Il ne faut plus jamais le mettre à droite Vahid Halilhodzic a pris des risques, et cela pourrait paraître fou, mais il faut reconnaître que ces risques-là étaient bien calculés et justifiés tant le résultat lui a donné raison et la nature du match exigeait une stratégie bien étudiée. Et c'est ce qui aura été le cas pour ce match du Burkina Faso disputé mardi soir au stade Tchaker de Blida. En alignant Medhi Lacen et Mehdi Mostefa Sbaâ à la récupération, Vahid a eu la main heureuse et a vu juste, puisqu'il est parvenu à anéantir le jeu de contres des Burkinabés, habiles et assez percutants dans l'axe. En privant les attaquants du Burkina de ballons, à l'image d'un Pitroipa complètement isolé, il a tout simplement gagné sa bataille tactique face à Paul Put. Deux dobermans pour casser les offensives burkinabaises Ayant pris conscience de la fébrilité de sa défense, Vahid Halilhodzic a décidé de placer deux dobermans juste devant la charnière centrale pour s'occuper de la récupération et permettre à Bougherra et Medjani de bien assurer la couverture derrière. Lacen, même s'il n'a pas été au sommet de sa forme physiquement, a sorti, grâce surtout à sa bonne lecture de jeu et son sens d'anticipation, un match presque parfait. Le fougueux milieu de terrain de Getafe a montré une bonne complémentarité avec son ex-équipier à ASOA Valence, Mostefa. Complice sur le terrain, les deux hommes s'apprécient beaucoup en dehors du terrain, et cela n'a pas été sans facilité leur entente. Le public de Tchaker l'a surnommé «le gladiateur» S'il y a un joueur qui a gagné l'estime du public du stade Mustapha-Tchaker, avant-hier, face au Burkina Faso, c'est sans conteste le milieu de terrain d'Ajaccio, Mehdi Mostefa Sbaâ. Aligné donc dans son poste de prédilection de demi-défensif, le joueur formé à Monaco a prouvé qu'il est performant lorsqu'il est positionné au milieu de terrain dans un rôle de sentinelle. Mehdi, qui a pris plusieurs coups dans ce match, n'a pas reculé. Blessé aux adducteurs, l'Algérien s'est de nouveau sacrifié pour ses camarades, en se battant sur toutes les balles au milieu. Il ne faut plus jamais le mettre à droite Appliqué et assez discipliné tactiquement, Mehdi Mostefa Sbaâ a eu un rendement probant dans la stabilisation de la défense de l'EN, notamment après l'ouverture du score par l'entremise de Bougherra. Un peu lourd sur les flancs, Mehdi ne possède pas cette faculté de centres indispensables pour un arrière latéral en position offensive, bien entendu. C'est pour cette raison qu'après s'être sacrifié et essuyé des critiques sévères, on n'aimerait plus revoir Mehdi sur le couloir droit de la défense des Verts, surtout qu'il s'avère un bon milieu de terrain récupérateur et peut donner à pleine mesure dans son poste qu'il affectionne. Interrogé par le Buteur, Medhi avait dans une interview récente affirmé : «Si j'étais le meilleur arrière droit du monde, je ne serai pas à Ajaccio. Mais, je suis un professionnel et au service du pays, là où on me demandera de jouer, je jouerai.» Hachoud, Khoualed et Mandi, la solution Maintenant, c'est clair, net et précis, le problème de l'Equipe nationale à droite devrait être résolu avant le prochain Mondial. Avec l'émergence de Nacerdine Khoualed, la forme retrouvée de Abderrahmane Hachoud et le renfort d'Aïssa Mandi, le couloir droit de la défense ne devait plus causer de soucis au coach Vahid Halilhodzic. Cela lui donnera une solution de plus au milieu de terrain, bien sûr, en remettant Mehdi Mostefa dans ce poste de demi-défensif. Mostefa : «Toutes mes condoléances aux supporters venus de Mostaganem» Mehdi Mostefa Sbaâ, que nous avons pu avoir hier par téléphone, a tenu à rendre hommage, encore une fois, au public algérien, tout en présentant ses condoléances aux deux jeunes natifs de la ville de Mostaganem décédés lors d'un accident de circulation, en nous disant : «J'ai lu sur votre journal qu'il y avait deux supporteurs de l'EN, venus de Mostaganem, décédés dans un accident de circulation, permettez-moi, s'il vous plaît, de présenter mes sincères condoléances à leurs familles. Qu'Allah les accueille dans Son Vaste Paradis» «Je n'oublierai jamais la réaction du public à ma sortie» Très touché, Mehdi Mostefa Sbaâ, qui a montré une disponibilité louable en fin de la rencontre malgré la fatigue et la blessure contractée en cours du match, nous a aussi donné son avis sur les applaudissements du public du stade Tchaker, à sa sortie du terrain : «C'est un moment inoubliable de ma carrière, je n'oublierai jamais la réaction du public envers moi. Je le remercie du fond du cœur. J'avais les larmes aux yeux, ce public mérite tout, et c'est pour ça que j'avais du mal à retenir mes larmes, j'ai trop pensé à ces supporters qui sont restés dehors et qui ont passé la nuit pour nous, je leur dis merci pour tout et cette qualification est la vôtre.» «Fier d'avoir rendu heureux mon grand-père à Mazouna» Très attaché à sa famille, Mehdi Mostefa Sbaâ avait presque les larmes aux yeux lorsqu'il évoquait son papa, son frère et son grand-père qui réside à Mazouna : «Mon grand-père, que Dieu lui prête vie, est un exemple pour moi. Il m'a toujours parlé de l'Algérie, mon papa m'a inculqué les valeurs de mon pays et là je suis fier de rendre toute ma famille heureuse, laquelle est également fière de moi.» La presse burkinabé triste après l'élimination des Etalons La presse burkinabé est unanime : l'Algérie prive les Etalons du Mondial. Dans la majorité des éditions de la presse locale, les journalistes burkinabés estiment que l'Algérie ne méritait pas de décrocher le billet qualificatif au Mondial. Selon eux, les Algériens n'ont rien fait, mis à part le but de Madjid Bougherra, lequel a donné l'avantage aux Fennecs pour assurer le plus important. Toutefois, ils n'ont pas manqué l'occasion de critiquer le schéma tactique adopté par Paul But, lequel a préféré jouer la défensive pour ne pas prendre de but. Pour preuve, aucune action valable ne mérite d'être signalée, à part celle du poteau à la 90'. Agence de presse du Burkina Faso : «L'Algérie élimine le Burkina Faso» D'après l'agence de presse du Burkina Faso, l'Algérie a réussi le plus important lors du match retour face aux Etalons. Pour eux, le but de Madjid Bougherra était suffisant pour l'Algérie de décrocher le billet pour le Brésil. Le Faso.net : «Le rêve se brise à Blida» En match retour des barrages de la Coupe du monde de la Fifa, Brésil-2014, joué hier mardi 19 novembre, à Blida, en Algérie, les Fennecs ont battu les Etalons sur la plus petite des marges, 1-0. Les Etalons, qui s'étaient contentés d'un 3-2 lors de l'aller à Ouagadougou, se voient ainsi éliminés par les Fennecs, mais non sans avoir livré un match héroïque. C'est ce qui a été rapporté par le Faso.net dans son édition d'hier. D'après le journaliste, le match retour s'annonçait difficile, vu le score enregistré à l'aller où l'Algérie avait réussi à mettre deux buts grâce à Feghouli et Medjani. Journal L'Observateur : «Les Etalons chutent à Blida» D'après leur envoyé spécial en Algérie, le journal L'Observateur estime que les Etalons n'étaient qu'à 45 minutes de réaliser l'exploit de jouer une Coupe du monde, avant que Madjid Bougherra n'inscrive le but victorieux qualifiant ainsi l'Algérie au Brésil. Sidwaya.bf : «Le rêve s'évapore à Blida» Pour sa part, le journal Sidwaya a longuement critiqué les choix tactiques de Paul Put qui, selon eux, a joué la défensive contre l'Algérie. Toutefois, le journaliste n'a pas manqué de signaler la barre qui a failli propulser son équipe en Coupe du monde. Lasina (correspondant de la TV burkinabé) : «C'est la mission la plus difficile de ma carrière» Après la rencontre Algérie-Burkina Faso, nous avons interrogé un correspondant de la télévision burkinabé, Lasina. Ce dernier nous révélait que la pelouse du stade Mustapha-Tchaker était en parfait état avant de nous révéler qu'il n'a jamais couvert une mission aussi difficile que ce match barrage : «Retour à Ouagadougou après une mission très difficile. J'ai appris une chose, les Algériens sont prêts à gagner avec n'importe quelle méthode. Traoré (journaliste à L'Observateur) : «Si on avait été qualifiés, on aurait jamais pu revenir à Ouaga» «Heureusement que nous sommes de retour à notre pays. Je suis certain que si on avait été qualifiés, personne d'entre nous n'aurait pu quitter l'Algérie. Des fois, il est bien de perdre pour revenir sain et sauf chez nos familles. Nous avons vécu l'enfer dans ce pays.»