisé par Lyès A.