La magie du ballon rond devrait toucher tous les domaines de la vie… La semaine dernière, j'ai parlé de la magie du ballon rond et comment le football peut rendre fou un haut responsable et un simple quidam. Comment une simple victoire contre l'Egypte peut-elle rendre l'espoir à tout un peuple et faire oublier au simple citoyen les vicissitudes de la vie quotidienne. Lorsque j'ai appris le nombre de journaux algériens tirés au lendemain de cette victoire, j'ai compris que la magie du ballon rond a même atteint la presse nationale, notamment les journaux qui ont fait de l'équipe nationale leur cheval de bataille. Le chiffre 800 000 qu'Ech-chorouq a atteint prouve, on ne peut mieux, que l'équipe nationale est un créneau porteur. Depuis 2006, c'est-à-dire depuis qu'il a commencé à s'intéresser au football et à l'équipe nationale, le tirage de ce quotidien arabophone a été multiplié par dix. Le spécial ESS produit au lendemain du deuxième titre arabe a atteint les 100 000 exemplaires. Pour sa part, An Nahar, qui réserve un grand espace à la sélection nationale, a lui aussi atteint le chiffre respectable de 300 000 exemplaires pour un nouveau-né de la presse indépendante. Il suffit de consulter la une de ces journaux d'informations générales avant et après les matchs des Verts pour se convaincre que l'équipe nationale fait désormais partie des priorités de la presse écrite. El Heddaf et Le Buteur, qui suivent pas à pas l'équipe nationale et qui n'hésitent pas à mettre les gros moyens pour réaliser des reportages sur les stars des Verts à travers les quatre coins de la planète, ont également vu leur tirage doubler voire tripler. La magie du ballon rond a eu également des répercussions financières sur la fédération dont les revenus en publicité et en sponsoring ont atteint 100 milliards de centimes. Un chiffre jamais atteint depuis l'indépendance. Qu'en est-il de la presse audiovisuelle ? Et où en sont les projets de lancement de chaînes radio et télé exclusivement consacrées au sport ? Au jour d'aujourd'hui, ni la radio ni la télé n'ont pu investir dans les excellents résultats de l'équipe nationale. En tant qu'enfant de la télé, je ne jette la balle à personne, connaissant les rouages de la télé. Aujourd'hui que tout le monde sait qu'une simple victoire dans un match de football permet à la presse de réaliser ses meilleures ventes, il faut penser à travers cette même presse à orienter les jeunes Algériens, améliorer la qualité du produit journalistique et restructurer la corporation. Mais dans le même temps, on ne doit pas oublier nos soucis et nos problèmes qui sont nombreux et importants. La magie du ballon rond devrait toucher tous les domaines de la vie… H. D.