Halilhodzic : «Il faut chaud, Il faut chaud, le match sera très chaud !» Les Verts sont à Ouagadougou. Après cinq jours de préparation au Centre technique de Sidi-Moussa, ils sont arrivés hier dans la capitale du Burkina Faso où la première manche des barrages pour la qualification à la Coupe du monde 2014 les attend. Le commandant Barache fait atterrir l'avion à 13h40 Comme c'est devenu une habitude, c'est par vol spécial que la délégation algérienne a rallié l'aéroport international de Ouagadougou. L'avion, piloté par le commandant Barache, a atterri sur l'aérodrome à 13h40, heure locale, soit presqu'à l'heure d'arrivée prévue. Comme le trafic n'est pas important dans cet aéroport, l'avion a fait moins de trois minutes pour arriver à son aire de stationnement. La navette a transporté les passagers jusqu'à la zone internationale des arrivées. Les formalités de police facilitées Comme promis par les autorités du Burkina Faso, les formalités de police ont été allégées. La vérification des visas et l'apposition du cachet d'entrée se sont faits de manière collective par l'intermédiaire d'un membre de l'ambassade d'Algérie à Ouagadougou. Les joueurs ont été rapidement regroupés et sortis du hall international. Restait à les sortir de l'aérogare, une tâche qui n'a pas été facile vu la présence de nombreux supporters algériens et l'absence d'un cordon de sécurité clair. Pas facile aux joueurs de se frayer un chemin vers le bus Toujours est-il que les joueurs se sont plus ou moins facilement frayés un chemin jusqu'au parking de l'aéroport où le bus qui leur a été affecté était stationné. Entre les sollicitations des journalistes, celles des supporters pour des photos souvenirs et la présence curieuse de plusieurs badauds, cela n'a pas été chose aisée. Il aura fallu une dizaine de minutes pour que l'ensemble des joueurs et quelques membres des staffs technique et administratif montent dans le bus. Le bus escorté par des véhicules de l'ambassade et... des supporters Le transfert de l'aéroport vers le Laico Hotel, lieu d'hébergement des Verts, s'est fait en une vingtaine de minutes. Finalement, il n'y a pas eu d'escorte policière, comme c'était prévu, et cela était bien curieux. Le bus était escorté uniquement par des véhicules de l'ambassade d'Algérie à Ouagadougou et ceux de... supporters algériens. Pas de motards ni de policiers. Il a donc roulé à une vitesse normale, s'arrêtant même aux feux de signalisation, mais heureusement qu'il n'y avait pas d'encombrement à ce moment-là. Les joueurs dans leurs chambres à 14h30 Les joueurs ont pu regagner leurs chambres vers 14h30 pour s'installer et effectuer une courte sieste réparatrice. Le reste de la délégation est arrivé par minibus quelques minutes plus tard. Quant au matériel transporté (équipements et nourriture), il a été ramené dans un camion. La journée s'est terminée par une séance de décrassage qui a débuté à 16h, heure locale, soit à l'heure du match, et par le dîner préparé par le cuisinier attitré des Verts, Farid, avec des ingrédients ramenés d'Algérie. Les joueurs ont donc pris leurs quartiers à Ouagadougou. Le match, dans les esprits, a déjà commencé. Halilhodzic : «Il faut chaud, Il faut chaud, le match sera très chaud !» Vahid Halilhodzic n'a pas souhaité communiquer tout au long des jours qui ont précédé Burkina Faso- Algérie. Le sélectionneur national n'a pas communiqué de liste (la FAF s'est contenté d'envoyer les convocations aux joueurs» et n'a pas organisé de point de presse, comme il est de coutume chez lui depuis sa venue. Très stoïque, le Bosnien est resté longtemps de marbre aux sollicitations des journalistes avant de lâcher, à l'arrivée à Ouagadougou, une petite phrase à chaud ! «Il fait chaud, il fait chaud ! Le match sera très chaud !» Prometteur ! Les supporters «algérianisent» Ouaga et conquièrent les Burkinabés L'espace d'un après-midi, l'aéroport international de Ouagadougou a été «algérianisé». La présence conjuguée d'une cinquantaine de supporters algériens et d'autant de représentants des médias a fait qu'un brouhaha terrible a été vécu dans le hall des arrivées. Cela conforte l'impression constatée ici depuis quelques jours : ce sont les supporters algériens qui font l'ambiance dans la capitale burkinabèe. Tambour, drapeau, maillots et même les drapeaux de la Palestine et du... Brésil Hier, toute la panoplie du parfait supporter était de sortie : le tambour, la vuvuzela, l'emblème national, les maillots de la sélection, les écharpes... On a vécu en miniature ce que ce même aéroport va vivre demain, samedi. L'ambiance folle était de mise. Pour la circonstance, deux drapeaux nationaux n'ont pas été oubliés : celui de la Palestine, devenu presque une «constante» dans les déplacements des supporters algériens, et celui du... Brésil. En effet, on ne perd pas le nord parmi les fans. C'est bien pour aller au Brésil que cette aventure a lieu et c'est la moindre des choses que l'emblème du pays que les Verts veulent visiter à titre «officiel» l'été prochain soit exhibé. Les joueurs apprécient, même si les «collants» les énervent «Qui aime trop mal étreint.» C'est ainsi qu'on pourrait expliquer la relation aussi passionnée que tendue entre les joueurs algériens et les supporters. Autant les Verts ont été ravis et rassurés de voir des Algériens présents à Ouagadougou pour les soutenir, autant ils ont été dérangés par leur présence un peu trop «collante», ce qui les a quelque part exaspérés. Ce n'est pas simple, mais il faut faire avec. Même si des joueurs ont refusé de prendre des photos à l'aéroport, estimant que le moment était inapproprié, ils étaient au fond très heureux de se voir soutenus même au pays des Burkina. «On espère que vous serez tout aussi sympas avec nous» La plus belle image de l'avant-match Burkina Faso-Algérie a été incontestablement la communion fraternelle entre les supporters algériens et la population locale. Les Burkinabés sont d'une gentillesse inouïe et, tous patriotes et motivés qu'ils sont dans l'espoir de voir le Burkina Faso pour la première fois dans un Mondial, ils n'en font pas une question de vie ou de mort. Ils veulent que le Burkina gagne, mais sans plus, d'où leur amusement à voir les Algériens créer une ambiance festive dans la ville en s'adhérant totalement. On se chambre, on se taquine, mais sans plus. «On espère que vous serez tout aussi sympas avec nous au match retour», a «osé» Soumaïla, chauffeur de taxi. Ça reste à voir... Le bus des Verts a failli tomber en panne Imaginez une sélection nationale qui arrive dans un pays où elle doit jouer un match officiel et qui ne trouve pas le bus chargé de la transporter vers l'hôtel. N'est-ce pas une situation embarrassante ? Les Verts ont failli vivre cette situation insolite, à cause de la mauvaise appréciation d'un chauffeur. Zefizef avait demandé de maintenir la climatisation allumée, en attendant les joueurs Tout a commencé avec l'arrivée à l'aéroport international de Ouagadougou du bus affecté au transport des Verts. Djahid Zefizef, vice-président de la FAF, envoyé au Burkina Faso trois jours à l'avance, pour préparer l'arrivée de la délégation algérienne, a demandé au chauffeur de maintenir la climatisation allumée, afin que les joueurs ne trouvent pas une atmosphère lourde lorsqu'ils y monteront. Mais voilà que ledit chauffeur se présente à l'entrée du hall des arrivées internationales et fait transmettre à Zefizef qu'il doit se déplacer avec le bus, pour faire le plein d'essence. Le chauffeur a voulu aller faire le plein car la climatisation a consommé le carburant Informé, le vice-président de la FAF a accouru vers lui pour lui demander des explications. «Je lui ai expliqué qu'à force d'avoir laissé la climatisation fonctionner, la quantité du carburant a baissé dans le réservoir et que j'étais obligé de passer à la pompe, si la délégation tarderait encore à arriver», nous a expliqué le malheureux chauffeur. Furieux, Zefizef lui a demandé : «Comment osez-vous venir à une mission avec un manque de carburant ? Et si le bus tombait en panne d'essence ?» Impassible, le chauffeur lui a rétorqué qu'il y avait encore assez de carburant pour aller à l'hôtel, à condition que l'attente ne soit pas trop longue. Pas question que le bus se déplace, avant l'arrivée des joueurs Le représentant de la FAF a été catégorique : pas question que le bus quitte l'aéroport sans les joueurs. Il pourrait tarder en allant refaire le plein et les joueurs seraient condamnés à attendre debout dans le parking, puisqu'il n'y avait pas de salon où ils pourraient patienter. Pour le bonheur des Algériens, l'avion des Verts a atterri quelques minutes plus tard et le bus a pu les transporter vers leur hôtel en ayant maintenu la climatisation allumée et sans panne d'essence en chemin. Ouf ! Zefizef a eu... chaud ! Le bus changé pour le décrassage Ce qui est sûr, c'est que le bus a été changé –et le chauffeur avec, certainement- puisque, pour la séance de décrassage qui a eu lieu une heure et demie après l'arrivée des joueurs au Laico Hotel, c'est un bus bleu (le premier était vert) qui a fait faire aux Verts le très court trajet entre l'hôtel et le terrain. Sûr que, désormais, les responsables de la délégation vérifieront l'indicateur de carburant, avant de démarrer...