«On m'a dit que je serais gracié si l'Algérie se qualifiait au Mondial» «Si je ne serai pas gracié, j'étudierai l'offre du TP Mazembe» Suspendu depuis la finale de la Coupe d'Algérie perdue avec le MC Alger contre l'USM Alger, Faouzi Chaouchi se faisait plutôt discret jusqu'à vendredi où il aurait agressé un arbitre qui a expulsé son frère aîné, Ali Chaouchi, joueur de la JS Bordj Menaïel. D'ailleurs, ledit arbitre a mentionné son nom dans son rapport. L'ancien gardien de but international s'en défend. Peut-on savoir ce qui s'est passé lors du match entre Bordj Menaïel et Sidi-Thamer ? Il ne s'est vraiment rien passé de grave. Le match était à huis clos, ce qui fait que le public n'était pas admis dans les gradins. Donc, je ne me suis pas rendu au stade pour assister à la rencontre. J'étais attablé dans un café quand on m'a appelé pour m'informer que mon frère Ali, joueur à la JSBM, avait des problèmes avec l'arbitre qui l'avait expulsé. Je me suis aussitôt précipité au stade avec l'intention de calmer les esprits et d'empêcher mon frère d'aggraver son cas. C'est ce qui s'est effectivement passé : j'ai pris mon frère à part et lui ai expliqué qu'il fallait qu'il se calme et accepte la sanction. Autrement, à 32 ans, il signerait la fin de sa carrière. Il m'a effectivement écouté et tout est rentré dans l'ordre. Cependant, ce n'est pas ce que l'arbitre du match a signalé dans son rapport... C'est justement ce que je ne comprends pas ! Il m'a signalé alors que je n'avais aucun lien avec ce match. Je suis en train de purger une suspension et je fais tout pour me faire petit, voire me faire oublier, afin que les gens arrêtent d'avoir de moi une image négative. Voyons, je ne suis pas fou pour aller agresser un arbitre alors que je suis déjà suspendu et que j'attends impatiemment d'être gracié ! On m'a assuré que je serai gracié si l'Algérie se qualifiait à la Coupe du monde. Donc, je ne pouvais quand même pas prendre un tel risque. Je le répète : je n'ai agressé personne. Au contraire, je me suis interposé pour calmer les esprits et éviter le pire. Vous avez bien dit qu'on vous a promis d'être gracié ? On ne me l'a pas promis, mais on m'a laissé entendre que je pouvais l'être si les Verts iraient au Mondial. A présent que la qualification est acquise, j'attends. En fait, j'attends depuis ma suspension. J'ai guetté vainement les grâces prononcées durant toutes les fêtes nationales et religieuses : le 5 Juillet, Aïd-el-Fitr, Aïd-el-Adha, le 1er Novembre, Moharram, Achoura... Il n'y a rien eu, mais je ne désespère pas. Pourquoi ne pas être parti jouer à l'étranger puisque votre suspension est restreinte au territoire algérien ? Parce que j'ai toujours gardé l'espoir de jouer dans mon pays. J'ai toujours privilégié l'Algérie à toute autre destination. J'ai l'espoir de rejouer bientôt dans un club algérien, peut-être après le mercato si on me gracie. Au MC Alger ? Je ne le sais pas. En tout cas, aucun dirigeant du Mouloudia ne m'a contacté pour le moment. Peu de joueurs sont restés en contact avec moi. Le seul avec qui je suis régulièrement en contact et qui ne cesse de demander de mes nouvelles est l'ancien attaquant Mohamed Amroun. Cela dit, je n'en veux pas au Mouloudia. Je sais que le club et les joueurs ont leurs soucis à gérer et sont focalisés sur leurs matches. Il y a bien eu une offre concrète des Congolais du TP Mazembe, non ? Effectivement, ce club s'est intéressé à moi, mais j'avais dans l'idée d'être grâcié et de rejouer en Algérie. Cela dit, si rien ne se précise pour moi d'ici le mercato, peut-être que j'étudierai l'offre très sérieusement. Comment entretenez-vous votre forme ? Je m'entraîne deux fois par jour à Bordj Menaiel, le matin avec l'équipe première de la JSBM et l'après-midi avec l'équipe de jeunes. Je travaille d'arrache-pied pour rester au top. Je me donne vraiment à fond car ma motivation est grande de revenir à la compétition le plus tôt possible. Avez-vous suivi le match barrage de l'Algérie pour la Coupe du monde ? Pour dire vrai, je n'ai pas pu regarder le match car j'étais trop stressé. La pression était grande et je ne pouvais pas supporter un échec. Une fois le match terminé, je suis sorti dans les rues de Bordj Menaïel, comme des millions d'Algériens à travers le pays, et j'ai fêté la qualification. Comme il y a eu des gens qui étaient pour moi il y a quatre ans, je suis sorti pour ce groupe de joueurs qui a envoyé l'Algérie en Coupe du monde et je le félicite chaleureusement au passage. Un mot pour conclure ? Quitte à me répéter, je n'ai pas agressé l'arbitre à Bordj Menaïel. On est en train de me faire un mauvais procès et je ne mérite pas ça. Croyez-moi, je fais tout pour rester dans mon coin et attendre que ma suspension soit levée. Je suis assez sensé pour savoir que ce n'est pas dans mon intérêt de m'attirer des ennuis. J'espère seulement une grâce prochaine pour pouvoir faire de nouveau ce que je sais faire le mieux : jouer au foot.