«L'emporter par 1 à 0 ou faire 1 à 1 serait le scénario idéal pour nous» «Si on ne respecte pas le Burkina Faso, ça se retournera contre nous» C'est un Madjid Bougherra très serein et assez précis dans sa vision de ce premier match qui attend les Verts, ce samedi, contre le Burkina Faso, que nous avons accroché, hier, lors de la zone mixte réservée aux journalistes, juste avant le début de la seconde séance d'entraînement de l'EN, à Sidi Moussa. En véritable meneur d'hommes, le capitaine d'équipe de l'EN estime qu'il est inutile de trop se mettre la pression, à quelques encablures du rendez-vous crucial face au Burkina Faso, au risque de rater une occasion en or d'offrir à l'Algérie une seconde qualification d'affilée au Mondial.
Comment se déroule la préparation ?Tout se passe bien, on fait tout pour éviter la pression inutile. On essaye de garder notre concentration intacte, avant cette première manche qui précède notre double confrontation face au Burkina Faso. En cas de succès inch'Allah, on prendra part pour la seconde fois à un Mondial. Cette première manche, justement, se présente comment ?Ça va être dur, on le sait. Tout le monde est conscient de la difficulté de la mission, mais je pense qu'on aura 5 jours pour bien préparer ce rendez-vous. On doit absolument se montrer très solidaires et déterminés pour espérer revenir avec un bon résultat. C'est ce genre de détails qui font la différence dans des matchs comme ça. Les conditions de jeu ne seront pas très faciles : la chaleur, l'humidité et tout ce que vous connaissez des contextes des matchs en Afrique ; qu'avez-vous à dire ? Vous savez, tout le monde sait qu'en Afrique, les conditions de jeu que vous venez de citer pourraient faire la différence, je dis ça par expérience. Il est clair que les Africains sont plus habitués à jouer dans des conditions climatiques aussi difficiles. Je pense que ça va nous pénaliser, dans le sens où tu ne peux pas t'exprimer comme tu sais le faire en Europe. Dans des matchs comme ça, il faut être intelligent, jouer collectivement et former un bloc soudé, pour éviter de trop se fatiguer. On dit beaucoup que l'Algérie part favorite ; n'avez-vous pas peur que cela puisse influer sur le mental de vos jeunes coéquipiers ? J'espère qu'ils ne prêtent pas beaucoup attention à ce qui se dit. Quand on en parle entre nous, tout le monde avoue que le Burkina Faso est une équipe qui peut être redoutable. Dans le football, il faut respecter ses adversaires. Tu perds le respect de ton vis-à-vis, ça se retourne contre toi. C'est sûr. C'est du 50/50. C'est donc ce que pensent vos camarades ? A l'heure actuelle, je peux vous assurer qu'aucun de mes coéquipiers ne pense qu'on est déjà qualifiés. Ils savent que ça va être dur, je peux vous dire qu'ils ont en conscience. Vous transmettez ce que vous avez vécu à Oum Dourman et toute cette joie qui a suivi la qualification de l'Algérien au Mondial-2010 ? C'est sûr, à chaque fois que l'occasion se présente, on en profite pour en parler. Ils savent maintenant ce que cela peut représenter pour eux, pour leur famille et la fierté qu'on ressent en hissant les couleurs de l'Algérie très haut. Maintenant, on n'a pas trop envie de leur mettre la pression, il faut attendre un peu pour mieux discuter de ça. Le coach appréhende le manque du temps de jeu de certains joueurs... C'est sûr que le top serait que tous nos joueurs soient compétitifs avant cette rencontre aller face au Burkina. Après, sur des matchs comme ça, il faut se surpasser et se montrer costaud mentalement. Même si tu n'es pas à 100% physiquement, quand tu veux faire un effort intense, tu peux le faire. On doit tous êtres prêts à se faire mal, et jouer solidaires. On va à la guerre. Il faut aller à la guerre, c'est tout. C'est notre état d'esprit maintenant. L'ambiance est parfaite, ressentez-vous les mêmes sensations d'avant ce déplacement au Caire qui a précédé la rencontre barrage jouée par la suite à Oum Dourman ? Ce sont deux matchs différents, ce n'est pas la même sensibilité. Avant, on a vécu beaucoup temps ensemble, et là, c'est une jeune équipe mais qui dégage une sérénité sans faille et travaille dans une parfaite ambiance. Là, tout le monde est arrivé et on commencera, ce soir inch'Allah, à parler de tout et de rien. Le meilleur scénario possible que vous imaginez pour ce premier match ? Gagner ! Après, il faut au moins marquer un but là-bas pour bien préparer le match retour chez nous. L'emporter par 1 à 0 ou faire 1 à 1 serait le scénario idéal pour nous. Maintenant, ce n'est qu'un scénario, tout se jouera sur le terrain. On compte sur votre expérience et celle de Yebda pour réaliser cet objectif. Il est clair parce qu'on est les plus anciens, notre rôle sera de canaliser les jeunes et leur dire comment aborder ce match et surtout les protéger de la pression et leur montrer les choses positives avant ce match. Ils seront pas moins de 2 000 supporters à effectuer le déplacement à Ouagadougou, ça vous fait quoi ? C'est très important d'avoir des supporteurs derrière nous, comme ça on ne se sentira pas seuls. Nos fans vont faire du bruit, donc cela va nous pousser à nous transcender dans chaque effort durant le match. On est très contents. Juste un mot pour les supporteurs : respectez l'adversaire et que le combat commence. Un mot sur Essaïd Belkalem qui commence sa carrière professionnelle en Angleterre ? C'est un championnat difficile et je crois qu'il réalise de belles choses avec Watford. Parfois, il joue et comme je lui ai dit, il faut qu'il soit patient. Il vient d'arriver, donc il aura besoin d'un temps d'adaptation. A mon avis, c'est un championnat qui lui va bien.