Yahia : «Avec ce nul, aucun de nous n'est déçu» Ziani : «Le match du Rwanda commence maintenant» Même si le résultat nul n'arrange ni Bochum ni Wolfsburg, c'est le scénario idéal pour Anthar Yahia et Karim Ziani à une semaine de la rencontre capitale entre l'Algérie et le Rwanda. La rencontre a été intense entre deux équipes aux ambitions diamétralement opposées avec d'une part Bochum qui lutte avec l'énergie du désespoir pour s'éloigner de la zone dangereuse et éviter les sauvetages douloureux des deux dernières saisons, et de l'autre Wolfsburg qui veut recoller au peloton de tête et défendre ainsi un statut de champion qu'il n'a pas usurpé. Le scénario était attendu avec une équipe de Wolfsburg dominatrice face à un adversaire opérant sur des contres rapides et souvent dangereux. La première mi-temps s'est terminée sur un score blanc, mais sur le nombre des occasions ratées c'est Wolfsburg qui aurait dû mener au score. Yahia, c'est du solide Encore une fois, Bochum et malgré une solidarité à toute épreuve, a péché par des fautes individuelles flagrantes. Seule la défense avec un Anthar Yahia impérial a pu tenir le coup. D'ailleurs, c'est sur une récupération défensive suivie d'une belle relance que Bochum a ouvert le score contre le cours du jeu. Juste après l'ouverture du score, Yahia a pris un carton pour une contestation de décision. L'Algérien a jugé son tacle correct qui ne méritait pas le coup franc. Ziani, passeur décisif Karim Ziani qui a perdu son statut de titulaire depuis plusieurs semaines déjà, n'a toutefois rien perdu de son talent et il le prouve à son entraîneur Armin Veh au cours des quelques minutes de jeu que ce dernier lui accorde chaque week-end. Hier, Ziani s'est littéralement libéré en donnant du fil à retordre à la défense adverse. Auteur d'un centre millimétré qui a permis à Dzeko d'égaliser, Ziani aurait pu donner l'avantage à Wolfsburg à cinq minutes de la fin sur un tir tendu que le gardien Luthe a capté difficilement. Réconciliation Ziani-Dzeko Ceux qui ont suivi le match Bochum – Wolfsburg ont dû remarquer qu'après l'égalisation de Wolfsburg, Ziani et Dzeko qui se sont accrochés à l'entraînement ne se sont pas donnés l'accolade. Toutefois et une fois sur le rond central, Dzeko a regardé dans la direction de Ziani et a commencé à taper des mains pour le féliciter. L'Algérien a fait de même scellant ainsi et d'une manière définitive la réconciliation entre les deux joueurs. Ils sont rentrés ensemble Malgré l'intensité des débats sur le terrain, Anthar Yahia et Karim Ziani ont tout oublié en fin de match. Très impatients de rejoindre le stage de l'équipe nationale comme toujours, ils sont rentrés ensemble en France hier après le match avant de rallier Alger aujourd'hui pour le stage qui précède le match Algérie – Rwanda. A. C. ---------------------- Ziani : «Le match du Rwanda commence maintenant» * Quel commentaire faites-vous du match face à Bochum ? En tant que champion sortant, on aimerait gagner tous nos matchs, mais c'est quand même un bon point de pris puisque nous avons joué à l'extérieur et nous étions menés au score. * Même si vous n'avez joué que quelques minutes, vous avez été le passeur décisif sur l'égalisation de votre équipe. Etes-vous satisfait de votre production ? Je préfère plutôt parler du rendement de toute l'équipe qui s'est bien battu et qui a eu une réaction d'orgueil après le but de Bochum. * Sincèrement Karim, n'êtes-vous pas inquiet de votre statut de remplaçant ? Pas du tout. Là où je suis passé, j'ai eu besoin d'un temps d'adaptation que ce soit à Lorient, Sochaux ou Marseille. C'est le cas aujourd'hui à Wolfsburg où en plus de l'obstacle de la langue, je suis dans un club qui a gardé presque la même ossature qui a gagné le championnat. * L'entraîneur vous parle-t-il de temps en temps ? Mais comment ? Et dans quelle langue ? Je viens de vous dire qu'à cause de la langue, les consignes n'arrivent pas toujours bien, mais j'essaye quand même de m'adapter et donnant le meilleur de moi-même à chaque fois que je suis sur le terrain. * A chaque fois, vous réalisez d'excellentes rentrées en jeu sans que cela ne change à votre situation… C'est peut-être vrai ce que vous dites, mais le seul décideur c'est l'entraîneur. C'est lui qui juge qui doit être sur le terrain et qui doit être sur le banc. * Comment ça s'est passé avec Anthar sur le terrain ? Je suis toujours heureux d'affronter un coéquipier de l'équipe nationale, mais je suis encore plus heureux qu'on se retrouve dans quelques jours au stage de l'équipe nationale. D'ailleurs, nous allons rentrer ensemble en France avant de prendre le même vol pour Alger. * Comment voyez-vous le match face au Rwanda ? Maintenant qu'on a joué notre dernier match en club avant le stage de l'équipe nationale, on doit se concentrer sur ce match. Pour nous Algérie – Rwanda a commencé. Toutefois, il ne faut pas lui donner plus d'importance qu'il mérite tout en respectant l'adversaire. On doit aborder ce match comme on l'a fait face à l'Egypte et la Zambie, c'est-à-dire avec la ferme intention de gagner. * Tout en ayant une oreille à Chililabombwe… Vous voulez que je vous dise ? Je m'en f… de l'Egypte car quel que soit le résultat de ce match, nous serons obligés de gagner et quel que soit le résultat de ce match, nous serons toujours leaders si nous gagnons. * Bougherra blessé, Djebbour en manque de compétition… Cela ne vous inquiète-t-il pas ? Ce sont deux pièces maîtresses de l'équipe, mais la force de l'Algérie c'est le groupe. Je ne suis donc pas inquiet. R. B. ---------------------- Yahia : «Avec ce nul, aucun de nous n'est déçu» * Ce nul vous arrange-t-il ? Bien sûr que non, mais face au champion sortant ce n'est naturellement pas un mauvais résultat. Et comme il y avait Karim en face, nous sommes tous les deux contents, il n'y a pas eu de déception des deux côtés. Je rejoins Karim en disant que nous serons encore plus heureux de rejoindre le stage de l'équipe nationale surtout à l'approche des deux derniers virages avant la qualification en Coupe du monde inchallah. * Comment ça s'est passé sur le terrain avec Karim ? On s'est croisés plusieurs fois, mais on ne s'est parlé qu'une seule fois. * Que vous a-t-il dit ? J'ai fait un tacle sur Dzeko et Karim qui était dans les parages m'a lancé : «Eh, tu vas un peu trop fort Anthar.» Je lui ai répondu que c'était ça le football. * Justement, ne pensez-vous pas que vous étiez un peu agressif ? Quand tu joues face au champion sortant, tu es obligé d'être rugueux, mais sans verser dans l'agressivité. Non vraiment, je ne crois pas avoir été agressif. * Pensez-vous déjà au match face au Rwanda ? Naturellement. Pour nous, c'est un match capital, mais c'est à nous de savoir le gérer. Toutes les conditions seront réunies pour réaliser un bon résultat, ce n'est pas le moment de fléchir. * La situation de Djebbour inquiète les supporters algériens. Est-ce le cas des joueurs ? Non, pour une raison bien simple : Karim a passé sept mois très difficiles à Marseille avant d'exploser au début des éliminatoires pour ensuite revenir très fort en club. Je suis convaincu que ce sera le cas pour Djebbour qui a les qualités pour rebondir grâce à l'équipe nationale. R. B.